Genève - 14 heures 24 - 12'962 pas
Il déboule avec une urgence impossible à contenir. Déballe des brassées de feuillets reliés les uns aux autres par des ficelles. Les agite en nous promettant des choses qu'on ne comprend pas tout de suite.
...
-Vous lisez quoi ? L'anglais ? L'allemand ? Le français ? Je suis poète !
Et sans attendre la réponse :
-Tenez, prenez !
Et tire sur un papier qui s'arrache aux dizaines d'autres retenus en boucles, par langues, par thèmes.
-Sur l'Amour, tenez, sur l'Amour ! En allemand ? Non ? En français? Tenez !
Il y a ce désire
Qui augmente avec les jours de séparation
Je me demande est-ce mal ou est-ce bons
Les visages féminin en face de moi
N'éveillent absolument aucun émoi
Or il n'y a pas si longtemps
Je ratissais tous les champs
Je me croyais un imperturbable troubadour
Or que me voilà vaincu par le foudre de l'amour
Les contrastes ne pourraient pas être plus frappants
Au niveau de la géographie et la structure des clans
Faut-il chercher à tout prix à comprendre
Ou se laisser porter par ces sentiments si tendre
Attention c'est un équilibre très fragil
Menasse constamment par les esprits vils
Est ma belle femme chérie à comparer à une indomptable bête
Qui continuellement exige qu'on la reconquête
Mieux vaut prendre toutes le précaution qui s'impose
Sinon tu vas la perdre à un autre cueilleur de rose
-J'étais dans les machines-outils...j'aime la poésie...ça fait déjà un an que j'en écris...en trois langues...vous en voulez encore ?