GE
la pierre monte en silence
l'instant arrêté précède le choc
les femmes aux fenêtres
au regard oblique
les briques de vitre
chutent
et tressautent avec un bruit
et alors
la pierre jetée
contre la fenêtre aux femmes
et les briques de vitre
qui coupent aux pieds
dans l'herbe verte
sur le visage impénétrable
passe un souffle de nuit
l'avoir ouverte
aux mystères de l'incohérence
en contre de ses mots mêmes
et de ses fureurs
et froideurs
le doux bris des transparences isolantes
alors
se jette lumière
sur les briques de vitre
salie
déchets de vie
tombées du toi et moi
la force pousse à l'intérieur
toujours projetée pour jaillir
inamovible
les mots tombés au ciel extérieur
ont trop trahi
il laisse les yeux seuls démasquer
avouer ce qui doit crier
la foi déploie et parcourt
les dédales de l'offrande
l'oeil ne cligne pas
l'horizon fuit sans s'éloigner
unique peur perdre la lumière
la mort est chemin
charnellement connu
née à l'intérieur
chaque heure elle et lui
roulent les dés oeil dans oeil
pour la chute ou la vie
dans l'air arrêté net
les mots luisent d'énigme
nu sur le cheval
il chemine ses yeux sur l'horizon
sa foi lui est armure
renoncé à toute guerre des corps