GE - Une photo par jour

Voir un loup et mourir

« Je suis le loup Marathonien de la liberté 

 

Etre loup est un honneur. Donnez-moi de l'espace et je suis.[…] Ma vie est une longue marche, ma vie est une voie sacrée que nous suivons à la queue le loup – à la queue leu leu comme vous dites- entre deux murs d'épinettes endormies. […] Ensemble nous chassons, ensemble nous sommes chassés. Car l'humain, pour des raisons obscures qui ne seront jamais éclaircies, nous en veut. Je fus traqué comme une vermine, tué à la carabine, empoisonné à la strychnine, piégé pour ma fourrure, ma tête mise à prix, mes oreilles contre prime, les humaines m'ont fait la guerre, ô combien ont crié au loup ! Acharnement inutile, mystérieuse obsession, contes calomnieux, légendes urbaines. […] Se tenir à distance, brouiller les pistes, mettre entre eux et nous une barrière, chose facile en vérité quand on sait que le propre de l'homme est de s'emprisonner lui-même dans ses propres enclos. » Bestiaire I, Serge Bouchard 

 

A chaque jour, découverte de nouvelles traces, dans les alentours, celle du loup hier était un vieux mâle alpha, lourd, solitaire, trainant les pattes arrières. Celui-ci ne s'attarde pas trop dans ce milieu devenu hostile, sa trace révèle qu'il était au trot. Couchés ! L'épinette noire a l'odeur du bois coupé, l'odeur du sang de résine et de l'argent, l'odeur des ressources dites durables doit le faire fuir ainsi passer son chemin rapidement.

[Catherine Claude]

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