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Namie a été une ville de 20.000 habitants s'étendant sur un territoire d'une centaine de km2 au Nord et à l'Ouest de la centrale de Fukushima Daiichi.
En 2011, Namie a été évacuée en 3 étapes : la moitié Sud-Est l'après-midi du 12 mars ; la zone 10-20 km dans la soirée du même jour ; la partie située au Nord-Ouest le 11 avril.
Aujourd'hui la ville contaminée est interdite, sauf autorisation particulière. On n'y rencontre âme qui vive hormis quelques rarissimes travailleurs publics préposés à la décontamination.
En mars 2013, Google entreprend la cartographie street view de la zone. Pourquoi ? Les médias saluent ou honnissent, moralisent.
La terrible réalité se transforme en un voyage singulier (unique, distinct, extraordinaire). Dans la déambulation nocturne, désolée, mais aussi fascinante, à travers cet abandon, ce vide total, ce paysage fantôme, je ressens mille fois plus leur drame et notre inconscience qu'à travers les reportages télévisuels de 2011. La ville est en prison, les habitants évacués sont prisonniers.
Isolation.
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(Copie d'écran)
[Béatrice Darnal]