GE - Une photo par jour
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commande à b darnal

je te demande une réinterprétation d'un extrait de ton choix parmi cette série d'images d'enfance, à ta pure guise, dans toute direction qui te paraîtrait porteuse de sens ou de non-sens

admettons que l'érotisme soit un désir de se retrouver transformé par l'autre, réinterprété, élevé et trahi, recréé, redétruit, redécouvert ! ... avec renonciation explicite à toute protection ou limitation

sans mièvrerie superflue autour de l'image enfantine, merci !

merci d'avance

et que tout autre qui se sentirait l'envie de répondre à cette commande le fasse à sa guise sur ce site

max

une partie de ces images se trouvent en taille raisonnable sous
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et numérios suivants jusqu'à 738

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p'tain ! la magie !

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Anamorphose : ouvrir le corps

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quadrophénie: before the sea, after the sea, citrons, bleu

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quadrophénie: muezzin, mariage, chaises, chat

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quadrophénie: pizza, coiffeur, les huit boutons, annonciation

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quadrophénie: alpha ghetto, MKP7K, frontière, fermeture

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Montréal: sur Ste. Catherine

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Toronto: dans la plus grande librairie du monde (enfin c'est ce qu'ils prétendent)

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Calgary: les montagnes tout au loin...

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Vancouver: un être christique chante au Railway Club

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Vancouver: premier distributeur de bitcoins au monde

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New York: Ciel bas, lourd et neigeux au-dessus du New Jersey

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New York: Union Square au petit matin

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Jour de neige

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La belle vie en double

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Jour de neige - Prise deux

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Le temps d'un rosé

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Rien que la paix

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Une visite chez Estelle

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Église St-Raphaël de Preissac vue du complexe récréatif Jacques Massé

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PRINCEPS - Day 1 - Le portrait du Swami

Change for good,
Don't give up.

Parce que je viens de m'installer à l'Ashram dans une retraite semi-méditative, j'ai décidé de laisser de côté ma vie d'avant. Tous les objets technologiques dont je me sers, au jour le jour. Tout ce qui pourrait me connecter à autre chose qu'à moi-même.

J'ai décidé de poursuivre le projet une par jour en le rendant autre. Celui du renonçant. Un « une par jour » de la méditation. Chaque image sera noire. Il n'y aura plus que le texte. L'image sera racontée.

Je reviens aux principes d'un certain type de photographie. La photographie narrative du reportage. Je mènerai donc ce reportage à l'aveugle. Je raconterai mes images.

Chaque jour, je continuerai de prendre, mentalement, une image. Chaque jour je noterai sur le carnet la photographie du jour à faire.

DAY 1
Le portrait du Swami

(hors cadre)
Dans le Hall de la cantine, des centaines de yogis avalent leur repas en silence. Assis à même le sol, sur des nattes de paille.

(Into the frame)
Sur la partie gauche de l'image, prenant les deux tiers du cadre, on voit Shivananda Guru. Celui-là même qui a fondé l'ashram. Dans le tiers restant on voit une fenêtre en arc de cercle qui donne sur la forêt illuminée par les dernières lueurs du jour.
La fenêtre n'a pas de vitre. Une moustiquaire sert d'écran entre l'intérieur et l'extérieur du réfectoire.
Dehors, les dernières lueurs illuminent les branches des arbres. A l'intérieur, le mur peint de mauve s'anime selon les mouvements du jour. Le portrait du Guru est une reproduction de peinture. Il est assis sur une peau de bête. C'est un plan qui serait un plan américain s'il n'était pas assis, les jambes croisées. La taille de son visage est disproportionnée. La représentation de son corps est recouverte d'un châle rouge. Il sourit. On dirait un grand papa.

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Day 2 - Jungle Trip

Sur la rivière au bord de l'Ashram tombe le jour. Depuis l'avant du bateau je photographie la montagne. On dirait un tableau d'Hokusai. Sur la gauche, une branche morte sort de l'eau. Sur cette branche, en pagaille, une conférence de cormorans. On dirait qu'ils parlent. Au premier plan, un héron. En arrière plan, la montagne, verte, qui laisse se dessiner les multiples formes de branches. La forêt est dense. Elle est vierge ou tropicale.

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Day 3 - I am not cute

(hors champ)
Il y a un chaton d'à peine deux mois qui court tout le jour à travers l'ashram. Il coure d'un espace à l'autre et passe de mains en mains. Et chaque fois il s'échappe :
- « Leave me alone ! I am not cute ! ».

(into the frame)
Au premier plan, le portrait d'un garçon de dos en tee-shirt bleu avec un chaton sur l'épaule. Sur sa droite, une armoire Goodrej bleue avec un miroir. Le garçon regarde une fille qui passe près de lui. La fille regarde le chaton. Le chaton se regarde dans le miroir.

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Genève

Gérer la rareté pour trouver la valeur

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Genève

Aller au Père Lachaise, souffler quelques volutes sur la tombe de Jim Morrison, puis, un peu plus loin, caresser l'énergie crânienne de Allan Kardec - de son vrai nom Hippolyte Léon Denizard -, père du spiritisme français. Et se plaire à imaginer que cette table, comme le bonheur du photographe, peut tourner.

