GE
Sur la crête ténue
allant
de la bouche
vers
des seins publics
un regard en moins
Deux ailes
prêtes
vénèrent l'entr'ouvre
grilles
S'éveillant au côté de la femme endormie
à demi éclairée
chaude et odorante
dans le silence respirant, exhalant
profondément enfermée
dans sa forme de stupeur
Paul Valéry
Viole pourpre
voile bleu
chant déroute
couve un feu
Un pin trouvé au bord de la rivière
un tulipier si élégant
un poirier dans une mauvaise terre
un cerisier de plus de cent ans
[UPJ: paparazzi des arbres]
Je quitterai la plaine dite
et chanterai
claquée par tes branches sifflantes
je t'oublierai
[UPJ: paparazzi des arbres]
Morte montagne
assène ta force et pousse le cri
treize fois plié et déplié
sur la gauche sur la droite et rafraîchi
langue dure d'héritage
frappe fort coupe les bords
On a beaucoup parlé
Me manque le silence pour dire
Tu vois c'est pour ça que je
peux pas m'occuper de politique
Il n'y avait pas de porte
et pourtant entrait la lumière
Les oiseaux avaient envahi le monde
pas à pas en silence
Des joues trop lourdes flasque fatigue
n'atteindront pas la chute
du haut des falaises
côte d'Émeraude
Ils ont ravit la parole du peuple
plurielle et désordonnée
dans un gigantesque open space
à l'en-saigne liquide
Le dieu des vents est passé
Fenbo a plié les arbres
sur son passage
les dépouillant d'attente
La fissure de l'âme prend
odeur de musique montante
bruissante forêt de sapin
désaccordée
Soyez dépossédés
déposez manteau parapluie
et chanson d'enfance
regards déçus et projets enfouis
Devant la Maison Carré
lumières de feu et rouge Rothko
j'ouvre la porte et j'entre
espace irrémédiable
Il est un homme à inventer
chemin de suie barré de temps
ouvre l'adresse laisse l'enveloppe
L'enfant a vingt ans
les boucles blondes n'ont pas survécu
l'amour ravagé déjà
les a dispersées
réfugiées aux profonds de lacs de nuit
Dans les vignobles de Rasteau
où le vent martelait ses reproches
De ce côté là de moi
juste une épaule de Ventoux
Et le vin est trop fort
L'instant surgit par cette vérité
tranchée d'entre les mauvaises herbes
et l'océan gronde à mes pieds
Tant de pousses obscurcissent ce jardin
vibrantes de lune tes mains closes
arrachent à la terre ce surcroît
éteint
Je vous disais la route
et vous y aviez cru
embarqué sans doute
au lien tantôt perçu
Ce sont deux jumelles
allant tout feux éteint
et séparées d'enfance
sombrées dans les boucles d'or
Pour accomoder ma mélancolie
dans la cage dorée
de tes entrailles chaudes
Oui, je viendrai
j'apprendrai le mandarin
et la calligraphie
je prendrai des cours de cuisine
La mèche collée sur le devant de la mer
Si grosse et gourmande
Souffle sur tes empêchements
l'écran t'avalera escarpins dans les mains
Volant entre Bruxelles et Shanghaï
puisqu'il n'y a plus de trains
Les volets et les fenêtres
Se couvriront de clair-obscur
ceux, chercheront le vrai
n'entendront que la brume
Le grand ciselé attrape les assiettes
fabrique un monde en morceau de pluie
Et vous regardez, comment désidérer?
La nudité est révélée et le mystère absent
deux témoins, voyeurs?
regardent le sacré s'éclipser et la pornographie
advenir
Et nous tous ...
Talons aiguilles sous la table
une cravache faite voix
toute scène absente, ob-scène
une parole en uniforme
bleu marine
Les branches vrillent et ta maladie te sied
écarte tes bras et plaie à ton âme
siège là, sis mon repentir
avec ton palpitant fragile et incommode
[UPJ: paparazzi des arbres]
Ils ont parlé ils ont clamé
ils ont couru ils sont partis
ils se sont tus
longue lumière fil clair
ils sont calmés