GE
La tour vomit des cascades
Hommes, femmes
et bulles de couleurs
Grenade en flamme
Toute votre attention:
les mots vont jaillir
ne restez pas sur le passage
lumières et savoirs en miette
la voûte céleste à restaurer
telle une coque appendue
n'éternuez pas de peur
qu'elle ne dégorge
une nuit
deux rues
deux corps
une rue pleine
une vide
ou
chaque rue
son corps
une nuit
pleine de corps
corps clowns
lâche le sens !
la femme double
me regarde sans voir
sa main tremblée
fermée contre sa lèvre
cachait les mots
qui la murmuraient
l'autre regard
détourné d'une éternité
s'adossait au rien
je me glisse
dans la faille
illusion ! illusion !
oui je l'ai dit
mon mensonge guette
si je ne secoue pas ce qui traverse le corps
si les faux-semblants ne sont pas joués
si je n'effondre pas les forteresses sous sa peau
si je ne sais pas mettre en mouvement le rien
illusion !
l'illusion règne
et je suis l'illusionniste
et la mort ne sera pas effacée
si mes images ne tuent pas
si j'écoute assoupi la litanie médiatique
si je n'assassine pas la femme double
si je n'encours pas les pires punitions
si les attentats me glacent
et si je fracasse mon désir
et si je tremble devant les flashballs
si ma violence n'est pas douce
si ma violence n'est plus forte que ta violence
assez forte pour entraîner ça
jusqu'au noyau noir du pogo
et si notre mort consommée me paralyse
si je renonce à être tendre et méchant
si je ne jouis pas de sa névrose
et ne crache pas sur ma jouissance
si je ne pleure pas et n'aime pas
alors oui l'illusion domine et la mort approche
illusion ! illusions !
autant étrangler l'illusion
si j'accepte le rien
si je n'écris pas le récit
et si je tremble devant les flashballs
et si je guette ses snippers
si je plante la dernière lame de cutter dans le nous
et reste sourd aux mensonges qu'elle profère
à l'adresse du public
alors meurs ! meurs illusionniste !
meurs debout !
si je perds le désir des deux feuilles
qui ne sont pas doubles
ni duplicité
si je prends le oui pour un non
si mes images ne tuent pas
et que les gouttes giclent de ma peau en cataracte
ce qui la fait rire
si je n'arrache pas les couilles des méthodiques du corps ligoté
si je ne frotte pas n'importe où mon arrière-train de chien
si j'écoute les ordres
et ne crache pas la révolte après la passion
et n'avoue pas ma chute
si je perds le cortège de tête
et fuis devant la Bac
si je me laisse glacer par son regard glacé
si je me laisse glacer par le souvenir de ton regard chaud
si j'oublie les larmes à la terrasse du cinéma
si je ne tremble pas et ne vacille pas
et ne sens plus la brûlure de ces appels au carnage
lancés ailleurs n'importe où au hasard des mots
sur les écrans et dans les plis blancs aériens des tissus trop légers
poésie des chiens et des sangliers
Malgré les temps, dans ce village le drapeau représente toujours bienvenue
Au coeur du village... l'arbre de paix. ça alors, il a échappé à la vigilance de mon paparazzi !
GRACE À NOTRE ESTABLISHMENT NOUS PARTONS JUSQU'À FIN SEPTEMBRE POUR UN SÉJOUR EN BRETAGNE ET - QUI SAIT MES TRÈS CHERS CAMARADES - QUE JE PUISSE VOUS SERVIR D'IMAGES APRÈS... CE MOMENT FATIDIQUE EN RÉTRO-PROSPECTIVE
Il est toujours là! Il a bien changé, deux mois que je ne l'ai pas photographié! Touffu, ebouriffé, pleins de seve et de rejets, de branches mortes aussi, d'ombre et de lumière et il mue, comme un serpent. Il m'a manqué, je lui tire un joli portrait pour la peine!
Touffu même, envahi par les rejets sur son tronc qui affleure le long du chemin...
Lune aveugle
Vient neiger près de moi
Que mon corps ne se cabre
De ses flammes