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Genève

La poésie dans le monde de la finance est faite d'humains. De ces personnes qui se font remercier, comme ça, juste avant Noël. Les DRH privilégient les licenciements avant les congés, de préférence avinés: ça facilite l'indigestion.

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Genève

Parole de Dieudonné

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Genève

Toujours plus sensuelles, les courbes de Bruno

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Genève

Bientôt une nouvelle série, intitulée: "Mais je peux vous demander ce que vous photographiez là, Monsieur ??"

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Genève

Le fond du coeur est plus loin que le bout du monde.
Proverbe chinois

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Out of gas! it's time to go to sleep

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Ma meilleure amie

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Définition du Ras bord...

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Parce qu'on est des rois et reines toute l'année!

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Genève - 16h18 - Nous lions l'agréable à l'agréable.

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Genève - 19h26.

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Genève - 16h23 - Pas de pitié pour les cheveux!

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Genève - 16h20.

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Genève - 17h20.

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Genève - 21h26 - Amitié: Sentiment réciproque qui engage deux personnes l'une envers l'autre.

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Genève - 19h41 - Le riz au lait.

Pour 4 personnes :

120 g de riz rond à dessert ou riz arborio
100 g de sucre en poudre
75 cl de lait (entier de préférence)
20 cl de crème liquide
1 bâton de cannelle
1 gousse de vanille
une pincée de sel
Préparation : 5 mn
Cuisson : 40 mn
Repos : 0 mn
Temps total : 45 mn

1 - Dans une casserole, versez un litre d'eau avec une pincée de sel et portez à ébullition.
Ajoutez le riz et laissez-le cuire pendant 3 minutes avant de l'égoutter. Le but consiste à nettoyer le riz pour le débarrasser de sa poussière.

2 - Versez le lait et la crème liquide dans une casserole.
Grattez l'intérieur d'une gousse de vanille et ajoutez-la avec les grains dans la casserole. Incisez un bâton de cannelle dans la longueur et plongez-le avec le reste.
Portez le tout à ébullition.

3 - Versez le riz et le sucre dans la casserole.
Laissez cuire à feu doux pendant 30 à 40 minutes en surveillant et en remuant de temps en temps. Arrêtez la cuisson lorsque le riz est bien cuit et qu'il reste un peu de lait dans la casserole.

Pour finir... Servez le riz au lait tiède ou froid, en le saupoudrant de cannelle en poudre par exemple.
Aromatisez-le avec le parfum de votre choix en remplaçant la vanille et la cannelle par de la cardamome ou des écorces de citron.
Quand il refroidit, le riz au lait se fige. Pour garder une texture crémeuse, arrêtez la cuisson un peu plus tôt.

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Colonnes mégalithiques.

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Le château d'Oiron déjà célèbre pour les mouches musiciennes de ses WC (concerto pour mouches d'Ilya Kabakov), invente dans un autre WC un troisième sexe : les artistes !

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Peupleraie sous la pluie.

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Oiron : toujours aussi remarquable , "365 Brûlures solaires" de Charles Ross.

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Lumière hivernale.

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A la bibliothèque.

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Restes de Noël.

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Meysse (Ardèche)

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Cruas (Ardèche)

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Montélimar (Drôme)

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Meysse (Ardèche)

Rencontre malheureuse.

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Tunis (Tunisie)

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Bizerte (Tunisie)

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Genève, janvier 2014

"Le temps et mon humeur ne sont pas liés. J'ai mes jours de brouillard et mes beaux jours en moi"- Blaise Pascal

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Genève, janvier 2014

"Imagination is the real and eternal world of which this vegetable universe is but a faint shadow" - William Blake

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Lausanne, janvier 2014

“To every word of love I heard you whisper, the raindrops seem to play a sweet refrain” - The Beatles

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Lausanne, janvier 2014

"Open your eyes, look within. Are you satisfied with the life you're living?" - Bob Marley

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Genève, janvier 2014

Manger est une nécessité - cuisiner est un art.

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Genève, janvier 2014

"A rolling stone gathers no moss, but it gains a certain polish" - Oliver Herford

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Genève

"Life's pretty good, and why wouldn't it be? I'm a pirate, after all" - Johnny Depp

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Le vide des perspectives 93

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Le vide des perspectives 94

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Le vide des perspectives 95

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Le vide des perspectives 96

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Le vide des perspectives 97

Voilà, enfin, le centre de la terre...

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 7 - Shri Jawaharlal Shah, 96 ans, proprietaire du Kailas Hotel, a bien connu le Mahatma Ghandi

LA FIN D'UNE EPOQUE

Comme je suis le seul client du Kailas Hotel, le repas du soir se passe dans la chambre à coucher de Monsieur Shah, seul pièce de tout l'hôtel chauffé par un petit radiateur électrique. Sa fille, me mijote d'excellent plat typiquement indien, un vrai régal pour les papilles.

