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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 17 - Erotisme d'un temple sacre, erostisme de la publicite

EROTISME EPICE À L'INDIENNE 

 

Pour ma dernière journée à Almora, je m'en vais flâner à Lalal Bazaar, une rue piétonne bordée de devantures richement sculptées, qui constitue un lieu de promenade agréable. Mes pas me mènent jusqu'au Nanda Devi Temple, datant de la période chand, qui est couvert de sculpture, dont certaines à caractère érotique à faire rougir une grenouille de bénitier.  

 

C'est un paradoxe, l'Inde réprime la sexualité comme peu d'autres sociétés dans le monde, mais nombres de ses temples vénèrent l'érotisme et l'ont immortalisé dans la pierre. 

Nous habitons la « Région du Désir », cette planète où ce sentiment, pour notre malheur, règne en maître. Les bouddhistes, particulièrement, l'affirment : Désir des biens du monde, désir de puissance et d'argent, désir d'immortalité, désir aussi du corps de l'autre. Notre but dans cette existence est justement de vaincre le désir, de se détacher de ce matérialiste qui nous emprisonne afin de nous délivrer de la souffrance. 

 

« La roue est brisée. Le plan sans désir est atteint 

Le lit du fleuve est à sec, l'eau ne coule plus 

La roue brisée ne tournera plus 

Ceci est la fin de souffrance. » 

Udâra Sutta 

 

Rien d'étonnant si Kama, la divinité de l'amour, à la fois cosmique et sexuel, est un des dieux les plus puissants et les plus anciens de l'Inde. Le Rig-Veda, le plus ancien texte rédigé en sanscrit, assurent même qu'il est le plus puissant des dieux. 

L'Inde est aussi le pays des traités d'amour, dont le plus célèbre, le Kâma Sûtra. C'est sous l'empire de la dynastie Gupta (milieu du 2ème siècle apr. J.-C. – 585), apogée de l'Inde classique qui vit l'énigmatique Vâtsyâyana compiler cette antique traité de l'art d'aimer. C'est dans un univers oisif et raffiné où la bourgeoisie urbaine se vouait, avec ses serviteurs, entremetteurs, eunuques et prostituées, à réaliser tous ensemble, « Les trois but de la vie » : La Vertu (Dharma), la Prospérité (Artha) et l'Amour (Kâma), soit la vie rêvé d'une civilisation saturée de religion. 

Bien loin d'un livre pornographique ou ésotérique, comme on le croit, le Kâma Sûtra se veut une étude « technique » des soixante-quatre positions de l'amour physique, hétérosexuel, impartial et systématique de cette dimension essentielle de l'existence. Les Indiens du 21ème siècle s'abreuvent encore de cette grande œuvre de civilisation. 

 

Pour ceux qui sont blasés et qui ont déjà expérimenté le Kâma Sûtra Suisse, c'est-à-dire les positions du missionnaire, de la levrette, de la brouette et de la raclette, voici quelques façons d'épicer à l'indienne vos folles nuits d'amour. 

 

Le bas du corps de la femme qui soulève ses cuisses est pris de travers par le garçon qui la pénètre ; c'est ce qu'on appelle la Grande Ouverture. 

 

Entourant les flancs de la femme avec ses deux cuisses, les genoux sur le côté, il l'élargit. Cette posture exige de la pratique est appelé la Reine du Ciel. 

 

Le garçon est debout, adossé contre un mur. La fille s'assied sur le siège formé par ses deux mains. Entourant son cou de ses bras, elle déploie ses jambes le long du mur, l'emprisonnant entre ses cuisses. C'est la Posture Suspendue. 

 

Tenant enlacée par-derrière la femme qui lui tourne le dos, il la retourne. C'est la Tournante, qui demande de la pratique 

 

Et pour terminer, la Pose du Clou, avec une jambe sur la tête et l'autre en extension, le garçon la pénètre. Mais attention cette position nécessite une certaine expérience, au risque de vous retrouver bloqué. La tête de votre assureur quand vous lui annoncez que vous êtes en arrêt de travail maladie à cause de la Pose du Clou. 

 

« Je salue aussi les anciens sages qui ont exposé les conceptions de leurs temps concernant notre sujet (...) Parmi eux, Nandi, le compagnon de Shiva, mit à part les mille chapitres concernant la sexualité créant le Kâma Sûtra. »

[Jean-Louis Claude]

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