GE
A perdu soudain
A dit un mot de trop
A dit un mot pour rien
Les mots y manquent
Les mots y tombent
Tombée de violettes écrites
tes pas se heurtent aux cailloux
laisse courir la plainte dite
tu aimes le poète et c'est tout
Traversée du féminin maison
a brandi force et colère
haïe et aimée les ongles rouges
griffant les cuisses de la dernière
Elle souffrait de la lumière
trop irradiée de son regard
cueillant le lilas du jardin clôt
et ses cheveux en bandoulière
Va, pays aimé
donne ton visage au monde
éloigne ta tragique ardeur
nourrie de frayeur léguée
une couverture de fraises anisées
réparties souriantes
sur le haut de tes branches
encore nues
tu redresses le soleil
[UPJ: paparazzi des arbres]
Dans ce silence des corps
l'âme grimpe les escaliers
invente l'origami à déplier
sous les toits
Le lieu te dicte son texte
avec son savoir inconnu de toi
lance le loin devant
géant disparu
Songe au jour devant
Nuit de rêve dehors
Semelles en poids de temps
Aube dite en corps
Ils ont coûté cher les fruits
Venus d'espoir d'outre temps
Largués grenailles en hauteurs d'histoire
Et ensemencé les ruines
Enchante le jour du Nord
roulé en boule
d'un fini anticipé
inspire fort ce temps
la peau sur le sable
Le pied se pose sur les lumières du ciel
La joie d'éclair métallique
Mouillée des pluies d'exil
Tu reprendras bien un souffle d'oubli
trait de repentir sur narcisse effeuillé
tes rares cheveux si doux encore
Longues plaintes homme vers femme
Et retour tel le reflux
incessantes nostalgie de l'humus
odeur d'enfance nimbant les organes
pleurs sourds
confondus de projets
Le texte
esseulé entre savoir et vérité
sort du forage des matières insistantes
mur de blâme paraphé de rêve
Elle arrivait sur la ligne de son sourire
vous avez tout dans ce dossier
lumière et ombres perdues
serrée dans la couverture rouge
Images ondoyantes
sur la route des Paluds
vois maman la grande Ourse
oui ma fille
dit le talus verdi d'effroi
Image floue de visage tremblant
preuve ! preuve !
avant de sombrer dans le noir intense
Nuit
Le lit foiré de plis de draps
oreillers entassés
et s'y recroqueviller chaud enfin
et laisser le texte éternel agir
Alors ce soir, quitte tes rives philosophiques
Et passe le pont venteux
Les tracés des avions dans le ciel
Ne signifie pas leur rencontre
Fissures comme bouches ouvertes
stigmates silencieux
des marches au calcaire explosé
le Rhône menaçait
Ils ne veulent pas savoir
que le coeur qui cogne au loin
grossit la vie ici
et ils se dessèchent de refus
Un hiver de plus qui s'achève
chaque virage inscrit
un espoir de plus au compteur
Et chaque fois vous marchez
trois pas
et tournez les talons et prenez le suivant
trois pas
dans quel état vous sortez de cette valse?
Soigner ce dangereux goût du mélange
Le visage fuit, coule dans le tient
Les formes montent des terres anciennes
Écrivant une vie palimpseste
Par les chemins
Un garçon trop enfant
Un homme trop colère
Une barbe effacée
Un aveu en chantant
Chien de temps dans mon écorce
Vent abruti l'espérance
Souffl'ennui, ruine mes forces
Vie domptée cherche violence
[UPJ: paparazzi des arbres]
Ecorce de vent
Dépouillé de vert
Attend le suivant
Te veux et t'espère
[UPJ: paparazzi des arbres]
J'étire mes bras, printemps espéré
Tu passes oubli sous ma pâle maigreur
Ignorant les douleurs de l'éployer
Sève dense et retenue, quel malheur
[UPJ: paparazzi des arbres]
Dans une chambre inconnue
accueille moi avec ta musique
dans le presque noir
je me tiendrai en prière et espérance
le temps que ta musique l'imposera
je remercierai en écrivant
silence sur ta peau
Ce sont de longues et languides ondes
Tractent copulation de mots
Inonde sens
Et du vert et du bleu et du rouge
Primaires