est-ce elle ou est-ce moi qui passe ?
Ce jour là je suis sortie sur le pallier en prenant à la main le mauvais trousseau de clé. Je me suis donc trouvée à la porte, sans veste ni manteau.
Sans argent, sans téléphone.
Je me suis rendue chez R. comme je savais qu'il était chez lui.
Je lui ai demandé de me prêter son téléphone pour joindre l'amie chez qui j'avais laissé le double.
L'étoile, Denfert, Montmartre, l'Etoile, Denfert.
Pour me consoler de tous ces kilomètres parcourus en train, R. s'est proposé de me porter mon sac.
C'était une journée plus absurde que les autres.
ces femmes qui défilent sur les escalators des stations de métro me rappellent les poèmes de Baudelaire.
il paraît qu'il est bon de dormir la tête au Nord.
Depuis quelques temps, je fais des cauchemars... est-ce que l'orientation du lit aurait avoir avec l'orientation de mes chimères ?
Depuis quelque mois, je n'ai plus photographié qu'avec la lentille attachée au téléphone.
Demain, je reprendrai mon boitier.
chaque fois qu'il l'a récité, j'ai eu les larmes aux yeux :
Femme noire, femme africaine,
�? toi ma mère, je pense à toi...
�? Daman, ô ma Mère,
Toi qui me portas sur le dos,
Toi qui m'allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,
Toi qui la première m'ouvris les yeux aux prodiges de la terre,
Je pense à toi...
�? toi Daman, �? ma mère,
Toi qui essuyas mes larmes,
Toi qui me réjouissais le cœur,
Toi qui, patiemment, supportais mes caprices,
Comme j'aimerais encore être près de toi,
Etre enfant près de toi !
Femme simple, femme de la résignation,
�? toi ma mère, je pense à toi.
�? Daman, Daman de la grande famille des forgerons,
Ma pensée toujours se tourne vers toi,
La tienne à chaque pas m'accompagne,
�? Daman, ma mère,
Comme j'aimerais encore être dans ta chaleur,
Etre enfant près de toi...
Femme noire, femme africaine,
�? toi ma mère,
Merci, merci pour tout ce que tu fis pour moi,
Ton fils si loin, si près de toi.
Femme des champs, femme des rivières
femme du grand fleuve, ô toi, ma mère je
pense à toi...
A la cantine, Denis cache la moitié de son visage dans son gobelet.
J'avoue que cela m'amuse.
Cédric est venu pour les filmer en train de danser dans la salle communale.
j'ai hâte de voir les images.
Julien leur a appris quelques pas de Kathakali.
Ils s'en sont emparés avec joie.
Chaque pas était marqué par un jeu d'épaule. Un claquement de doigts.
Di ti teyyam da ta di ti, teyyam data ...
Ils sont là
serrés en grappe de peur qu'on les reconnaisse.
Ce sont les enfants du Monde.
Avec Julien Touati, nous avons décidé de les faire danser,
pour voir.
Cette semaine je travaillais au "Kabé"
K.B. pour Kremlin Bicêtre, à la sortie sud de Paris.
Je me suis demandé combien de temps il fallait pour devenir l'habité d'un bar.
Chaque matin j'ai pris mon café à la Comète.
Un petit café noir et serré, pour me préparer à affronter la horde de sourires qui m'attendait au bout de l'avenue.
Peut-on vivre sans reproche ?
N. m'a proposé de louer une chambre dans cet appartement.
J'ai dû refuser car je n'avais pas de quoi lui verser le montant du loyer. Cependant la vue me plaisait.
Encore une fois, c'est tout ce que je vois
est-ce bien sérieux ?
Dans ce restaurant, on peut manger des repas faits à base d'immitation de viande végétarienne.
Caisse d'Allocations Familiales de Paris, 18ème arrondissement.
Pourquoi n'a-t-on pas de Caisse d'Allocations pour les célibataires ?