GE
Maintenant que la chasse est ouverte, il faut la manger. Une soirée conviviale à la maison avec un ami de longue date.
Cette maison me fait penser aux maisons que je voyais dans mes livres de contes étant enfant. Ces maisons qui se trouvaient au milieu d'une campagne, près d'une forêt, et qui le soir tombé laissé apercevoir par les fenêtres un intérieur cosy et plein de chaleur humaine. En passant devant une telle maison, je ne peux m'empêcher d'imaginer tout ce qu'il s'y passe à l'intérieur.
Tiens donc! Si toutes les femmes de la terre pouvaient être aussi petites et rondes que Salma Hayek...
Oui, c'est vrai Romain: la chasse est ouverte. Sur upj, elle ne cesse jamais ...
Se coucher sur le macadam mouillé, bonheur du photographe
Après avoir navigué pendant 5 ans sur un disque dur, le bonheur irréel de voir ce livre bientôt exister.
Découvrons l'upjiste Karine au finissage de notre expo, en train d'entraîner la future upjiste Sophia à sauter dans le bonheur de la rencontre photographique.
Pour photographier l'âme des gens, Karine a été à bonne école. Sa mère se présente comme "photographe de l'intérieur", au service de radiologie de l'hôpital de Sion.
Cynthia, 22 ans, est New Yorkaise, voyage en Europe durant six semaines. A débarqué à Londres, vu Amsterdam et la voilà à Budapest pour 5 jours avant de prendre l'avion pour Venise et de là, se laisser porter par ses envies.
-La chose qui me faisait le plus peur c'était de ne pas rencontrer de gens et de rester seule...
Avec candeur, elle se pose des questions, égrène ses désirs, s'interroge.
-Et dans le Danube, il y a des crocodiles ?
La serveuse amène des bouteilles d'eau, Cynthia est médusée :
-Elle est magnifique cette bouteille, c'est la première fois de ma vie que je vois de l'eau minérale dans une bouteille en verre.
Rien de plus beau que l'émerveillement ! (Et rien de plus important que de le préserver.)
Sous un pilier du grand pont suspendu Ersébet Hid est écrit en peinture blanche : ONCE UPON A TIME comme en épitaphe à l'histoire douloureuse qu'ont subi les Hongrois. Tout près de là, sur un banc bricolé par lui-même, en face d'énormes hôtels flottants amarrés pour le temps d'une visite de la ville, vient pêcher un homme tous les jours, accompagné de sa femme. Il y a très peu de poissons, comme si le bas niveau du Danube et le trafic des bateaux les faisaient fuir. Avant c'était mieux, et me montre sur son téléphone une image de sa plus belle prise : 4 kilos.
Once upon a time ...
L'homme-pigeon est en fait un homme-balance. Il vous pèse pour une vingtaine de centimes.
Avec Matt, mon nouveau camarade de voyage, au volant d'une Logan à caracoler dans les montagnes russes (si j'ose dire) de Transylvanie. Nous nous égarons dans un paysage à couper le souffle, l'impatience souvent freinée par des troupeaux de vaches indolentes, perdus sur une route de terre...
-You can't get lost, if you don't have nowhere to be !
"Le Cimetière joyeux est un cimetière ayant la particularité d'avoir ses tombes ornées de croix en bois, peintes en couleurs vives, avec un dessin représentant une scène de la vie, une activité de la personne inhumée ou bien les causes de son décès, accompagné d'un poème, parfois nostalgique, parfois humoristique, dédié à la mémoire du mort.
Ce cimetière se situe dans le village de SăpânÈ›a, dans le MaramureÈ™ au nord de la Roumanie.
Ce cimetière est différent des autres cimetières de Roumanie car les Roumains, comme les autres chrétiens d'Europe en général, considèrent la mort comme un moment très solennel. Tout a commencé en 1935 quand un artisan local, Stan Ioan PătraÈ™, a sculpté la première épitaphe sur une croix de chêne décorée dans des couleurs vives. En 1960, le cimetière en comptait déjà près de 800. PătraÈ™ s'est inspiré des croyances des Daces enseignées en histoire à l'école. La religion dace (culte de Gabeleisos et de Zalmoxis, présentant, selon Hérodote, des traits que l'on retrouve aussi chez les Pythagoriciens et dans l'Orphisme) se basait sur l'immortalité de l'âme, et la mort était vécue comme un moment de joie et de fête, un passage de la vallée de larmes qu'est la vie terrestre, vers une vie meilleure..."