Avec Monsieur Shah, je vis les derniers moments d'une époque révolue de l'Histoire indienne. J'ai la chance d'avoir rencontré un des derniers témoins qui a combattu pour l'indépendance de l'Inde au côté du Mahatma Gandhi. Jawaharlal Shah, a joué un rôle politique dans la nouvelle Inde naissante de 1947, notamment dans le domaine bancaire.
Je dois l'avouer, je n'ai pas tout compris son histoire, car visiblement il lui manque passablement de dents et qu'en plus, mon anglais est primaire, ce qui n'arrange rien dans nos conversations au coin du lit.

C'est le 15 août 1947, que l'Inde est devenue indépendante ; jusque-là le pays vivait sous la domination anglaise.
La colonisation britannique a laissé une marque profonde en Inde. S'il est vrai qu'elle a introduit les progrès technologiques et les idées libérales, elle a aussi figé la société dans une tradition brahmanique réinventée. Les Britanniques en effet ont mené une politique qui interdisait toute évolution sociale. Pour cela, ils se sont alliés avec les lettrés de l'époque qui étaient la haute caste des brahmanes, qui ont su faire adopter leur notion de la justice et de l'organisation sociale. En recensant la population, ils ont décidé de dénombrer les castes et de les classer hiérarchiquement, en se référant bien entendu aux critères de leurs petits amis brahmanes. Si aujourd'hui encore, les conflits de castes qui sont une honte pour ce pays démocratique, continus de gangréner l'Inde, c'est la conséquence de ce travail d'ingénierie sociale. En validant la séparation des castes les colons anglais l'ont renforcé créant ainsi des inégalités entre la population indienne. En plus, ces gros benêts d'orientalistes, qui passaient leur vie dans des bouquins, en se déconnectant de la vie réelle, étudiant les anciens textes brahmaniques, ont conforté les colons de sa Gracieuse Majesté dans cette politique honteuse qui ont rendu une grande partie de la population indienne esclave de l'autre partie.
La colonisation de l'Inde par les anglais, n'a pas été motivé par des projets expansionnistes, ni d'une volonté de conquérir le pays pour la grandeur de l'Angleterre, mais tout simplement pour la recherche du profit et la défense de la Compagnie des Indes britanniques, présente depuis 1600 sur cette énorme territoire, qui était composé de capitaux privés détenant le monopole commercial entre l'Angleterre et l'Asie. God save the Queen, God save the business !
Avant la fin du 18ème siècle, le gouvernement britannique n'a pas voulu se mêler des affaires de la Compagnie des Indes, qui relevait pour lui de la sphère privé des affaires. Mais dans ce siècle des Lumières, le Parlement a fini par s'émouvoir devant ces millions d'individus gouvernés par des marchands. La rébellion des Cipayes de 1857-1858 a entraîné l'abolition de la Compagnie des Indes britannique. Mais la politique anglaise est restée pragmatique, faut pas pousser bonbonne la reine dans les orties, l'Inde a été gérée au plus bas coût possible, avec le seul produit des impôts levés sur place.
« Oui mais les anglais, ont apporté à l'Inde sont important réseau de chemin de fer » vous ferait remarquer un lord anglais, grosse moustache, chapeau melon et botte de cuire !
Le chemin de fer a été construit aux frais du contribuable Indien, avec le matériel anglais et selon un tracé conçu pour la circulation des troupes, et l'acheminement des produits d'exportation vers les ports. Sa majesté n'a pas pensé une seconde à ces braves petits indiens !

Si le régime colonial a duré pendant toutes ces années d'occupations, c'est aussi grâce à la collaboration des vastes secteurs des élites indiennes. L'armée des Indes était composée aux deux tiers d'indigènes, les maharajas, les princes sous protectorat, les propriétaires fonciers et, les employés de l'administration ont largement soutenu l'Empire. La colonisation a unifié l'Inde politiquement, l'anglais a permis à l'élite de parler un langage commun et les universités britannique lui ont appris le libéralisme : d'une certaine façon, l'Angleterre a créé elle-même les instruments de son expulsion. L'Indien est très malin et il apprend très vite.

Le centre du projet politique de Gandhi était la doctrine de la non-violence ou ahima. Il s'astreint à une vie simple et discipliné et créa le premier ashram ouvert aux intouchables, c'est-à-dire la plus basse des castes indiennes. Dès la première année de son combat il remporta une grande victoire en défendant les paysans exploités du Bihar. C'est à ce moment qu'il reçut par ses admirateurs le titre de « Mahatma », mot qui signifie « Grande âme ». En 1920, devenu un ténor du Congrès national, il coordonna une campagne national de non-coopération avec la puissance coloniale, ce qui eut un effet de faire naître un fort sentiment de nationaliste et lui valut l'hostilité des Britanniques. Emprisonné, il entama une grève de la faim pour contraindre ses compatriotes à reconnaître le droit des intouchables. En 1942, il participa activement à la campagne « Quit India » qui demandaient aux anglais de quitter l'Inde. Tous ces combats ont eus pour conséquences d'aboutir à l'indépendance de l'Inde en 1947.
Lors de l'indépendance de l'Inde, Gandhi connu la plus poignante des déceptions : la partition de l'Inde. Jusqu'au bout il s'opposa à cette séparation. La décision fut annoncée en 1947 par Lord Mountbatten, au nom de la couronne britannique, et difficilement votée par le parti du Congrès indien ; un nouvel Etat surgirait, le Pakistan, lui-même divisé en deux. Le Pakistan oriental deviendra en 1971, grâce à l'armée indienne qui aidera les insurgés, le Bengladesh.
Gandhi est mort assassiné par un brahmane le 30 janvier 1948. Il reçut trois balles de revolver et sa vie s'acheva là.

