GE
Non à la maîtrise sur l'image !
Dans mes images ou mes textes, je projette la nécessité de rendre présents et désirables soit des trous, des manques et une incomplétude, soit comme ici une surcharge brouillant l'évidence ou la plénitude ce ce qui est montré. Au regardeur de prendre la liberté de compléter, de déformer, mais je l'espère, pas en fabriquant de force des objets parfaits et terminés.
[avec Nina Oelmann]
[Résistance à la clarté > avec Nina Oelmann > images manquantes, toujours issues de documents photographiques dont l'évidence a été maltraitée]
[Résistance à la clarté > avec Nina Oelmann > images manquantes, toujours issues de documents photographiques dont l'évidence a été maltraitée]
///Pour moi, un zombie c'est quelqu'un qu'on observe. Sans arrêt. Les yeux se braquent tels des lumières qui te mettent patraque. Leur réaction est si violente qu'ils n'ont plus de moyen d'exprimer leur commisération. La curiosité humaine on me dit.
Et le respect? C'est plus qu'une énième débilité dans les livres pour enfants. Alors on me juge. Tel un zombie, a semi-mort. Qui n'est ni a Brugges ni autre part. Dont l'existence n'est que marquée sur une feuille dans une pile de documents poussiéreux. Les seuls qui s'en occupent réellement? Quelques mecs rabougris dans l'assurance dont la cadence est rythmée par cette pile. On ne me voit plus, celle qui je suis. Celle qui a peut-être un jour plu au voisin du palier.
Mon visage du coté gauche montre une faiblesse. Tel les cheveux blancs d'un homme qui témoignent de sa vieillesse. Alors le gêne s'installe. Ont-ils commis une erreur? De toute façon l'erreur est humaine on me dit. Le chuchotement autour de moi persiste tel le bourdonnement d'un moustique la nuit. La pluie de question s'abat sur moi. Et après on me demande pourquoi ai-je le moral si bas. Aux yeux des autres je parait pas sur de moi. Sur de quoi? Que je dois rester enfermée entre quatre murs a cause du soleil? Ou que je dois me "reposer" comme une vieille. Me reposer de quoi? De la stupidité humaine? Qui raconte des imbécilités car pour eux que le physique ne compte.
Et la chimie? Mes pensées, mes idées ? N'est elle pas assez typique? Mon visage est brûlé. Mais ni mes idées ni mes pensées sont blessés. Au contraire de ce que vous pensez. Vous faut-il une radio ou une video de mes pensées pour vous le prouver? Car vous vous arrêtez a mon visage. Pour vous une image est assez pour me décrire, sans me connaitre. Car pour vous, une image dit tout. Elle dit même plus. Pour vous elle, représente aussi mes idées. Car vous me jugez a première vue. Et pas que moi. Mais tout ce qui diffère des mois lugubres et belges.
Lilla F. Gargya, 15 ans.
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