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En élevant des cathédrales, les Compagnons construisaient sur terre la Porte du Ciel, la porte par où tout le monde passera pour gagner le royaume... C'est pourquoi il est intéressant d'étudier les symboles qui ornent les cathédrales et les églises, qui pour la plupart du temps sont méconnus et ignorés par le clergé. Ils savaient capter la force de la terre, si possible à un endroit où elle se rencontre avec la force du ciel. Ces deux courants, celui du ciel et de la terre se rencontraient à l'emplacement même du ch?ur.
Les enfants de Maître Jacques, étaient initiés dans une tradition très antique, celle de la construction énergétique, dite sacrée. Ces hommes de grand savoir possédaient les arcanes de la géométrie qu'ils exerçaient à travers l'art du trait. Issu des mégalithiques, ces prodigieux tailleurs de menhirs et de dresseurs de dolmens, qui le tenaient eux-mêmes des bâtisseurs « venus de la mer », cet art des énergies et des polarités s'est transmis par l'étrange filiation, celle des Jacques. Sous couvert de différentes fraternités ce savoir sacré a franchi les générations jusqu'aux bâtisseurs des cathédrales médiévales.
Maître Jacques, dans l'antique tradition des Compagnons Passants de la fraternité dite des « enfants de Maître Jacques » et chez les actuels « Compagnons passants des devoir » est un pyrénéen, originaire de Corte. Il fut mandé par Hiram de Tyr, pour le compte du roi Salomon, afin de construire le temple de Jérusalem. C'était aux alentours de 900 avant Jésus-Christ. Il est de la race de ceux qui ont couvert l'occident de mégalithes et de dolmens. C'est un jars, un Maître Jars, il était initié à la nature de la pierre et la légende note bien qu'il taillait la pierre depuis l'âge de quinze ans.
Cette même légende donne Maître Jacques comme responsable de la colonne Jakin et peut-être également de la colonne Boaz du premier temple de Jérusalem. Les traducteurs de la Bible donnent généralement comme signification à Jakin « il affirmera », mais en langue basque ce mot signifie : « savants ou le savant ». Quant à Boaz, la traduction habituelle est : « en lui est la force ».
C'est ce Jacques-là qui a fait que j'ai voulu faire le Chemin des Etoiles de Compostelle, tout en étant en harmonie avec les véritables enseignements de Jésus-Christ.
Du Puy jusqu'à Compostelle, j'ai rencontré énormément de croix en pierre et de fontaines qui dans l'ancien temps étaient considérées comme thérapeutiques, donc sacrées.
Charlemagne, des évêques et certains « saints » ont ordonné la destruction de très nombreuses pierres et interdit les cultes qui étaient rendus aux pierres et aux sources et quand ce n'était pas possible de détruire ces pierres parce qu'elles étaient trop volumineuses ou que les personnes étaient trop attachées à ces lieux, à ce moment-là, l'Eglise a transformé ces pierres et a fait graver des croix. On a alors assisté à la christianisation de certains lieux païens.
Ce sont ces gens-là qui ont inventé le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
La légende officielle a été créée de toutes pièces aux environs de 9e et 10e siècle. D'abord, il y a ce que dit la Bible : après la mort du Christ, selon les Actes des Apôtres, ses disciples se dispersent pour évangéliser le monde. Jacques le Majeur se charge de la péninsule Ibérique, mais il échoue. De retour à Jérusalem, confronté à la persécution des chrétiens, il est condamné à mort et décapité.
On ne possède avec certitude que fort peu d'information historique sur l'apôtre Jacques. Nous ne savons rien de ses activités après la Crucifixion ; il n'existe en tout cas aucune mention de sa présence à un moment ou à un autre dans la péninsule Ibérique. Plus les témoignages sont maigres, plus les légendes fleurissent. Ce n'est que plus de cinq cent ans après sa mort qu'on trouve la première mention d'une activité supposée de Jacques comme prédicateur en Espagne.
Or donc, on raconte que l'apôtre saint Jacques, connu comme le Majeur, après la décapitation, les disciples enlèvent le corps pendant la nuit, le mettent sur un vaisseau dépourvu de mât, d'avirons et de gouvernail, montent avec lui à bord et se laissent dériver...