En 2012 fut fondée en Inde un nouveau parti à la suite des manifestations anti-corruption, l'AAP, Aam Aadmi Party, « parti de l'homme ordinaire, qui a choisi le balai comme symbole électoral et un registre gandhien de mobilisation. Sur les petits chapeaux à la Gandhi des militants on peut lire : « Je veux l'auto-gouvernance », vieux slogan anticolonial désormais utilisé pour signifier la volonté de se réapproprier la vie politique. Les yeux sont braqués sur cette nouvelle formation car dans 4 mois il y a des élections législatives, et le « parti de l'homme ordinaire » compte bien mettre à mal les deux partis corrompus du Congrès et des nationalistes hindous du BJP, Parti du peuple indien.

La fille de Monsieur Shah vient débarrasser les assiettes du diner et me demande si je veux prendre le petit déjeuner demain matin. Je lui réponds par l'affirmatif. Elle me propose des pancakes à la confiture et du porridge. Du porridge ! A non ! Le porridge c'est pour ces cochons de Roastbeefs ! Même leur bouffe dégueulasse, ils ont réussi à l'imposer aux Indiens.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 8 - Dans un dhaba de Pithoragarh

PITHORAGARH « LITTLE KASHMIR »

Combien de touristes qui viennent en Inde connaissent-ils Pithoragarh ? Et qu'est-ce qui peut bien vous attirer à Pithoragarh ?
Pithoragard, se trouve au cœur d'une vallée surnommé « Little Kashmir », située dans une région reculée qui borde le Tibet et le Népal. Elle se trouve à 120 km d'Almora et c'est de là que partent les pèlerins en route pour le pèlerinage du Mont Kailash. Un responsable de l'urbanisation s'arracherait les cheveux s'il débarquait dans cette vallée. Elle est pratiquement recouverte de maisons d'habitations disposées d'une manière totalement anarchique. On ne comprend pas où la ville commence et où elle finit, les fermes, les magasins, les bâtiments administratifs, les temples, tout est mélangés. Je ne pense pas que c'est ici que je vais trouver l'Illumination !

Peu importe, j'y suis, j'y reste ! Si je suis à Pithoragard, c'est la faute du guide « Lonely Planet », qui décrit cette cité en 3 lignes. C'est le nom « Little Kashmir », « Petit Cachemire », qui m'a attiré ! Mais reconnaître le Cachemire, même petit, dans cette vallée de Pithoragarh, il faut avoir l'imagination débordante. À mon avis les gars du « Lonely Planet » doivent arrêter de fumer des pétards !

Le Cachemire se trouve tout au nord de l'Inde, c'est une région qui est enclavé entre le Pakistan et le Ladakh. Lors de mes deux premiers voyages en Inde, j'y ai séjourné, tant cette région m'a émerveillé. À cette époque on l'appelait « La Vallée Heureuse » ou « La Suisse des Indes ». On raconte que c'est au Cachemire que la « Tribu perdue d'Israël » s'y serait réfugiée lors de l'Exode. Il est vrai, que j'ai visité plusieurs endroits où auraient vécus et où seraient enterrés des personnages bibliques très connus. Mais ça c'est une autre histoire !
Lors de mon dernier séjour en 1988 à Srinagar, ville principale du Cachemire, j'ai vu sauté une bombe à 500 mètres de l'endroit où je me trouvais. Le lendemain, deux autres bombes sautaient dans la zone du marché. Rester devenait risquer, le lendemain, avec Adriana ma compagne, nous décidions de quitter cette vallée. Et depuis je rêve d'y retourner, car il y a des endroits que je voudrais absolument voir. Pour le moment ce n'est pas possible !

Cette région d'une beauté légendaire se retrouve divisée en 1947-1948, lors d'une guerre qui éclate au lendemain de l'Indépendance de l'Inde et de la création du Pakistan. Le Cachemire est en majorité musulman et dirigé par un maharajah. Des cachemiris, aidés du Pakistan, se révoltent contre Hari Singh, maharajah du Jammu-et-Cachemire qui demande l'accession de son Etat à l'Inde afin d'obtenir une aide militaire. New Delhi accepte et envoie ses troupes à Srinagar. C'est le début de la première guerre indo-pakistanaise. En 1989, se développent des mouvements indépendantistes au Cachemire et depuis c'est l'escalade de la violence. Les différents qui opposent le Cachemire aux autorités indiennes demeurent sans solutions encore aujourd'hui. L'Inde assure ce qu'elle appelle de la « sécurité » au Cachemire indien avec le déploiement sur ce territoire de plus de 700 000 soldats, une occupation qu'accepte mal la population cachemirie, d'autant plus que les abus de l'amé sont loin d'être rares.

