GE
au fond à droite, le bâtiment où ma femme a souffert.
Un inhumain beuglement recouvre les bruits de la rue. Un homme, noir, est trainé avec force détermination par deux flics en civil vers le poste.
-YOU KILL MY HEART, YOU KILL MY HEART !!!!
…et hurle et se débat comme un animal qui sent l'abattoir.
Les voilà face à moi. L'homme s'affaisse. Me supplie du regard. Murmure … « my heart, please my heart… ». Je suis fasciné par l'écart immense entre la sourde détermination des flics et la détresse de cet athlète noir en pleurs. Fascination qui pétrifie mon jugement, je ne sais absolument pas quoi faire et regarde passer, comme une vache un train.
Plus loin, plus fort
-MY HEART, MY HEART, PLEASE, MY HEART, Please, please, please !!!
Univers viraux embusqués derrière des cahutes gérées par l'Hospice Général, (centré à son origine - en 1535 - sur l'assistance aux pauvres et aux malades. A élargi son action aux orphelins, aux réfugiés, aux personnes âgées, avant de laisser le soin des malades aux hôpitaux).
Univers viraux que biberonnent les démunis - pendant que Berlusconi visite le salon de la moto et déclare : « Mieux vaut avoir la passion des belles femmes qu'être gay ».
Univers viraux en perfusion qui racontent la vie, alors que la vie c'est marcher dans des merdes de chien en regardant danser un nuage d'étourneaux.
Univers viraux, vitraux des cathédrales cathodiques qui se dressent dans des chambres minables.
Univers viraux qui vont finir par nous faire croire que le réel est une imposture.
Vaut-il mieux être pauvre et déconnecté que riche dans un univers viral ?
Pauvre et lucide, plutôt que riche et malade ?
Riche et en bonne santé, plutôt que pauvre et malade ?
Moyennement riche plutôt que presque pauvre ?
Pauvre et heureux plutôt que riche et heureux ?
Riche, moyennement pauvre, presque fortuné, qu'importe, mais pas, en tous les cas, sous perfusion d'univers viraux!
John raconte :
-…il reçoit son I-Pad, ravi, fier de son joujou, et la première chose qu'il fait, c'est de me montrer un rouleau de papier de toilettes sur l'écran… papier cul qu'il déroule avec le doigt en le faisant glisser vers le bas.
Comme c'est rassurant des jeunes qui gueulent, comme c'est rassurant de les savoir concernés, en colère, comme c'est rassurant de les voir dans la rue plutôt que de croupir dans des cinoches multisalles à se faire lessiver la cervelle par Hollywood et se gaver de pop-corn.
1'200 nouveaux logements...
Sommes-nous prêts...?
Un long séjour au Brésil. S'en remettre avec un "Grüezi" lancé par l'hôtesse de l'air de Swiss. Ou une fondue en arrivant à Genève...
Mais j'ai quand même pris le noir en photo.
Et puis avec une sur-exposition, ça fait ressortir ce magnifique bruit !
C'est fortement dommage.
Flamboyante...
anagramme......
Flamboyant, flamboyant,
flamboyât, flambante,
montable, flamboyé, flambent, flamboya, flambant, batayole, balayent, metabola,
lamento, télamon, fantôme, fomenta, notably, bayonet, noyable, notable, tombale, blâment, lambent, anatomy, anomaly, flamant, atonale, oatmeal, lamenta, anomale, aboyant, boatman, amblant, blâmant, balafon, flambât, abalone, tamable, fanable
.... en six lettres ... à vous ...
« Les îles abandonnées sont comme toutes les îles des bateaux immobiles. Une façon d'être sur la mer sans être obligé de travailler ; un bateau que l'on ne commande pas, et qui permet d'être un navigateur paresseux. Mais celle-là n'ont ni capitaine ni habitants. Morceaux de roche ou de corail découverts par hasard, visitées parfois, rarement habités, souvent désertés.
Est-ce les hommes qui ne voulaient plus d'elles, ou elles qui ne veulent pas des hommes ? Je connais des îles qui ne veulent pas de nous, et ceux qui se sont obstinés l'ont souvent payé de leur vie » Olivier de Kersauson dans la Préface
Atlas des Îles abandonnées de Judith Schalansky chez Arthaud. « Dans une bourgade des contreforts vosgiens, un petit garçon de six ans est hanté par des rêves dans lesquels on lui enseigne une langue qui lui est totalement inconnue. Bientôt, le petit Marc Liblin la maîtrise couramment, et pas qu'en rêve, sans savoir d'où elle vient, ni si elle existe réellement.
C'est un enfant solitaire, très doué, curieux d'apprendre. Adolescent il se nourrit plus de livre que de pain. À l'âge de trente-trois ans, il mène une vie de reclus en Bretagne. Il attire l'attention de chercheurs de l'Université de Rennes qui entreprennent de décoder et de traduire la langue de ses rêves. Pendant deux ans, ils alimentent une énorme machine à calculer des sons étranges qu'il profère. En vain.
Un beau jour il, il leur vient à l'esprit de faire le tour des cafés du port et de demander aux matelots en escale à terre s'ils n'auraient pas entendu cette langue quelque part ; Marc Liblin se produit donc dans un café de Rennes et monologue devant un groupe de Tunisiens, quand intervient un homme accoudé au comptoir, un ancien de la marine qui déclare avoir entendu cet idiome sur une île reculée de Polynésie. Il connaît une dame d'un certain âge qui parle exactement comme ça, l'épouse divorcée d'un militaire qui habite maintenant une HLM de la banlieue.
La rencontre avec la dame polynésienne va changer la vie de Liblin : Mertuini Make ouvre la porte, il la salue dans la langue de ses rêves, et elle répond aussitôt dans le vieil idiome rapa de son pays.
Marc Liblin qui n'a encore jamais quitté l'Europe, épousera la seule femme qui le comprenne et ira s'installer avec elle, en 1983, sur l'île où l'on parle la langue de ses rêves. »
Le 26 mai 1998, Max Liblin est mort à l'âge de 50 ans à Rapa Iti.
Rapa Iti Îles australes (Polynésie française) 40 km2 / 482 habitants
A 1180 km de Tahiti
A 3620km de la Nouvelle-Zélande
Jacques Berthomeau
"Les secrets sont des piments sur le bout de la langue. Tôt ou tard ils mettent la bouche en feu." Christian Bobin