Sources Wikipédia
Mémorable petit-déjeuner dans l'immense salle à manger de l'hôtel à Sighet où nous avons passé la nuit. C'est une salle de bal où sont disposées une vingtaine de tables autour desquelles se bousculent toute une flopée de chaises massives. Du plafond pleuvent des lustres dorés fichés de bougies électriques qui crachotent une lumière baveuse. Une scène dans un angle, qui ressemble à un piano à queue renversé laisse présumer qu'on fête ici des mariages, des anniversaires... A côté de la scène, trône le cul d'une machine à distribuer les billets (une ATM) qu'on a fait passer à travers une vitre découpée et qui donne sur la rue. De temps à autre on l'entend gargouiller. Dans l'angle de la salle, deux jeunes roumaines accompagnées d'un caïd, blouson cuir, clope au bec, sont affalés sur leur siège et font piailler de la musique de leur téléphone portable. Une des filles s'arrange dans un petit miroir rond.
Good music ! Roumanian music est la seule chose qu'on ait pu se dire...
...
Belle et vivace tradition du bois sculpté dans le pays de Maramures, dans le nord de la Roumanie. De magnifiques portails en bois travaillé marquent l'entrée des maisons dont la fonction était de repousser le mal et de l'empêcher de pervertir le noyau familial. La portée symbolique de ces portails s'est au fil du temps muée en folklore avec à la longue une perte de sens même si le Maramures reste une région où les coutumes et la vie quotidienne restent fortement imbriquées.
...
C'est au marché d'un de ces jolis villages en bois que je rencontre X, arborant fièrement un brassard nazi. Je le prends d'abord pour un simplet, ignorant le sens de la swastika ou au pire pour un provocateur.
-Hitler ! Hitler me dit-il dans un espagnol parfait, Hitler a tout nettoyé. Il a fait du bon boulot. Je l'admire pour ça. Il faudrait faire pareil ici avec les Gitans. Les flinguer... ils volent... ne travaillent pas... c'est des bons à rien...
Je rêve. Me dis qu'il me mène en bateau. Mais il revient à la charge.
-Aucune loi en Roumanie ne m'interdit de dire ce que je pense. Beaucoup pensent comme moi, mais personne n'ose le dire. Moi si !
...
Embarquons une jeune femme qui fait de l'auto-stop. Elle aussi parle un très bon espagnol pour avoir été la garde-malade d'une riche nonagénaire pendant deux ans en Espagne. Elle a dû rentrer en Roumanie une fois la dame décédée. Institutrice, elle enseigne quelques temps, pour un salaire de 150 euros par mois, tombe malade, doit quitter son poste. La voilà en partance pour Bratislava, travaille de 8 heures du matin à minuit pour 2 euros l'heure. L'intermédiaire qui lui a trouvé le boulot en encaisse 4 sur son salaire horaire. Après deux mois, elle retombe malade, doit quitter son travail et rentre en Roumanie. Son salaire dû ne lui sera pas remis, on ne lui payera que son billet de retour.
Rencontrons John, un américain à la retraite de Caroline du nord qui voyage depuis deux mois dans le pays en bus et en train. Super cool, il nous gratifie de ses plus belles découvertes dans le pays, nous aiguille sur des sites de pensions pas chères, nous parle de ses voyages en Amérique du sud, en Asie, etc.. Il souhaite se rendre à Leud où se trouve l'une des plus vieilles églises en bois de Roumanie (13ème siècle). Nous lui offrons un lift, car nous allons dans la même direction. Il se rapplique avec trois sacs et une valise à roulettes. "How do you get along, John, with all these bags ? Oh, I'll take it easy... I'm not in a hurry." Au moment de se quitter, il ouvre sa valise, et au milieu de ses affaires trône un fer à repasser...
...
Falticeni pour la nuit. Cherchons un restaurant. En trouvons un, sans doute le seul en ville. Pas un chat un samedi soir. Arrive la serveuse, gentille, serviable. Mais on ne se comprend pas. Pas de saucisses ! No sausages, please. No Cascaval, (les très diététiques galettes de fromage pané). Chicken, yes ! Chicken ? Yes ! Soup ? dit la dame avenante. On se regarde, Matt et moi. Oh yes ! Soup ! Soup and chicken. Ok ? Ok dit-elle. Et la voilà un moment plus tard qui rapplique souriante avec deux Kebab et deux limonades à la myrtille.
C'était parfait, joyeux et très bon...
Genève - France, en passant par l'Inde, la Réunion et l'Ile Maurice...
Deux par jour pour notre banquier lors du finissage del'expo...
Incroyable de savoir que là-dedans se trouve 1 tonne de raisin!
La Higuera, Bolivia, 9 de octubre de 1967. En mémoire du Che