Le soir tombe sur Pithoragard, je décide d'aller faire un tour en ville afin de repérer des bons petits coins qui peuvent rendre mon séjour agréable. J'y découvre un petit dhaba, restaurant rudimentaire fait de planches et de tôles, fort sympathique, qui sert un excellent Chai, un restaurant qui m'a fait découvert le tikki, un nouveau plat indien que je ne connaissais pas. Le tikki, c'est des galettes de pommes de terre rôties qui baignent dans une sauce épicée et garnie de pois chiche, avec par-dessus des oignons crus coupés en petits morceaux et nappé de yaourt nature. Quand le ventre est bien rempli, l'esprit l'est aussi.

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Carnet de route d-un UPjiste - Un hiver indien - 9 - Un soutien-gorge, un slip, une jupe froissee, un maillot de corps, un pull en laine, des boudeilles d'alcool vides, du sang...... Tous les symboles apparents d'un viol.

UNE RENCONTRE TROUBLANTE

Ce matin je me suis levé avec une bonne résolution. Cette nuit, je me suis réveillé et mon subconscient m'a suggéré qu'il fallait que je mange des fruits. C'est important d'écouter son subconscient. C'est vrai que depuis que je suis arrivé en Inde, je n'ai pas mangé de fruits. Sachant que l'esprit est le créateur et le contrôleur du corps, quand il vous chuchote un bon conseil et bien on l'obéit. Dans notre vie stressée de tous les jours, on a perdu l'habitude d'écouter cette petite voix intérieure. On ne l'entend plus, et c'est bien malheureux, parce ça nous éviterais bien des traquas et nous pourrions éviter bien des maladies. (Et faire baisser nos assurances maladies).
Donc je suis allé au marché acheter des fruits. Je suis ensuite passé dans le dhaba très sympathique boire un Chai et manger quelques oranges et bananes. Ensuite j'ai décidé d'aller me promener au petit bonheur la chance, mais surtout quitter la ville pour aller dans la forêt qui se trouve sur le coteau de la montagne. En chemin je rencontre des étudiants qui allaient pique-niquer, ils me conseillent de prendre un chemin dans la forêt. Cherchant un peu de calme, je m'empresse de les écouter. En montant le sentier, dans une clairière j'aperçois en haut d'une montagne une énorme croix qui domine la vallée. C'est la première fois que je vois une croix en Inde de cette nature. J'en fais le but de mon excursion. Gravissant un joli petit sentier bordé d'un petit muret de pierres je tombe sur quelque chose qui allait me mette mal à l'aise.
Sur le bord du sentier il y avait des habits éparpillés et en regardant de plus près je vois un soutien-gorge, un slip, une jupe froissée, un maillot de corps, un pull en laine, un bracelet, des bouteilles d'alcool et des tâches de sang. Immédiatement toutes les horreurs que j'ai lu sur les viols en Inde qui se sont passés l'année dernière me viennent à l'esprit. J'aimerais me tromper mais il y a bien eu à cet endroit un viol. L'esprit ne peut être que troublé par cette vision et ce qui me fait penser à des sévices sexuels, ce sont les bouteilles d'alcool qui sont abandonnées tout autour. La majorité des viols qu'il y a eu en Inde étaient perpétrés par des hommes sous l'effet de l'alcool.

Dans un bus, le 16 décembre 2012 à New Dehli, six hommes ivres violentes une jeune indienne devant son compagnon, et l'agressent sexuellement avec une barre de fer rouillé avant de la laisser morte sur le trottoir. Elle a été battue et violée dans une rue peuplée, surveillée par la police dans une banlieue de New Delhi. Malheureuse, cette jeune indienne de 23 ans, devait mourir quelques jours plus tard. Ce viol va horrifier tout le pays et va déclencher une vague de protestation et de colère dans la capital de l'Inde.
Dans ce pays, ou le mot viol ne figure pas dans le vocabulaire hindi, 22 000 viols ont été recensés en 2012. Mais en l'absence de plainte, une agression sexuelle ne figure pas dans les statistiques et on estime que le nombre de cas qui ne sont pas déclarés à la police indienne est nettement supérieur.
Les journaux indiens accusent la police de ne pas faire son travail, car les policiers refusent systématiquement d'enregistrer les plaintes après les viols. Au lieu d'aider ses pauvres femmes victimes de violence, les policiers leur font des remarques humiliantes, comme de leur reprocher de sortir en ville ou de s'habiller de manière voyante. Même si depuis que la presse mondiale a divulguée toutes ces sales affaires et sous la pression de l'opinion la police indienne a changé d'attitude vis-à-vis des victimes, les journalistes indiens doutent que la guerre contre la misogynie soit gagnée.

