GE
Les occidentaux aiment nommer les horreurs "barbarie". Ce qui, on doit le dire, est bien dans la définition de la langue française. Pourtant, il y a déjà longtemps, l'ironie malsaine de cette appellation était reconnue. Chacun parle de la "barbarie" du génocide israélien sur la Palestine, mais il est bon de se remémorer que dire "barbare" éloigne radicalement de nous autres gentils occidentaux blancs l'acte ainsi qualifié: quand tu dis "barbare", c'est toujours "les autres", si possible primitifs, non technologiques et surtout colorés. En utilisant ce mot, nous revendiquons l'héritage des Romains assaillis par les Barbares, du nord ou du sud. Je déteste la civilisation romaine et les barbares me sont plutôt sympatriques. Pourtant, la nécessaire qualification des actes israéliens, comme d'ailleurs dans une autre époque les actes des nazis, seraient bien plutôt "l'excès de rationalité criminelle, la planification scientifique du meurtre, la méthode devenue folle". Alors que les barbares sont plutôt ceux qui libèrent de la domination maladive des empires. Le danger vient bien de l'excès de froideur logique et des technologies de domination et d'extermination.
Je pense que cette dénomination sournoisement erronée sert surtout à soutenir notre suprémacie blanche et notre racisme fondamental profond. Même chez ceux qui se pensent de gauche. Le mensonge et le racisme rodent avec délice au milieu des mots.
Il va de soi qu'il est absolument interdit de prononcer ce genre de chose qui troublerait le confort affectif des blancs de l'extrême droite à l'extrême gauche.
SDF. Montélimar. Et pourtant Eve n'a pas croqué la pomme ...