GE
â¦faire claquer l'instant décisif (photographique!) comme une corde à piano demande du doigté, de l'entraînement. Je m'y essaye d'abord avec des pigeons qui se chauffent au soleil, les talonne, leur cours après, mais sans grand succès. Me voilà aux aguets, me rapproche d'un allumé en jeans vert pomme assorti à ses lunettes faire une déclaration à la vie par portable interposé. Je suis sûr qu'il fait semblant, se parle à lui-même, j'en oublie de déclencher⦠puis un peu plus loin à la terrasse d'un café, aperçois l'Aigle de la route, terreur du quartier, s'envoyer un pichet⦠me rapproche de lui à pas feutrés, dégaine mon petit S90 et déroule mon bras langue de caméléon, déclencheâ¦
Je vous laisse deviner la suite.
[Francis Traunig]