GE
41 ans après c'est le retour!
Un pays mou où les couteaux s'affutent en cachette,
se tourne vers un ex-dur : D C-B.
Un nouveau produit, au nom faisant penser bizarrement à une autre langue, vous promet un KG de perte de poids en supplément. Le moins transformé en bonus! Du moins en moins la bulle guette… Et toutes les petites pastilles sont prêtes à s'engouffrer dans le vide du futur éclatement!
Arrivé cet hiver, en provenance d'Ukraine parait-il, ne peut pas aller plus loin, lorsqu'il y a le Marché "on" le cache…
les écritures s'étendent et la saleté du temps s'incruste .
Le môme plante son regard dans le mien. Farouche. Je ne dis rien, ne bouge pas. Nous nous fixons, c'est interminable. Je tiens le dernier livre de Kertész dans la main, bois un thé, en revenant sur une phrase en dernière de couverture qui m'a fait acheter le livre : …nous devons nous dire clairement qu'aucun totalitarisme de parti ou d'état n'est possible sans discrimination, or la forme totalitaire de la discrimination est nécessairement le massacre, la tuerie de masse.
Mon mutisme semble donner au môme l'envie de tenter un deuxième essai. Il tourne sur lui-même en raclant sa béquille sur le sol et me refait face. Il tend son gobelet sous mon nez, et tapote sur une attelle misérablement sale qui lui enserre la jambe.
Je repense à cette femme assise devant l'UBS, à sa sébille que shoot de rage le joueur d'orgue de barbarie dépossédé de son territoire. De mon intervention, des insultes qui s'ensuivent, de la violence en crue, des menaces que m'adresse le barbu joueur d'orgue.
Je repense à ce jeune qui mendie, tout sourire déployé, qui se fait remettre en place par un hochement de tête et qui tend la main vers le walkman de celui qui venait de lui refuser l'aumône – qui cette fois-ci explose de rage.
Je repense à cet autre qui se fait chasser à coups de balai des escaliers de la poste.
A l'arrogance des uns : « Fous le camp ! Retourne chez toi… Casse-toi d'ici, casse-toi ».
Et des autres : « Moi mangé, moi faim, fil d'pute, salopé… ».
Il est toujours là, opiniâtre. Emmêlement d'empathie, de compassion, de confusion. Au même moment, un moineau plonge sur la table, se saisit des restes d'un biscuit et s'envole. Arrive la patronne des lieux, demande au jeune roumain de partir, il rengaine son gobelet et se traine vers le café d'à côté.
« Décidément on ne vous laisse pas lire tranquillement… ».
Rencontre avec un Le Clézio's fan. Ou quand les affinités s'affûtent mutuellement.
Vrainissage des œuvres d'Emmanuel Mottu chez Hors-Jeu.
Couple!
Il y en a toujours un qui aime plus que l'autre.
Mais lequel ?
Mais que retient on des livres que l'on lit?
Leur titre?
Je m'y enfermai. Histoire d'avoir la vision de l'intérieur pour les pleureuses. Quand soudain, je remarquai qu'il manquait la poignée à l'intérieur du caveau…
La fête est finie… que la chasse au sorciers de Wall Street commence !
D'aucuns deviennent de véritables experts de comptabilité créative en massant les chiffres du bilan. D'autres préfèrent masser les clients dans le sens du poil.
Envoutante, cette chapelle sixtine au mille torticolis. Leur sublimation vaut bien davantage que la polémique sur la restitution fidèle des couleurs d'origine.
Il paraît que les ventes de rouges à lèvre augmentent en période de récession. Compensation n'est pas raison. Bonne nouvelle, les ventes d'Estée Lauder diminuent depuis le début de l'année,
Elle a l'air surprise que mon objectif ne soit pas dirigé vers les suaves mélopées de la belle Mariama.
Aujourd'hui près d'une personne sur deux vit seul mais avec deux voitures au moins puisque les villes continuent de se dépeupler et que le besoin en espace de circulation augmente au fur et à mesure que la place de travail diminue. Une investigation hors du sens commun à ne pas manquer.
Son image de la rivière qui s'étend et fertilise, plutôt que de foncer tout droit dans un canal aveugle pour engrosser une seule citerne, a donné au poisson du jour, un loup, une lueur et une saveur particulièrement explosives.
Il y a, bien sûr, devant soi, toujours ce que l'on voit, l'évidente banalité, mais aussi tout ce que l'on devine, un corps qui se jette ici par exemple, et puis surtout il y a plus largement insaisissable, tout ce que l'on croit voir, un fantôme passer, et qui pousse précisément à faire une image comme on voudrait se débarrasser d'une idée fixe aux mots introuvables.
Il y avait une fois, ici, à Genève, un foyer culturel et artistique fort et vif qui s'appelait "Artamis" et jamais personne n'aurait pensé qu'un jour il ne saurait être mieux nommé, comme me le rappelait un ami bijoutier qui s'y connaît en limaille d'or entassée, reste des parures superbes. Il faut faire attention quand on nomme.
Comme proféré le 6 mars et soutenu depuis tous les vendredi.
Je me demande, alors qu'elles ont mis tant de soin à les choisir, combien de personnes pensent encore à leurs chaussures pendant qu'elles marchent et que le soleil les poussent au frais et je me demande si les gens pensent à leur ville en rentrant chez eux.
C'est l'été, l'après-midi, elle chante l'amour en jazz, elle swingue l'autre en standard et ce qui arrive et ce qui part en syncopes, mais que voit-elle, elle, pendant ce temps de sa voix et qui est toujours le temps du frisson?
Bayeux
L'extrémité finale (et malheureusement tronquée) de la Tapisserie de Bayeux, broderie longue de 70 mètres réalisée au XIème siècle et qui retrace l'histoire mouvementée de la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie.
Après la bataille d'Hastings, le 14 octobre 1066, les Anglais défaits fuient et Guillaume va imposer son pouvoir sur l'Angleterre.
Près de 9 siècles plus tard, le 7 juin 1944, les Anglais délivreront Bayeux de l'occupation allemande. Aujourd'hui, au fronton du mémorial anglais de la ville, cette phrase en latin en dit long sur l'esprit revanchard de ces mêmes Anglais 878 années après les faits : NOS A GULIELMO VICTI VICTORIS PATRIAM LIBERAVIMUS (nous, autrefois conquis par Guillaume, avons libéré la terre natale du Conquérant)…
Cette mémoire obstinée mérite le respect.
Sur la plage fatale, encore assombrie par le voile du deuil, l'amour se devine comme une réconciliation achevée…
et mon réveil bien matinal.
Quelque part entre Genève et Delémont
Le temps peu déterminé entre soleil et nuages
et sur ce bâtiment, le temps n'est pas le temps!
En prenant cette photo, je me sens un peu abuser de sa naïveté,
mais je le fais quand même parce que je la trouve mignonne et fraîche avec sa petite culotte rouge.
Dans un premier temps c'est le reflet de lumière qui a attiré mon regard…!!!