Faut quelques leds colorés
passer le chemin
sur le bord du monde
ne pas prononcer les mots pas ici
Dire alors le duvet veloute
de la peau de rose insinuée
printemps distinct
plus d'embrouilles
au bar de l'hôtel
Nager dans le sang
et les matières
pénétrer l'estomac
passer par la trachée
être vomie
du fond de la gorge
naître dans un dire
On avait là le soleil dans son accomplissement, l'été à son acmé, les fruits murs et rouges près de l'alcool,
et la perspective imminente de l'extinction
Une femme, actrice célèbre
dans sa quarantaine
en promotion
pour son dernier film
se tenait au bar du grand hôtel seule
Soulage le Noir
Il la soulage de son Noir
Il lui donne la lumière
sur son Noir
Il éclaire d'ombre
et de bleu sourd
Il jaillit du fond du Noir
Elle était auprès du bourreau
Elle a joui de la frénésie des fragments
Elle a chassé la scène de son esprit
Elle a paré les coups à venir
(P.Verhoeven)
Elle ne veut pas être victime
Elle ne veut pas tomber
Elle veut maîtriser
Elle ramasse les restes sans ciller
(P.Verhoeven)
Celui qui commande
apparaît disparaît
ombre bleue
pailletée de feu
le vent traverse ses ordres
Marche à genoux
suppliante
dresse tes bras
à l'eau de pluie
Sous-sol de bière
et de prière
enfant gâté et bien dressé
oubli son rêve sur sa langue
Au milieu du monde
bruyant des enfants rois
rêve de mort debout
dardée d'une volonté opaque
Tu vas le sentir passer
porte ouverte sur le couloir
soumis à la brûlure
et cordelette rêche
Depuis toujours
L'homme rôde la nuit
les pères dorment
leurs filles palpitent
au détour de l'église au bas de la ruelle
Longues vagues molles barrent le samedi Et les jours fériés Copuler avec le temps C'est savoir l'employer mais c'est peut-être lui qui te palpe
Un ange nu sous la lumière
du couchant en extase
chaque jour depuis 1783
Et mourir à ses pieds
Au coeur du jour
un poing fermé
ouvrira les entrailles
comme on se bat
dans la forêt
Il la prend et puis s'en va
la regarde sereinement
colonisée par d'autres luttes et d'autres corps
Elle est la Place
Et il sait monter sur la scène
sans que la scène soit à lui
il sait la nature libre
il la prend quand elle se donne
dès qu'il est prêt il dit :
j'arrive
Les yeux de feu de Zig
ont mangé mon Noël
restée des heures durant
dans ses yeux fauves
je t'ai tout dit
A l'atelier Cordes et Noeuds
Qu'as-tu appris ma fille?
J'ai appris ma mère
A me détacher
Jamais vu autant de déplacement
pour une population
manquant autant de mobilité
le nomadisme institué
Communication facilitée:
Marie lit sur son visage
Transcrit les paroles reçues
sur la tablette
et livre au commun le texte enfin révélé
perdu les coordonnées
les adresses et les contacts
oublié gauche et droite
révolution mal commode
métamorphe rose
Tant de contresens commis
A grandir dans des inventions fétichisées
Les hanches bloquent les yeux hésitent
Je suis comme toi
Les places me conviennent
quand le peuple les prend
Déchirée au ras
de la montagne
Trouée aux genoux
Les yeux du chat de travers
interrogent le photographe
Chaque jour il instillait
ses insanités
dans les virages du dire
limaille de fer
frottant le cerveau
Celui qui cherchera dans mes yeux autre chose qu'une interrogation perpétuelle devra perdre la vue. Et si je pousse un grand cri il ne sera point nègre. Franz Fanon
Reins verrouillés et tête libre
sourd la musique tue
molleton de joie
marchombre
Satura
plat dans lequel on mêle toute sorte de composants
satur: rassasié
satire: satisfait, a fait le plein
hubris: outrages, insultes, sévices