GE
Je suis encore passée
Rien n'a bougé. Vide.
Les ronces se réjouissent de ton absence.
L'ampoule les matins d'hiver
Plaisir à manipuler son reflet chaud
Dans mon café au lait.
Une fois par an
De l'arbre de soie Sortent des plumes
Jets de peinture dans l'air.
Captive j'imaginais te dévoiler
Je n'atteignais que ton ombre
Et son refuge mélancolique
C'était des luminions bleuis effacés de soleil mais gorgé d'encre qui lestaient leurs pas engourdis de fatigue et de pluie d'été
Mouillées de haut en bas
déshabillées des guerres
ensorcelées de peaux glissantes
Orient très moyen
Sud beaucoup plus sûr
Des yeux dans les plaies
Des plaies dans les pieds coulants
courant de chevaux aux naseaux bleutés
Orteils comme gangue de mourant
Non ma soeur Anne je ne vois rien venir
Dans ce portrait explosé
j'ai reconnu le visage monde du Chinois
chairs dépliées comme portes et fenêtres
espaces sans terme
où on se laisse aspirer
Cubisme
Tu cours tu cours lapin en retard et ton coeur va bientôt cracher dans les pierres tu remontes la ligne du temps tu abolis le décalage horaire et tu pers ton souffle par toutes ses pores
Tout fut avalé d'un trait
nuage d'Islande vent gonflés de mer
ballade de la dépendance sexuelle
ventre comme une baleine
Portrait chinois du monde
Laisse gémir le sol
Laisse gronder la plaine
Ouvre la béance vacillante
Que les enfants puisse naître de ce feu
Brigitte Fontaine in Reflets et crudité :
"Je voudrais... vraiment je souhaite que les gens soient... vivants."
"You will regret the day you enter my home uninvited" - Anonymous dog
"Some memories are unforgettable" - Joseph B. Wirthlin
"The hooded clouds, like friars, tell their beads in drops of rain" - Henry Wadsworth Longfellow
"You don't look out there for God, something in the sky, you look in you" - Alan Watts
"A strange game. The only winning move is not to play" - WarGames (1983)