GE - Une photo par jour

A Bamako, les dimanches c'est les jours de mariage d'après les chanteurs Amadou et Mariam, mais c'est aussi le jour de démonstrations de Karaté comme si on disait au couple qu'il peut en faire usage au besoin.

Parades en ville sur des motos, acrobaties périlleuses à cheval, caravanes en voitures de toutes sortes, le tout accompagné d'un tintamarre (ici on dirait boucan) indescriptible. Voici le décor de dimanche, jour par excellence des mariages à Bamako, la capitale malienne. Le phénomène est tel que les week-end sont devenus stressants pour ceux qui ont des familles nombreuses. Parce que la tenue traditionnelle (bazin) doit être renouvelée régulièrement pour en mettre plein la vue. Du côté des femmes, c'est criard car elles mettent un point d'honneur à paraître. 

Se marier est devenu une mode et le constat des divorces est aussi impressionnant. Exactement 1286 mariages ont été célébrés à Bamako en un mois selon des statistiques publiés récemment. Et la forte demande a obligé les autorités municipales à célébrer les mariages les jeudis et les samedis.  

A Bamako, deux périodes sont favorables aux mariages : la fin de l'année civile et la veille du 

carême. Actuellement, la capitale malienne croule sous le poids des unions sacrées avec le taux le plus élevé. Ensuite, viennent les villes de Kayes, Sikasso, Ségou et Tombouctou. Certains quartiers de Bamako comme Commune I viennent en tête avec 360 mariages. Un agent de la mairie explique ce pic par des habitudes locales qui s'étendent en ville aujourd'hui. Les ressortissants Banamba (un groupe ethnique) célèbrent leur mariage en groupe. Ces périodes sont donc propices pour les jeunes qui s'organisent dans ce sens. Mais derrière la belle ambiance colorée et bruyante de ces cérémonies, il y a un revers dont on ne parle pas beaucoup. Le divorce. Les dimanches sont certainement des jours de mariages à Bamako mais les lundis sont devenus des jours de divorces », lançait, amusée un artiste malien. Il y a énormément de séparations parce que les jeunes suivent plutôt la mode et ne se soucient pas de la portée profonde de l'acte qu'ils ne préparent pas suffisamment.  

 

Malgré tout, les dimanches restent toujours à Bamako des jours de mariages….C'est l'essentiel !

[Dicko Harandane]

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