GE
le jour se lève, l'ouvrier s'en va travailler sur sa moto, la femme vaque dans sa cuisine...
je pourrais être Dieu...
et interdire au jour de revenir, faire glisser le pneu de la moto sur la falque d'huile, et lever la jupe de la ménagère...
En lui prenant sa main
Elle fit apparaitre
La petite fille
Qui rêvait de grand large
Vestiges sauvés des Eaux
Captifs dans l'espace blanc
J'ai à l'œil tout un Zoo
LES VOYAGES
on m'a raconté
la chambre coûteuse
l'hôtel dans la ruelle
les tambours matelassés qui tuent le son
les préparatifs
le loup sur les yeux
la voix tremble
"maintenant il sait qu'il ne l'aime pas"
mange ton mensonge ! éveille ton songe
LES VOYAGES
le plancher de bois sur la ruelle comme en pente_la femme en rouge et l'homme en veste de cuir_ils paraissent juste sortis de la chambre d'hôtel_en dépit de l'heure_ils parlent et mangent un peu_on ne peut pas ne pas les regarder
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je crois bien que la Mort est assise un peu plus loin_dans leur dos_qu'ils ne veulent pas le dire_pas en parler_pourtant la Mort n'est pas moi_peut-être juste dans mon dos à moi si je me retourne
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de toute façon ils tombent dans la Peste et le Choléra l'Histoire les attrape à la nuque_ils n'ont pas choisi d'être jetés là
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d'ailleurs il ne sont même pas un _Ils_ même pas un _Nous_ juste deux feuilles tombées de l'arbre
LES VOYAGES
ils sont deux bien sûr séparés
le verre est invisible il coupe
la chienne chasse hume il est blessé sanglier
pas une meute de chiennes une suffit
les oiseaux chantent à l'oreille
les fourmis, vers de terre et mulots posent une petite caresse
au groin de l'ami dans la forêt épaisse
mais où reste le chasseur où reste le coup de feu ?
LES VOYAGES
dans une autre ville_petite | je vois un couple | la femme grande l'homme petit_comme la ville
¬ Ha ! ça me rappelle ce concert à Bari _moi jeune_ la chanteuse immense et puissante_le ténor _il est son mari_ petit et rablé | le public chuchote et moque ¬
ceux-ci _pas les chanteurs_ on voit qu'ils sont un récit | un mythe_une invention nécessaire_une fiction | le serveur me fait un clin d'oeil | grimaçant son admiration vers leur table_je bande à l'avance de leur malheur
LES VOYAGES
le café était largement vitré mais ça n'aidait pas
les lumières tristes ne projettent pas grand chose vers le boulevard | les sirènes des flics passent au loin ou juste là | ceux-là semblent tout juste sortis _ ou alors partis dans une nuit debout | l'homme raconte interminablement _ on dirait qu'il explique _ elle écoute _ il y a une séparation | je passe lentement enfile un manteau juste dans le dos de l'homme | la voix est passionnée hésitante_"tu le sais bien que je bande pour ta névrose"_
je ne peux pas rester planté là plus long | je vais voir si les flics attaquent république | je réfléchis à ces deux-là comme à l'espoir comme à la démocratie_si les rébellions perdent la force ils seront arrachés_l'un de l'autre_je le sais
LES VOYAGES
l'homme nu
la regarde pisser
il attendit longtemps
nu dans le bar
la voiture qui tardait
LES VOYAGES
le train de Nuit nous traverse _ dans la pologne endormie_noire |
je suis Alors un jeune père_ma petite fille Dort dans mes bras_au long de cette nuit |
à 2 ans perdu le français_pour 6 semaines dans la famille Russe | face à sur le siège dur_sous
les Lueurs des gares mortes_une gamine 13_14 ans_sa Mère côte_côte | tout s'éteint s'endort_par sursaut_les
maigres genoux Touchent les miens | se pressent_les yeux froids dévisagent_me surveillent_une sorte de
Don_sauvage_Dominateur | paralysé dans mon corps_précautionneux avec ma fille_mon corps Subit_le regard est sans faille_sans pitié_et la caresse des genoux Osseux
Doucement monte une joie_Plénitude _ je le sais ce corps_il sort à Peine d'obéissance _ la mère
lui parle durement_dans le soir_à la montée depuis le Quai | et moi homme inconnu_l'étranger_Empêtré de paternité
endormie_paralysé_elle me regarde à merci_mon Trouble lui jette dans le corps_électrisé de violence_un
pouvoir Absolu _ premiers instants de puissance_Furieuse | je te les donne Sans retenue_me soumets
à ton plaisir_petite bête à Torture_la nuit est noire_Longue
Silence.
Des ombres disparues
Promènent partout leur pauvre présence
leur secrète palmodie
M'emporte.