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Fin de journée sur le Lavaux, l'air est frais, une odeur de terre mouillée règne dans l'atmosphère, le lac semble infini. Le Lavaux déploie sa magie et sa grandeur.
Après 5 semaines à évoluer au cÅ“ur du monde de l'image, retour à mon activité en col blanc. Plus bureaucratique, plus terne, plus sérieuse. Fin de journée nostalgique, je sors de ma coquille, je rejoins « une par jour ». Comme une piqûre de rappel journalière pour ramener mon esprit à un monde plus créatif, plus coloré, plus imagé.
Rencontre improbable entre mon filleul, sa sœur et deux cousines Danoises tout droit sorties d'un catalogue Svane Køkkenet.
J'aime les voyages en train. Une jeune femme en train de se faire quitter par téléphone vocifère des insultes à son ami qui deviendra son ex, une famille de touristes japonais ebêtés par le paysage qui défile sous leurs yeux bridés, un couple qui mange des ours en gomme, un homme lit, un autre dort, je souris, et ma destination approche.
Toute ma vie, j'ai rêvé
D'être une hôtesse de l'air.
Toute ma vie, j'ai rêvé
De voir le bas d'en haut.
C'était mon témoin de mariage et ... croyez-moi si vous voulez: il est né à Lourdes un 24 décembre.
La réalité se chorégraphie d'elle-même.
Je flirte avec le hasard,
je danse avec, je vais le chercher.
Il est le bienvenu,
il est là et ce n'est pas moi.
Christian Lutz: "Aux dépens du réel"
Superbe ouvrage photographique, avec exposition à la librairie Archigraphie aux Halles de l'Ile
Lyon ... only, ça justifie la prise de vue non ? Me tiens prêt avec mon argument, au cas où...
En France, on ne plaisante avec le droit de l'image: depuis la mort de Lady Diana, les paparazzi du réel ont la vie dure
12 euros les 15 minutes pour se faire caresser les orteils par des micro-poissons ?
Les effets collatéraux pour ceux qui ne se lavent pas les pieds... ça coute cher.
Super expo sur Caravage et le Caravagisme. J'ai toujours pensé que Michelangelo Merisi da Caravaggio - né en 1571 et mort à 39 ans - était en réalité le premier Maitre de la Photographie. Je découvre ici qu'on le soupçonne d'avoir utilisé une "camera oscura"
« Quand j'étais petit je voulais rester petit. Maintenant j'ai peur quand les choses changent. Moi, des phobies, non, c'est les autres qui en ont, c'est ça en fait qui me dérange, les phobies des autres. La disparition des valeurs aussi, autour de moi il y a des gens qui crachent par terre, volent dans les magasins, de toutes jeunes filles se prostituent à l'école. Plus personne ne respecte rien. Les villes sont polluées, les glaciers fondent. Il faudrait remettre de l'ordre, que chacun soit à sa place, s'y tienne et, sinon, remis à l'ordre, avec force s'il le faut. Oui, pour le bien de tous, pourquoi ne pas enfermer ceux qui sont contre l'ordre, le bien être général.... »
Pensa-t-il avant de balancer le disque sur le trottoir. Les trente neuf francs qu'il avait dépensé ne valaient vraiment pas ce que le vendeur lui avait tenu comme discours au sujet de ce CD. Il s'était fait avoir une fois de plus...
Quoi dans la tête de chacun ?
Même dans la mienne, des fois, je ne sais pas.
Il est trois heures du matin. Avec sa lampe de poche, il scrute le magasin désert, circule entre les étages. A un peu plus de vingt ans, c'est comme Securitas, en travaillant la nuit, qu'il gagne son argent pour compléter ses études. Pas de portable ni GPS à l'époque. Il doit enfiler une petite clef suspendue derrière un radiateur dans un appareil qu'il porte sur lui pour valider son passage. Il dort parfois une demi-heure, avant de monter à l'étage suivant. Une nuit, pareille aux précédentes, il s'engage sur l'escalator immobilisé, arrive au quatrième quand tout à coup un rugissement déchire le silence. Il se trouve nez à nez avec un lion.
Il ne rêve pas. Le faisceau de sa torche fait briller les yeux du fauve. Il dévale alors l'escalator, terrifié d'être poursuivi par l'animal, se réfugie dans un bureau et téléphone à la centrale. Un lion, un lion se promène au quatrième étage du magasin...
Nous sommes aux Epis d'Or, au centre de Genève.
La voix au téléphone lui demande de retrouver son calme : n'avait-il pas lu la note déposée dans son casier qui annonçait la présence d'un lion en cage dans le grand magasin ?
Il n'avait pas lu la note par insouciance, ni vu la cage par terreur... il n'avait vu que le lion et en parle encore 45 ans plus tard.
....une impulsion subite, qui sait seulement de quelles profondeurs elle a jailli, commande à Niels de s'exposer à la pluie. Se bousculent et s'emmêlent alors au fond de mon crâne, Manaus, la capitale de l'Amazonie et Holbein, le grand peintre de la Renaissance. Manaus parce que ce déferlement diluvien sous lequel s'expose Niels me renvoie dans le souvenir d'une scène identique, inoubliée. Et Holbein à cause de son art subtil du Memento Mori qu'il place dans ses toiles.
Le crâne est là, sur le coton mouillé. Souviens-toi que tu mourras ! nous murmure-t-il en souriant. Et le vase de fleurs, qui symbolise dans la peinture l'instant bourgeonnant, c'est la pluie.
Car bien vite on est sec.
-Sont sans gêne ces piafs, arrogants comme pas deux, rentrent dans les boulangeries, vont se servir dans nos assiettes... geste de la main pour les balayer .
- Ouais, c'est vrai, Je lève mon couteau, essaye d'en écharper un. La femme à la table d'à côté me prend au sérieux, fait la moue, mais ils intègrent vite le changement de milieu. L'espèce du règne animal qui s'est le mieux adaptée, regarde, c'est nous. On est descendu de l'arbre y a pas longtemps, et voilà qu'on bouffe des oiseaux à la sauce Tandoori...
la tristesse est un des trucs les plus douceâtrement brûlant de ta foutue vie
alors arrête de courir après le bonheur comme le lévrier crétin après le lièvre mécanique !
en deux siècles et demi, on a quand même gagné quelque chose !