La Constitution indienne garantit l'égalité de tous devant la loi, mais les femmes demeurent inférieures aux hommes. Comme par hasard, cette infériorité est d'origine religieuse.
« L'épouse unique, totalement confiante, considère son mari comme un dieu et lui est complètement dévoué », dit le Kâma Sûtra, un texte écrit vers le 4ème siècle av. J.-C.
Dans l'imaginaire indien, la femme reste un objet sexuel, et qu'en l'homme s'en sert en la violentant il ne se sent même pas responsable.
Attention, il ne faut pas mettre tous les hommes indiens dans le même panier, car fort heureusement, cette société évolue. Dans les manifestations massives qui ont eu lieu, il n'y avait pas que les femmes qui protestaient, mais également beaucoup d'hommes, preuve que les temps changent.

Juste au-dessus de l'endroit où se trouvaient les habits éparpillés, il y avait un petit temple dédié à Shiva. Je m'y suis arrêté, l'endroit était calme et la vue était magnifique, le lieu idéal pour calmer mon esprit. Ensuite j'ai repris ma marche et je suis monté jusqu'à la croix qui dominait la vallée. Juste en dessous, à environ 500 mètre, il y avait une léproserie qui était administré par une mission chrétienne, ce qui explique l'édification de la croix à cet endroit.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 10 - Dans la montee du pelerinage de Sanjeev ki Akassnsha

PLUS C'EST HAUT, PLUS C'EST BEAU

Ce matin je me suis levé dans l'intention de gravir une montagne qui domine toute la vallée de Pithoragarh. C'est un lieu connu de pèlerinage et comme tout endroit sacré se situant en haut d'une montagne, on est sûr en principe de ne pas être déçu par la vue qui nous attend. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas pu profiter de la beauté de la chaîne himalayenne, toujours couverte de nuages, et je compte bien, vu le temps splendide, découvrir ses fameux sommets enneigés que l'on peut admirer sur une centaine de kilomètres.

Le départ du pèlerinage se trouve à 20 kilomètre de la ville, et comme toutes les indications sont en hindi, je me réserve la surprise de découvrir quelle divinité habite en haut de cette montagne. La montée est rude et particulièrement pénible à cause de la chaleur. Moi qui m'attendais à trouver cette année de la neige et du froid, je suis comblé, car j'ai l'impression d'être en été, même si les indiens n'arrête pas de me dire qu'il fait froid. Après une heure et demie de marche en solitaire, j'arrive enfin à destination. Après m'être déchaussé, j'entre dans la cour du temple et je suis pris par la splendeur du panorama et par les bhajans, chants sacrés pleins de ferveurs et de vénérations, qu'une dizaine de jeunes filles ont entonné. Le prêtre m'accueille et me dit que cet endroit s'appelle « Sanjeev Ki Akashsha » et qu'il est dédié à la Mère du Dieu Shiva. Ensuite il m'offre des fleurs, une banane et des sucreries et me présentent le temple. Quand je visite un temple hindou je suis toujours un peu gêné car je ne connais pas bien leurs rites et je ne sais jamais comment me comporter. Certaines fois, dans d'autres temples, le regard sévère du prêtre brahman me donnait pas envie d'entrer. Par contre ici je me sens bien. C'est un pèlerinage qui est très fréquenté par les femmes qui viennent rendre hommage à la Mère. Trois cent mètre plus bas, un autre temple s'élève, mais celui-là est dédié au Fils, le Dieu Shiva. Là, le prêtre, m'offrira des oranges et les servants du chai. Tous les gens que j'ai rencontrés là-haut ont été d'une gentillesse et d'une amabilité et je remercie Shiva et sa Mère de m'avoir fait découvrir cet lieu sacré.

Le seul petit regret, c'est que la luminosité était très forte, et les montagnes enneigées légèrement voilées ce qui ne permet pas de faire des photos de qualité de l'Himalaya. Il faudrait venir tôt le matin. Le soir c'est trop tard, les nuages sont de retour.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 11 - Petard du matin, reveil le pelerin

INTERLUDE

« En quittant son propre pays et demeurant en terre étrangère, l'on doit acquérir la connaissance pratique de non-attachement » (Auteur inconnu)

Il est particulièrement difficile pour un occidental, d'être loin de ses proches et de ne pas avoir de nouvelles d'eux. Mais heureusement, aujourd'hui, il a internet qui vous permet de recevoir et d'envoyer des mails et par conséquent être au courant de ce qui se passe chez vous dans l'heure qui suit. Voilà plusieurs jours que je suis en Inde, et tout naturellement j'ai envie d'avoir des nouvelles de ma famille qui est restée en Suisse. Je me rends donc dans un Internet Café.

