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Dans les temps préhistoriques, c'est-à-dire au sortir de la dernière guerre, la course à la tomate se pratiquait ainsi :
Dès janvier, les maraîchers les semaient sous couches. Puis les petits plants étaient repiqués à la cheville sous châssis. C'est en avril qu'ils les mettaient en pleine terre. Un coup d'arrosoir pour aider la reprise, et l'on enfonçait les piquets en acacia, d'un mètre de haut, pour y attacher les plants avec du raphia. Le tout de préférence à l'abri d'une haie de cyprès pour les protéger du mistral.
Certes, le mistral ne souffle guère en Bretagne. Mais en ce temps-là, aucune tomate précoce ne sortait du pays du chou-fleur. Ce sont les maraîchers du Comtat et du Roussillon qui menaient la course, toujours. Ils avaient le soleil, eux.
Leurs tomates venaient dès la deuxième de quinzaine de juin. Ils en inondaient la France. Ils savaient qu'« il fallait avoir fait ses sous avant le 14 juillet » Après cette date, elles commençaient à arriver à maturité dans les autres régions et les prix s'effondraient. La précocité leur rapportait gros. Pour eux, c'était l'époque bénie. Puis les serres sont arrivées. C'étaient les années 70. (à suivre)
(Suite upj 1juillet)
Aujourd'hui, la tomate n'est plus un fruit d'été à déguster entre juin et octobre. Mais un produit industriel consommable toute l'année.
La moitié d'entre elles viennent de Bretagne. Toutes y sont élevés sous serre. C'est dès février, en pleine hiver, que déboulent sur les étals les premières Savéol. Des pétro-tomates. Car les serres sont chauffées, évidemment. Au gaz et au fioul, surtout. Une tomate produite ainsi émet sept fois plus de gaz à effet de serre qu'une tomate en plein champ.
Mais, aujourd'hui que le bio aiguise les appétits, les industriels veulent produire en masse des tomates bénéficiant du label « agriculture biologique ». (à suivre)
(Suite upj 1,2 juillet)
Appuyé par le gouvernement, le Comité national de l'agriculture biologique a autorisé la production sous serre chauffée. Pour faire passer la pilule, il a affirmé que cela se fera « dans le respect des cycles naturels et de la saisonnalité » (sic). La preuve : on pourra mettre ces tomates « bio » sur le marché dès le 30 avril, et jusqu'au 21 décembre, soit toute l'année, hiver excepté. Et vive la « saisonnalité » !
Pour éviter que cette aberration écologique et énergétique estampillée bio énerves trop, il est annoncé que les serres devront être chauffées aux énergies dites « renouvelables ». Et toc !
Une tomate sous serre, même bio, sera de qualité médiocre puisqu'elle perdra 30 % de ses qualités nutritionnelles.
Voilà longtemps que plus un seul être humain sensé n'achète une tomate de masse pour sa qualité nutritionnelle ou pour son goût !
Jean-Luc Porquet Le Canard Enchaîné N° 5150 17 juillet2019 (« De la pomme d'amour à la tomate » par Jacques Galas, A.Barthelémy, 1998.)
///mes copines de ma zone à orties ... font la fête quand je m'éveille enfin le matin ... je me fabrique un café au lait mais pas trop tôt ... puis je viens leur donner le bonjour ... peut-être bien que quand je vais crever finalement, elles vont peut-être même me regretter ... bien qu'on ne cause pas énormément ... nous avons des relations assez silencieuses ... mais la sauterelle est plus intime, elle ne se gêne pas pour venir sur mon lit au petit matin ... mais enfin en gros nos relations s'arrêtent là ... pour le moment ...
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