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Monsieur le Directeur,
Lorsque je me rends à la poste, payer mes factures, des équipes de jeunes racoleurs souriants cherchent à me faire adhérer, moyennant finance, à toutes sortes de causes qu'ils défendent avec l'ardeur de leur jeunesse
Un jour on veut vous rendre sensible au suicide des adolescents, le lendemain, les mêmes veulent que vous parrainiez un lion.
La semaine d'avant :
-Comment ? Vous n'êtes pas touché par la misère des défavorisés, me lance une jeune fille en bousculant mon aplomb avec le sien.
Monsieur le Directeur, ce racolage ubuesque devient insupportable.
Ca suffit !
Que vos employés vendent des billets de loteries, des vignettes et des livres pour maigrir, d'accord, mais qu'on nous laisse accéder aux guichets sereinement.
Vous augmentez vos prestations, je le comprends, pour vous aussi le litre d'essence, le café, les journaux ont renchéri - et puis je sais que si vous avez sur le dos un parachute doré - ses fils de soie coûtent - vous restez attentif au bien être de ceux qui vous permettent tous ces profits.
Mais de grâce si vous souhaitez continuer à nous tondre, faites que ce soit dans la sérénité. Vous avez probablement, comme la majorité des Suisses, des ascendances paysannes : Le cochon, pour l'égorger, il faut lui éviter la vue de la lame!
Un de vos clients qui trouve que le profit et la rentabilité sont nécessaires, mais pas à n'importe quel prix.
Cordiaux saluts.
Francis Traunig
[Francis Traunig]