Les voilà qui, sans voile, sans aviron et sans gouvernail, je le répète, abordent sur les côtes atlantiques de la Galice. Quatre mois de dérive dans un bateau sans voile et sans gouvernail et les voilà qui traversent toute la Méditerranée dans sa grande longueur, passent les Colonnes d'Hercule, au pied du djebel Altar, et remonte toute la côte atlantique d'Ibérie, jusqu'au cap qui finit la terre en Galice. Quel voyage !
Ils ont couvert au moins neuf mille kilomètres en quatre mois sans aviron et sans gouvernail. Les voilà qui débarquent à l'embouchure du rio Ulla, à l'extrême pointe du pays des Basques. On tire la barque au sec, on pose le cadavre du saint, qui doit être dans un état de décomposition avancé après quatre mois de dérive sur la mer, et on le pose sur une grosse pierre. Premier signe du destin, car voilà-t-il pas que cette pierre se creuse d'elle-même, sous lui, ce qui en fait un sarcophage et second signe du destin, la dernière étoile du Chemin des étoiles, la Voie lactée, choit et vient s'installer sur sa tombe. Et c'est vers ce Campo del Estella que l'on va en pèlerinage sur la tombe de l'apôtre Jacques qui, merveille, s'est trouvé transporté miraculeusement de Judée en Galice, en quatre mois, sans voile, sans aviron et sans gouvernail ! Voilà comment des petits malins ont arrangé gentiment la vérité, tout simplement, à leur profit, pour masquer et détourner une réalité qui ne leur convenait pas !
Ce chemin prestigieux passe par une kyrielle d'abbayes célèbres, d'étranges mégalithes, de fontaines miraculeuses, de refuges, de châteaux médiévaux, de cathédrales gothiques de basiliques et églises romanes, de cloîtres magiques, de calvaires étonnants, de vitraux alchimiques... qui tous témoignent d'un passé rempli de symboles qui guident le pèlerin ou le profane en recherche de la Connaissance.
Les Chemins qui mènent à Compostelle ont été tracés en fonction de points d'énergies et les chemins ont circulés de pierre en pierre, de points d'énergie en point d'énergie et ont structuré tout le tissu rural des campagnes françaises et espagnoles de ce pèlerinage.
Les églises chrétiennes, depuis la cathédrale de Chartres (haut lieu sacré des druides), jusqu'à la basilique Saint-Pierre à Rome (sur un temple dédié à Mithra), en passant par des petites églises et chapelles autour du monde, ont été construites sur d'anciens puits ou grottes sacrées, d'anciens temples ou écoles des Mystères. Tout au long de l'histoire, ces endroits ont été considéré comme des portails pour les esprits, des failles dans le tissu du continuum espace-temps.
À Compostelle, on a constater près de l'autel de la cathédrale un champ de forces positives d'une intensité unique en Europe.
Les constructeurs de cathédrales, d'églises romanes ou d'abbayes avaient une connaissance fort ancienne de ces mystères qui remontait très loin dans la nuit des temps, et que l'Histoire, justement, débutait en Galice, là où le Chemin des Etoiles finissait. Ils avaient hérité de ce savoir-faire de ces Grands Hommes Venus de la Mer qui avaient élevé tous ces mégalithes, dolmens et menhirs, que l'on trouve un peu partout en Europe. Ces Compagnons Constructeurs Enfants de Maître Jacques, les Pédauques, de ce Maître Jacques qui serait un constructeur celte, né dans le Pays basque, ayant participé à la construction du Temple de Jérusalem et qui n'a aucune parenté avec le saint Jacques mineur ou majeur des Evangiles. Au Moyen Âge, tous ces Compagnons Constructeurs se rassemblaient pour construire de grands athanors, des Portes du Ciel, pour la régénération qui transfigure l'homme par la Connaissance et l'Amour.
Malheureusement, je n'ai pas pu profiter de ces endroits énergétiques comme je le voulais lors de mon Chemin, car, aussi bien en France qu'en Espagne, la plupart des églises et chapelles étaient fermées. Pour certaines ce n'étaient pas la peur des vols, mais tout simplement pour empêcher que les pèlerins à petits budgets passent la nuit dans ces édifices religieux. Bel esprit chrétien !