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(Dans l'intimité des objets morts)
Regarde, et imagine ! D'abord la petite verte, redressée vers le ciel, légèrement acide…Puis la toute douce, devant, qui s'offre à moi! Et la polissonne qui se cache, violacée, amère… Si tu regardes bien dessous, il y a la verte dure, l'air un peu rouillée, un peu poilue, qui m'écorche délicatement la langue. Puis la sauce, brutale, au cumin d'Istanbul: il la faut surprenante, à peine écoeurante…
Des tomates je parlerai demain, et le basilic tu le connais !
Je regarde ces rougeurs obscènes, ces intimes parties trop vertes, ces taches, ces cicatrices d'aventurière brutale, et je bande.
De tout cela, rien que tu puisses trouver en Migros, en super marché, avec ou sans points Cumulus. Trop de goût, trop de saveur, pas assez polies: ça défrise les castrats de la consommation, du propre et du joli !
Et à demain, pour de nouvelles aventures …
Oui, j'en ai une belle brassée qui vivront jusqu'à demain…
NON ! aujourd'hui, le romantisme et la jeunesse passeront avant la vie sexuelle des fruits et légumes !
Et je vous fais cadeau d'un humble hommage à Kaspar David Friedrich, le plus sublime peintre de l'émoi érotique devant la nature…
Mais plus je regarde cette image, plus elle m'appelle vers le rock, le vrai, le dur, sans concession… A savoir: être là, sans chichi, regarder les choses émouvantes, sans en remettre une louche sur la beauté du monde, mais le dire, simplement, sans détour, avec un peu de colère.
tout ça dans le jeu.
Naïf et beau à la fois…comme bien souvent.
C'est beau? Glacial! Contemporain! C'est notre époque? Sans âme! Ca sonne creux? Prétentieux? Les matières sont lisses, métal, marbre, inox - comme une poêle au téflon - pour ne pas s'incruster. La même musique partout, les mêmes sourires désabusés, les cafés à 5 francs dans des tasses à jeter, une tristesse affectée parce qu'ici tous les désirs sont pris de vitesse, anticipés, nommés : il suffit de passer à la caisse - sous l'œil tendrement vigilant de gardes armés.
Vertige devant l'abysse utérin de la fleur de cactus qui s'ouvre à septembre.
Overdose festive à ne plus savoir où donner du regard…
Cette plaque que l'on retouve dans le Vieux-Québec me rappelle mon temps au Pensionnat, et cette prière que nous devions tous réciter, en anglais et en francais, tous les matins: «Notre Père qui est aux Cieux, que
Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soite faite sur la Terre comme au Ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour, pardonne-nous…» Quand tu es jeune, et que tu ne comprends pas encore la langue (je ne parlais que le Cri), tu apprends aux sons, c'est ce que j'ai fait!!
Ma grande et belle Nanou était mal en point hier donc son gentil
papa lui a préparé un ceviche aux crevettes et pétoncles; un pur délice!
Quoi de mieux pour éliminer toute cette crasse et ces microbes de son
système?
Elle a perdu son mari William une nuit de janvier 1971 et elle n'a
jamais voulu en avoir un autre! À ma question pourquoi? Elle me répondra:
«Namay n'gajji satshaw gettuk!» ('Je ne pourrais jamais aimer un autre!')
Elle veut voir la photo avant qu'elle ne soit prise. On n'est jamais assez prudent.
Fiat Lux: c'est ce que dit Giovanni Agnelli sous sa gigantesque statue en bronze qui domine Turin.
On a prévu des caissettes pour prendre les journaux gratuits à chaque coin de rue mais pas pour s'en débarasser. Alors…
Vous l'avez sans doute déjà croisée glissant dans les rues de Genève toute de blanc fluo vêtue. Nous parlons des anges, des humains qui aspirent à la verticalité en "dé-voilant" leur âme. Elle serait plutôt du genre à en rajouter, des voiles, pour tenter de revenir sur terre. Elle part d'un grand éclat de vie.
Des touristes anglais s'essayent au latin et buttent tellement sur le dernier mot qu'ils s'assoupissent.
Il est le seul journaliste de la Radio Suisse Romande à avoir conserver tous ses rush sur ces incassables Nagra. Presque 40 ans de reportages à travers le monde. De quoi vivre pleinement sa retraite.
"l'important,
c'est que la photo possède une force constatative,
et que le constatatif de la photo porte,
non sur le l'objet,
mais sur le temps."
R.B.
"La pensée n'est qu'un éclair au milieu de la nuit.
Mais c'est cet éclair qui est tout." Henri poincaré, Extrait de La Valeur de la science
thaïlandaise chez soi, en privé. Moi, j'étais três content avec mes honoraires pour les photos de son website, le repas était délicieux