GE
traverse du pont du Savoir
vers la veste décousue plaies du Christ
où je mis les doigts pour croire
Des années dans la pénombre pour qui la lumière aurait-elle compté? Ici naquit la passion sacrée du rebut
Ces enfants cannibales ont déracinés les plantes sauvages par brassées et dans un vol de Char le langage a perdu peau
Surprise à densifier le texte et l'image sincère
par-dessus
froid ce jour, lignes longues vers la cabanne
Courir fixe laisser flotter les coquelicots oreilles musicales dans ciel en coupole ici les mots de pluie tombent
Il regarde dru, brandit son papier à lettres
yeux blancs et demi sourire
le vent ne le fait pas tressaillir
Une chemise blanche crêpe mortel serré d'or de pluie tu n'as pas fui devant le feu tu es allé et tu as regardé
Les mots qui le peuvent se frayent un chemin se nouent à d'autres déjà là cela se déplace là dedans
Du haut de l'escalier sur une tonalité très basse il dit « maman » face au vide (R.Lefort)
Ce regard est gouffre de tous les possibles, il a questionné, j'ai circonscris:
"Je suis contente de te voir"
Le camisard a vendu sa maison ses vignobles et ses montagnes cévenoles à un oligarque Russe ! Quelle vie de Chien !
Il y murmure à l'oreille souffle chaud de mort diffuse elle tombe en pamoison complaisante dans un baroque decrepi
Tintamare flopée d'espoirs de chagrins crèvent comme bulles derrière les yeux
le renversement advient
Oeuf mollet alangui l'enfant embringué dans sa coque tourne ses yeux sans aucun point de ralliement
Vaste mappemonde
sur la croupe était la marque
de fabrique de la bête
leurre vif avant la saillie
Ecrire par amour, par dette
l'effroi d'exister
de ces corps ombilics avalant le monde
Le mur de l'impossible
est une fonction de résistance
et d'empêchement à l'éternité
océane
Vieilles marches fissurées
saignantes de trouées calcaires
coulent vers le fleuve clôt
Surface, supporte ces bulles
signifiantes qui crèvent en
cataractes au-dessus
de ma tête
Trois noyaux de dattes séchées
aucun qui n'ai de chair
Deux carcasses suspendues
au même crochet dans
la lumière bleuâtre de l'abattoir
vivantes et obscènes
Larmes de guerre
larmes de paix
armes blanches comme chair
lame effigie mystique
l'âme
grain s'écrase au sol
et feuilleté livre de sucre
dans café de fureur froide
départ claque le jour
Claque
talons claquent sur le trottoir
ardeur, claque
visage claque dans le noir
moiteur
Dans cette meute itinérante
comment nommer
un c'est moi un c'est toi
un c'est ça un je veux?
La mère la mettait pourtant en garde:
tu finiras coupée en morceaux!
Revenant de la zone grise
près de la poubelle
vidée du petit jour
je t'ai vu
ciel debout enfin
Une main de colère rouge
embrase sa tête absente
sourde au regard papillon
Ventre étranglé de
mots rauques
petite tête déchue
la parole vous est matière
Morceaux de culture
aux coutures voyantes
c'est ce qui convient au culte animiste
Tu croules sous le bleu pin
prêt à briller de solitude
parasol dans la lumière
de la ville