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Sites sacrés, pays mystérieux - 31 – Lampaul – Ouessant – L'île des Celtes, des légendes et du temple des païens.

Avant l'ère chrétienne, les Méditerranéens sont intrigués par la Bretagne. Les récits affabulés des aventures des marchands répandent l'idée qu'il existe là-bas, à l'extrême ouest du continent, dans des îles mystérieuses, un lieu où se rendent les âmes des morts avant de s'embarquer vers un autre monde au-delà des mers, accomplissent ce qu'ils appellent « la grande navigation » 

 

La grande navigation vers l'Autre Monde, après la mort, est une très vieille croyance des peuples du littoral breton, et plus spécialement des marins des îles. (Cette croyance était encore vivante au début du 20ème siècle) 

 

Il semble que l'Autre Monde soit une contrée mystérieuse perdue au-delà des brumes de l'horizon, si lointaine que le soleil ne peut l'éclairer. Et pourtant c'est une île où la lumière baigne toute chose, où les hommes comme les bêtes ont leur paradis dans une nature verdoyante et merveilleuse, peuplée de fées, décorée de maisons transparentes comme le verre et de châteaux faits de pierres précieuses. Les âmes qui y parviennent ne peuvent plus connaître la mort, mais pour l'atteindre il faut remplir un certain nombre de conditions et en particulier ne pas avoir de fautes à réparer sur terre. Il faut avoir ensuite le courage de traverser la mer immense dans la direction du couchant, sur une barque noire que l'on voit parfois rôder près des côtes à la tombée de la nuit, attendant les morts qu'elle doit embarquer. Il faut savoir manœuvrer la barque avec prudence et audace, éviter aussi bien les tempêtes que les clames plats et bien se garder des courants invisibles qui vous entraînent vers une terre enveloppée d'épais brouillards, terre vide et morte celle-là, autour de laquelle errent les âmes désolées qui ont tourné le dos au soleil béni, qui ont perdu la route qui mène à l'Autre Monde. 

 

Autrefois, les marins armoricains localisaient avec précision ce passage qui mène vers l'au-delà. Pour eux, cette terre légendaire, cette Thulé mystérieuse des anciens, n'était autre que Ouessant. Les Grecs, qui sont des hommes attachés au concret, retiennent de tout cela que, s'il existe quelque part un peuple de passeurs, il se pourrait bien que les barques de ces hommes de la mer transportent autre chose que les âmes des défunts : de l'ambre, de l'or, de l'étain. Pour vérifier ces affirmations, un navigateur grec originaire de Marseille, Pythéas, décide d'entreprendre un voyage de découverte dans ces mers septentrionales dont on parle tant, au 4ème siècle avant l'ère chrétienne. C'est lui le premier qui situe précisément Ouessant et accrédite toutes les légendes concernant les prêtresses insulaires détentrices des secrets des routes maritimes qui mènent vers les richesses du nord. 

 

Uxisama, c'est ainsi qu'il la désigne en transcrivant certainement un nom celtique, est d'abord une position stratégique de première importance puisqu'elle marque, à l'ouest de l'Europe, l'entrée d'une mer nouvelle (la Manche). Cet extrême et menu fragment insulaire fut donc, et de beaucoup, le premier lieu nommé de tout la littoral occidental de notre territoire. 

 

(Extrait de : Ouessant L'île sentinelle Vie et tradition d'une île bretonne Françoise Péron Chasse-marée 2005)

[Jean-Louis Claude]

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