Voilà donc que je commence par introduire Madame Hotmail dans mon moteur de recherche. Quelques secondes plus tard, apparaît Monsieur Outlook, qui depuis quelques mois a épousé Madame Hotmail et qui vive sous le même toit pour le meilleure et pour le pire. Monsieur Outlook, très poliment, me demande d'introduire mon adresse E-mail, puis de taper mon code. Il n'y a pas de problème, car voilà des années que j'effectue cette même opération. Quelques secondes plus tard, m'attendant à voir apparaître mes mails, je constate qu'il y a quelque chose qui cloche. Monsieur Outlook, très sérieusement me fait savoir : « Verify your account ». Bien, je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous vérifiez mon compte E-mail. Encore quelques secondes d'attente, j'ai le temps, je suis en vacances. Monsieur Outlook, me demande d'inscrire dans une case réservée à cet effet, les 4 derniers chiffres de mon téléphone portable. J'inscris les 4 derniers chiffres de mon téléphone portable, comme me le demande Monsieur Outlook. Je tapote sur « next ». Les secondes défilent, et Monsieur Outlook me prie d'introduire le code. Quel code Monsieur Outlook ? Monsieur Outlook, calmement, m'explique, que je dois introduire le code et les 4 derniers chiffres de mon téléphone portable. J'ai bien compris Monsieur Outlook, mais quel code je dois introduire ? Monsieur Outlook commence de perdre patience, et il m'explique, que le code vient d'être introduit sur mon téléphone portable.

- MONSIEUR OUTLOOK ! IL Y A UN PETIT PROBLEME, C'EST QUE MON TELEPHONE PORTABLE SE TROUVE DANS MA CHAMBRE À COUCHER EN SUISSE, ET QUE MOI, JE ME TROUVE DANS LES MONTAGNES EN INDE !!!!! EXPLIQUER MOI, COMMENT JE FAIS POUR SAVOIR QUEL CODE VOUS AVEZ INTRODUIT DANS MON TELEPHONE PORTABLE, JE SUIS À 8000 KM DE MA CHAMBRE À COUCHER ?

Monsieur Outlook ne pourra pas me répondre et me laisse désappointer devant cet écran imperturbable.

Monsieur Outlook, je pense que se serait plutôt à nous de « verify your account », car l'informaticien Edward Snowden,comme vous le savez, à confesser à la planète le joli rôle d'hyper-voyeur que joue la CIA et la NSA, en déclarant : « Je ne peux, en âme et conscience, laisser gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d'internet et les libertés essentielles pour les gens tout autour du monde avec ce système énorme de surveillance qu'il est en train de bâtir secrètement » Comme ça les américains, sous prétexte de lutter contre les terroristes, surveillent le globe entier via les réseaux sociaux. Monsieur Outlook, c'est pour vous donner bonne conscience, que vous décidez de « verify your account » au moment où je me trouve en Inde et que j'ai le plus besoin de mon compte E-mail.

Arrêtez vos conneries et arrêtez de nous prendre pour des idiots ! Ceci est aussi valable pour vos petits amis, les soi-disant géants de l'Internet, les Yahoo, Google, Facebook, Microsof, AOL, Youtube et j'en passe et des meilleurs qui sont également de sinistres collabos. Naturellement, tous démentent de peur d'y perdre des plumes, plutôt dire des milliards, et de voir leurs clientèles s'envoler.
Pour en terminer avec vos magouilleries, qu'est-ce qu'Edward Snowden sous-entendait quand il disait : « Vous ne pouvez pas savoir tout ce qu'il est possible de faire, l'ampleur de leurs capacités est horrifiante ». Je constate que l'avenir de nos enfants est entre de bonnes mains !
Le Seigneur est avec vous ! Et avec votre Esprit ! Que Dieu protège l'Amérique.

Vous avez rendu utile l'inutile, uniquement pour engranger du fric. Vous nous avez transformé en numéros, mais Monsieur Outlook, vous savez bien qu'un numéro ça n'a pas d'âme, qu'un numéro ça n'a pas de cœur. D'ailleurs Monsieur Outlook vous en avez un de cœur ? Vous avez les capacités et le pouvoir de communiquer avec nous en nous envoyant des conneries, mais nous, les numéros, quand on a besoin de vous, à quel numéro doit-on vous contacter ?

Moralité de cette histoire.

En faites Monsieur Outlook vous me rendez service. Les Sages de l'Himalaya nous disent : « Toutes choses qui peuvent sembler être des obstacles au développement spirituel peuvent être utilisées comme aide sur le Sentier. » Et pour cela, cette méthode est appelée « L'utilisation des obstacles comme aide sur le Sentier ».

J'ai beaucoup de choses à apprendre. Je voyage déjà sans montre, sans téléphone portable et maintenant sans E-mail. Je dois apprendre à me détacher de tous ces obstacles qui peuvent nuire à mon développement spirituel car il est dit : C'est quand la poule est au repos qu'elle produit beaucoup » Et quand on a la chance de pouvoir voyager, il faut profiter, l'esprit calme, d'acquérir des biens spirituels et se détacher des biens matériels.

