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ou robinson et vendredi ?
ou marie-madeleine et le christ ressuscité ?
ou le politicien et le procureur ?
ou johnny et elvis ?
peut-être bientôt un sombre crépuscule saturé de lotion for men voudrait-il tomber sur les banquiers, les managers aux yeux de plomb, sur les stars dopées au dépassement de soi
et une aube légère, traversée d'une courte effluve de café de mauvaise qualité, se lever sur les adolescents aux mains sales, l'agression rigolarde au bec, l'incivilité à fleur de bottine
ceux que j'aime et que les procureurs poursuivent à la place des banquiers
depuis un quart de siècle, on tente de nous interdire, de condamner et de punir l'idée même que l'homme puisse soutenir l'homme, que l'arbre s'obstine à soutenir la maison, que l'insecte aime soutenir l'oiseau dans son vol, que la pomme soit tentée de prendre la main du lièvre blessé pour le convaincre de courir encore?
[intervention dans une exposition]
Mon joyeux fiston a la verve optimiste.
Mais je me demande: sont-ce là de bonnes bases pour une piété filiale exemplaire ?
Faudrait-il que je lui prêtasse d'inconvenantes et sournoises pensées ?
Un médecin militaire de Guantanamo, fréquemment interviewé à la télévision pour énoncer la vérité aux foules, y verrait instantanément toutes les bases d'un terrorisme certain et exigerait que l'on prenne des mesures radicales. Et en cela il aurait été immédiatement soutenu, jusqu'à il y a encore quelques semaines, par tous les politiciens européens, socialistes, écologistes, de droite, de gauche, universitaires diseurs de vérités, technocrates et technophiles?
Mais aujourd'hui, après que nous ayons connu l'instant sournois où une crise , disons financière, allait lancer ses flèches empoisonnées de repentir mensonger et où chacun se mettrait à affirmer tout soudain exactement le contraire de ce qu'il proclamait comme vérité absolue cinq minutes plus tôt et depuis 25 ans, le problème est: comment ne prendre aucune mesure tout en prétendant, à grand renfort de presse, avoir pris conscience d'un problème !
Nous avions connu le tsunami, plus gigantesque consommation de bonne conscience sociale de l'histoire de l'humanité, qui procura à chacun, pour quelques billets de 10 francs, un bien-être valable au moins dix ans: retour sur investissement digne des plus grands délires financiers.
Aujourd'hui, nous allons vivre un tsunami de bonne conscience politique. Surtout si un certain Bon Noir vient redonner à la Blanche Maison un teint plus adapté aux circonstances du grand deuil financier.
Probablement que demain nous pourrons agiter joyeusement de gentils petits drapeaux stars and stripes? Enfin ! ? et attendre, disons, deux ou trois semaines de deuil financier, pour les bonnes manières, avant de reprendre goût à la vie, à l'argent, à l'adrénaline, aux challenges, aux mega-pixels, à google-earth, aux baisses d'impôts? et oublier gaiement que notre mode de vie jette la mort en délicieuses étincelles commerciales comme un bouquet final d'artifice des fêtes de Genève.
Une perfection technologique, V-R-A-I-M-E-N-T !
