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Grotte

«Le monde est un village global», se réjouit-elle devant son écran dans sa grotte d'homo sapiens moderne…  

 

« D'une certaine façon la notion de village global traduit ce rétrécissement des limites planétaires (un "monde fini") par une sorte d'achèvement de cycle (une "fin de monde"). Interpellé à ce propos au cours d'un débat sur l'avenir des économies avancées, Edgar Brandt, expert et consultant d'entreprise à Genève, se demandait "si nous ne vivions pas l'apogée précédant la fin du capitalisme et, partant, de la civilisation occidentale". 

 

Contradiction intenable au sein du fameux village planétaire : d'un côté, on consacre la libre circulation des marchandises, les idées, l'argent défilent d'un continent à l'autre à la vitesse de la lumière ; et de l'autre, les frontières se ferment aux hommes du Sud, des barricades administratives sophistiquées, dressées pour se prémunir d'hypothétiques remontées massives, bloquent au quotidien les petits passages multiples et saisonniers. De cette façon duale est programmée l'intégration des grands ensembles, riches et forts et la désintégration des pays moins nantis (…). Anticipant la déstabilisation et l'endiguement provoqués par la globalisation, la migration clandestine devient ce partage des pauvres, équitable, universel. À ce village high-tech, câblé-branché, s'oppose en quelque sorte la toile tissée dans l'espace réel par des êtres migrateurs, de chair et de sang… » 

 

Réda Benkirane, in La Tribune de Genève

[David Séchan]

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