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Le scénario "Boucles d'or" est idyllique pour les marchés financiers.
L'économie mondiale est à la bonne température, comme le bol de bébé-ours: Ni trop chaud, ni trop froid, juste comme il faut. Entre la banquise de la déflation, et le désert de la surchauffe, le bonheur.
550'000 personnes autour de nous s'extasient devant ces impôts qui partent en fumée…
C'est le dernier jour des fêtes de Genève: le seul qui vaille la peine d'être fêté.
le niveau culturel du bord de mer en Août a besoin d'être sérieusement relevé; autant obliger les plagistes à élever leurs regards.
du couple de boulanger-patissier du quartier.(Mr Mme Motais)
On se souviendra des gâteaux savoureux…
Mais les remplaçants sont déjà là.
aux couleurs de l'équipe de rugby, mais il s'agit ici
de la salle des "Musiques Actuelles" qui est presque terminée.
sur l'affiche tout devient liquide sous la chaleur. Et le mot avenir en haut du panneau est-il prémonitoire?
après dérapages et crissements divers. Que fait la police?
…elle sort de sa cahute, aboie - tire une salve, serait plus juste – et m'ordonne de rebrousser chemin immédiatement. Je suis entré dans le magnifique jardin botanique par la sortie.
Dans la zone industrielle, sur d'immenses citernes à combustible, à l'entrée de Gera, est inscrit en rouge : Gera, la ville d'Otto Dix.
Visite de la modeste maison où le peintre est né.
Sommes les seuls visiteurs ce qui semble réjouir le personnel du musée qui s'active à ouvrir les pièces à visiter.
-Pourquoi si peu de monde… »
-Parce que notre ville n'est pas très jolie, etc…
-Die Austellung war magnifque, Danke schön pour votre accueil
-Wir möchten manger eine lokale spécialität, etc…
-Montez bis zum schloss, da finden Sie eine kneipe, pas cher et bon, etc..
Un couple de ramier survole la vigne en train de mûrir.
Une neige d'insectes suspendue dans le soleil.
L'odeur de sexe du blé coupé.
Une plume se balance à un brin d'herbe.
Un avion ronronne comme un chat qu'on caresse.
Août.
Il s'égosille de terreur.
Maman, qu'il crie.
Une mère, qui n'est pas moineau, dresse l'oreille et se précipite, veut recueillir l'oisillon terrorisé, mais la mère légitime, la moineau, fonce sur la mère adoptive.
Au même moment, je dis : attendez, je veux aussi faire sortir mon petit oiseau ! Mais hélas un dixième de seconde trop tôt.
L'histoire semble bien finir : le rejeton est déposé au pied d'un arbre. La mère moineau, perchée sur le rétroviseur d'un scooter, pleure de joie. Arrive un bâtard - genre chien d'alcoolique dans Walt Disney - lève la patte contre l'arbre, ne voit pas l'oisillon, pisse…
La mère qui n'est pas moineau, élève la voix. Le chien et son maître, placides l'un est l'autre, n'y comprennent rien, s'ébrouent et s'en vont.
…
Comme une étrange fête
Mes départs impatients
Ont fait de mon cœur le sentier
Où sans bruit passe le temps
…
…
Impétueuse comme ma mémoire sans loi
Je suis la source qui doucement s'enfuit
Sur les traces limpides de tes pas
Perles lumineuses de la nuit
Tu es comme ces chemins où se croisent les printemps
…
-J'ai rêvé, lui dit Shawanipi, je me souviens, d'un temps des sauvages.
Dans ce rêve, je vous ai vu arriver, de là-bas, par la mer.
C'est étrange, je nous ai vus vous offrir notre aide, notre nourriture,
Notre médecine, notre savoir, même, notre terre!
-Non, poursuit-il, je me trompe un peu!
On vous a offert de partager cette terre. Ce fut notre acte originel, le pacte de notre rencontre. (Nouvelle)
"The caterpillar does all the work, but the butterfly gets all the publicity." G. Carlin
La lumière froide du Nord m'enveloppa de son odeur salée. Le grondement des rouleaux me retint quelque peu de penser. Mes paroles étaient emportées par le vent.
Je ne me séparais plus de ce qui m'enveloppait, enfin repris en son sein par le même monde brutal et mouillé qui m'avait abrité avant ma naissance.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Au quatrième jour déjà, c'est à l'intérieur de moi-même que le changement se mit à bouillonner. Les pépiements des oisillons se mirent à m'éveiller des instincts de chasseur, tandis que les sources tendres et chaudes de ma survie me parurent soudain souffler dans mon corps d'autres sèves plus délicieuses…
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Le cinquième jour fut révolte ! Je me mis à entourer mes fesses non de Pampers mais des pétales roses des fleurs fanées qui n'exhalaient plus les sublimes parfums du luxe mais plutôt les épaisses senteurs douceâtres de la terre et de ses infinis habitants inquiétants.
Je commençais d'exister.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Ce jour-là, après une première désobéissance, je dégringolai au grand dam de ma mère du haut d'un point de vue touristique jusqu'au bas de la falaise, roulant dans les ronces, ma chute retenue finalement par les barbelés abandonnés là par une ancienne guerre…
Et je restais là tout étourdi, caché dans les hautes herbes humides, écoutant avec délices les appels angoissés de mes géniteurs, me tenant obstinément silencieux et ravi d'éviter la désolation d'être retrouvé.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Le septième jour, tombé dans un buisson d'épines en désobéissant une fois de plus, je découvris le plaisir de la douleur et les délices de mon sang versé. Je bus ainsi aux sources tournoyantes de la repentance et du pardon, ce pardon que ma mère m'accorda finalement au nom de la RELIGION.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Constatant que j'avais déjà goûté au mal, on considéra qu'il était temps de me livrer à de nouvelles séductions.
On me fit entrer dans un bunker de béton où l'on me déposa devant des éclats de monde et des bribes de vie, présentés comme des joyaux, capturés derrière des cadres, dans des blocs de marbre ou derrière les vitres brillantes d'écrans luxueux.
Ils appelaient celà ART.
J'eus le sentiment qu'ils avaient volé à mon insu les secrets les plus intimes de mon être, qu'ils les signaient de leurs noms et qu'ils en faisaient commerce.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]