GE
Quincampoix est perdu, stop
...éperdu le prie-dieu,stop,
...Ange reparti, stop,
...autour de mes reins, stop,
...s'éteint le drame
C'est alors que les phrases se mirent
à glisser sur ma peau
Tachant de mille impacts
de monde en feu
Elles crièrent "au revoir" et "reviens"
Figèrent des lames
de promesses démunies
J'ai vu dans la porte entr'
bâille / à l'attente
poussent tes branches
aux quatre points cardinaux
M'a taillé la souche Et bouche d'en Vie
[UPJ: paparazzi des arbres]
Maîtresse implacable
ne voyant que plaies et boursouflures
regarde mes désignations
s'étirer en longs frayages du temps
vers les points cardinaux
[UPJ: paparazzi des arbres]
Fantoche mais stable
Bras ouverts cependant en offre nue
Tu termines ta piètre course
En arrêt sec de taille sévère
descendre en décembre
[UPJ: paparazzi des arbres]
Tu es mûrier
C'est ton être et ton métier
Tu es mûrier platane
Et donc stérile
Tu offres de l'ombre, pas de fruits
[UPJ: paparazzi des arbres]
Et combien de corps, et combien de cris
Intemporel ceci est notre jour
Jour d'hier et pluie de cendres
Raconte et lie ce temps
[Los desastres de la guerra]
Qu'est-ce qui te regarde?
Ce que je ne peux pas voir
Désastre et morceaux
sans perspectives
[Los desastres de la guerra, Goya]
Le vieux et la vieille regardent la rue
Mâchonnent le temps
Engloutissent la parole
tue
[Indigence]
L'hiver apportait des plaques de verglas devant la porte je les brisais avec délice d'un coup de talon
Défend, défend ton œuvre
Défend, défend tes droits
Défend, défend la civilisation
Et fend ton âme pour
laisser passer la lumière de l'Oubli
une fleur brisée glacée
se répand le long de la vitre
La colère d'enfant l'a explosée
je reçois le fracas après le dégel
Qui volera les mots
Qui révèlera leur rythme
Qui trouvera la mélodie
Qui fera taire enfin
Batte ton cœur au rythme du monde
ouvre ta maison pensée au-delà
ta joie cueillie à la lumière d'or
donne l'infini pour seul refuge
Mon désir d'y percevoir l'odeur
si discrète de ta peau à replis oubliés
de goût de sciure de bois et de cambouis
En charge d'une maisonnée
dés habitée mal habitée dé fagotée
pleine de bric et de broc
un atelier mangé de rayons de soleil crus
C'était longues branches
tels cheveux gris
Et moi, mère jalouse
les taillais à ras, avec la scie égoïne
laissant pauvre tête nue
se couvrir de honte
[UPJ: paparazzi des arbres]
Des dires comme des enveloppes
Je ne les ouvris que bien plus tard
Des paroles qui font virage
quatre vingt dix degrés
Et le texte se refait fourrer de mots
S'étire en accordéon de sens
et respire profondément
l'adresse est son souffle
Couve l'horizon dans sa chevelure
le voyage est encore long
Une lettre prioritaire
C'est une part pour l'absent
Sans absent pas de lettres
La Meilleure des Vies
(Arbre en cours)
Mes bras branches noueuses
abattus de nœuds et de protubérances
mal taillé année après année
devenus kystes de peurs
Je commence à visiter ce lieu
que tu m'as désigné
Je tâcherai avec mes yeux
qui ne voient rien
d'éventrer l'opaque
Un atelier mangé de rayons de soleil
crus et emplis de poussière,
dévastant des zones entière
d'ombre pleine
Arbre en cours dans ma cour
branches taillée comme chair
amour puni et démuni
moignon d'hiver
d/ébauche
Oui tu tordras le sens
jusqu'à faire couler la moëlle
disparate et si distraite de mes os
ma peau au feu
Je me réveillais dans la paille blanche
barbe drue
foin sonore de chuchotements
joie goûteuse tailladée
Passent les bus les trains les gens
partir de nuit vite et sans affaires
rejoindre le Lieu
où cela gronde, rumeur
Et j'attends en vain sur le muret,
la mer impatiente gronde dans le dos
le soleil moite est à la rosée
"il est bon pour toi de vivre !"
D'où tu viens femme de derrière l'écran?
de drôles de sons c'est pas des façons
Chose Sainte exilée sous la bruine
Givrée de la dernière pluie
Les éclats d'espoir et d'attente
s'entremêlent en goguette
griffonnés empilés et jetés dans la boîte