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Tout est prêt pour recevoir mes amis ce soir. En bon épicurien, rien de plus plaisant que de cuisiner, ou peut être le plaisir de faire une image.
Camaïeu de rouge pour les 31 ans de mon amie Stéphanie et cette merveilleuse Syrah issue de grains botrytisés des collines rhodaniennes.
Etre photographe vous amène à faire de belles rencontres et des choses qui rendent la vie savoureuse et passionnante. Aujourd'hui, prise de vue aérienne et rencontre avec Serge, pilote d'hélicoptère.
Le monde entier est un cactus. Il est impossible de s'asseoir. (Jacques Dutronc)
Sur le stand HES-SO du Paléo, dialogue entre mon ami Michaël, artiste et ingénieur de formation, et une étudiante en gestion qui s'occupe d'interpeller les badauds festivaliers.
- Bonjour, tu veux gagner un Carambar
- Oui ! Que dois-je faire ?
- C'est simple, scanne ce QR-Code avec ton Smartphone.
- Q quoi ?
- QR-Code, le code barre 2D qui est collé ici.
- Ah ok ! Et si je n'ai pas de Smartphone ?
- Pas de Carambar !
- Ok, attends, je dois retrouver l'appli. Zut, celle là ne fonctionne pas.
- Download en une autre sur l'App Store.
- OK c'est bon, je scanne... J'ai perdu !
- Alors recommence !
- Caramba, encore raté !
- Encore une fois !
- C'est bon, j'ai gagné !
- Citron ou Caramel ?
- Caramel !
- Voilà ! Si tu veux, tu peux aller là-bas pour mesurer ton niveau Geek...
Bienvenue dans la vie 2.0...
Je peux vous prendre en photo ? Aie, j'ai horreur de ça...
Anne-Catherine Ruchonnet, vigneronne à Rivaz, me parle de son Chasselas et qui, dégusté devant un panorama si spectaculaire, en devient encore plus pharamineux.
Errant dans les rayonnages de la Coop, je cherchais de l'agar-agar, ce produit gélifiant obtenu à partir d'algues rouges. Appartenant à la famille des hydrocolloïdes, sa particularité est de se transformer en gel au contact de l'eau et trouve une utilité particulière pour fixer la mousse lors de la réalisation d'un espuma. Espuma que j'ambitionnais de réaliser le soir même pour accompagner un saumon poché servi à mes visites du soir.
Ne trouvant pas le précieux sésame, je demande mon chemin à une vendeuse qui adopta un regard hagard en lui demandant où se trouvait l'agar-agar. Pour être franc, elle a d'abord cru que je me payais sa tête. Vu mon regard insistant, et quelques recherches plus tard, elle trouva un sachet du produit tant convoité. Nous entamons une discussion sur les vertus de cette poudre magique, qu'elle ne connaissait vraisemblablement pas. A ce moment là, j'aurai voulu la prendre en photo devant le rayonnage. Lui tirer le portrait en exhibant fièrement le sachet de poudre. Malheureusement, dans la précipitation de cet achat express, j'avais laissé mon appareil photo dans ma voiture jugeant que je ne ferai aucune image intéressante dans un centre commercial.
A défaut de partager un portrait de la vendeuse, voici la frimousse de ma mousse.
"tu ne comprendras pas ce qui se présente à tes yeux, à moins que tu n'obéisse à ma loi"
"fuck ta loi !" lui répondit la petite fille
Oubliée au milieu d'un parking comme en attente d'étages supplémentaires
Certains anges, mieux vaut leur demander la permission d'être mis en boite, de dos, avec l'accord de l'ange gardien qui veille à côté d'eux et à qui on ne donnerait pas le bon dieu sans confession préalable.
Le DRH m'a convoqué dans un salon pour me signifier mon licenciement. Lorsque je suis sorti de la salle, 15 minutes plus tard, un autre préposé aux ressources très humaines m'a raccompagné à mon poste de travail. Mon accès à l'ordinateur avait déjà été coupé, mon badge démagnétisé. J'ai eu 10 minutes pour prendre mes affaires, avec le préposé à côté de moi.
Une semaine après, c'est le DRH qui passait à la trappe.
Prise de court par un déménagement subit, elle décide de donner ses meubles et ses habits.
Appelle les centres sociaux : "nous nous déplaçons que si les meubles ont moins de 10 ans. C'est du Ikea... ou mieux ? Nous ne prendrons que ce qui nous convient."
Met une annonce dans le GHI. Les gens appellent pour connaître les dimensions du lit, la marque des habits. Puis, 30 personnes débarquent chez elle, s'arrachent les livres, les chaises, les habits.
Bunuel aurait réalisé un magnifique court-métrage.
Deux chiens batifolent dans l'eau, jappent, boivent la tasse tournent autour d'un canard affolé.
Qui serait doté d'une acuité sensorielle de canidé (qui se situe entre 20 et 35 kilohertz), les entendrait sans doute rire, car les chiens rient alors que beaucoup croient qu'ils aboient.
Ils sortent de l'eau, joyeux clebs, s'ébrouent, tirent la langue, battent l'air de leur queue.
Il se pourrait bien que l'un d'eux ce soit moi.
Modeste chronique d'évènements sans grande importance au lendemain des noces de J & N :
Elle a une petite soixantaine, s'accroche à son volant, le feu est rouge. Klaxon d'un impatient. La femme se signe et démarre.
"On dirait avril ce juillet!"
Elle a la soixantaine bien entamée, coiffée d'écouteurs, danse sans retenue en attendant que le feu lui permette de s'engager sur la chaussée. J'oublie de dire qu'elle est joliment rondouillarde et se moule dans un cardigan noir frappé d'un grand numéro 1 blanc.
« J'ai enfermé le bourdon dans la fleur en serrant les pétales mais il a réussi à me piquer. »
Il dit : « Mais je l'aime, pourquoi toute cette souffrance... » alors que que je mélange de la glace à la mangue avec un sorbet au chocolat.
Une souris décapitée sur le carrelage.
Ce souvenir vieux de trois jours qui réapparaît : Il est noir, élégamment sanglé dans un complet noir, tourne sur lui même, derviche tourneur au milieu d'une foule indifférente et tient dans la main une image bleue du Christ.
Elle tombe entre le lit et le fourneau, comme si ses 87 ans, subitement, lui pesaient trop. Sans un cri. « Vous n'allez quand même pas me dire que parce que je tombe, je dois aller en maison... Je m'en sors très bien seule... » lance-t-elle avant que quiconque n'ouvre la bouche.
« no puedo comprender poque me dejaste... el fracaso de mi amor esta partiendo mi alma... » remué par le romantisme mexicain de Paquita La del Barrio, je suis sa contrebasse, si sa voix est son archet.
« Je vais à Lourdes... maintenant... pour chercher de l'eau bénite... en ramènerai des litres... »
Pour ceux qui ont un peu d'imagination, je vous laisse deviner ce qui est arrivé, mais ce qui est arrivé sera toujours en deçà de ce qu'on pourrait imaginer....
Le réel c'est quand même toujours vachement mieux que la fiction même si la fiction papillonne autour du réel et le butine.
Steeve. Ou quand il nous trouve des accréditations pour la Biennale d'architecture à Venise en 32 secondes chrono
Quand La Menace rôde autour des glaces au chocolat...
Une Borne de stationnement dans une rue à deux pas de chez moi (à Anvers en Belgique) sert de déclencheuse pour la millième histoire d'amour sous mes yeux de voyeur... La société européenne et ces « codes/system » de socialisation...