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 12 - AFTER WHISKEY DRIVING RISKY Conduire c'est risque apres un whisky

GOOD LUCK IN THE ROAD

Les trois choses dont il faut savoir en Inde quand on part voyager en voiture, c'est : « Good horn, good brakes and good luck » ce qui signifie « Un bon klaxon, de bons freins et de la chance ».

Rouler sur les routes indiennes est un spectacle permanent et toujours un départ pour mille surprises. Cette année, j'ai opté pour les petits taxis Susuki plutôt que les bus encombrés qui s'arrêtent tous les kilomètres pour prendre des passages et qui entament les descentes vertigineuses sur-bombés.
Quand vous prenez le bus dans les montagnes indiennes, éviter de vous assoir à côté d'une femme, non pas par misogynie, mais parce que vous pouvez être sûr que dans les premiers virages, elle va vomir. C'est pour cette raison qu'elles se mettent toujours près des fenêtres et c'est peut-être la seule fois où les hommes sont galants et se déplacent vers le siège central. Vous observez un bus arriver à la gare routière, vous pouvez être sûr qu'il est crépi de vomi, mais chez les indiens c'est tellement naturel. Sur la route de Pithoragarh, mon taxi a embarqué une famille qui se rendait à un pèlerinage 10 km plus loin. À peine partie, l'enfant vomissait sur les genoux de sa mère, et 1 km plus loin s'était la grand-mère, tout ça sur fond de musique bolywoodiennnes.

On compte en moyenne 80 000 morts sur les routes indiennes par an. Pour éviter et prévenir les accidents le gouvernement a recours à un jargon publicitaire en mariant une forme populaire et à des visées didactiques. Ses bons conseils figurent tantôt en traits de pinceau jaunes sur des roches sombres, tantôt en lettres blanches sur des panneaux bleus. Je vous en donne un florilège :

LIVE FOR TODAY, DRIVE FOR TOMORROW - « Vivez le jour présent, conduisez en pensant à demain. »
KEEP YOUR NERVE ON A SHARP CURVE - « On se calme dans le virage en tête d'épingle ».
ACCIDENTS BREEDS WHEN YOU OVERSPEED - « Les accidents se multiplient quand sur le champignons tu appuies ».
MOUTAINS ARE A PLEASURE ONLY IF YOU DRIVE WITH LEISURE - « La montagne c'est le pied, seulement quand tu le lèves ».
LICENCE TO DRIVE, NOT TO FLY - « Permis de conduire, pas de voler » (Juste au bord d'un précipice)
WATHT'S THE HURRY ? RELAY, ENJOY AND PROCEED – « À quoi bon courir ? Sois zen, profite et ciurcule.

Sur les routes on rencontre énormément de camions qui approvisionnent les vallées reculées. Les camions, fleuris et peints, crachent une fumée abominable et leur moteur pétarade lourdement en donnant l'impression qu'il va caler à chaque changement de vitesse. Les chauffeurs sont généralement courtois, de la main ils font signe d'attendre ou de passer. À l'arrière du camion qui roule devant vous, souvent deux mots reviennent assez fréquemment, peint en lettres majuscules « HORN PLEASE » « Klaxonnez, s'il vous plaît ». Et mont taxi ne se gêne pas d'utiliser son klaxon puisqu'on lui demande si gentiment.
Il n'est pas rare, de rencontrer sur le bord de la route, des camions renversés ou bien en panne, l'essieu cassé tellement ils sont chargés. Très souvent les chauffeurs essayent de réparer eux-mêmes. En plein milieu de la chaussée, ils font une barrière de pierre autour de leur véhicule et travaillent pendant des heures, les pièces du moteur éparpillés autour d'eux espérant réparer avant la nuit. Parfois ça marche.

Je suis de retour à Almora, j'y avais laissé une partie de mes affaires au Kailas Hotel. Monsieur Shah m'a dit avant de partir pour Pithoragarh « Ferme la porte de ta chambre, prends les clés avec toi et tu me payeras quand tu reviendras ». La dessus il me tend une petite fleur rouge et me souhaite bon voyage. (Une petite pensée à nos hôteliers suisses, si commercialement aimable !)

La neige tombe sur Almora

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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 13 - Le grand frisson a la fete foraine de Bageshwar

NEIGE ET VERGLAS SUR ALMORA

Il a neigé durant la nuit sur Almora, une neige lourde qui a causé pas mal de dégâts, notamment aux arbres, cassant leurs branches sous le poids de la neige. S'ajoute à cela, une panne d'électricité qui depuis douze heures, paralyse la ville. Toute la nuit, les génératrices qui alimentent les principaux bâtiments administratifs, dont l'hôpital, nous ont bercés de leurs chants mélodieux.
Les coupures d'électricité sont très fréquentes en Inde, en tout cas dans la région où je me trouve en ce moment, c'est pratiquement tous les jours, surtout à la tombé du soir, quand la demande énergétique est très forte. L'Inde est un gros consommateur d'énergie électrique, le milliard d'indiens évoluent et devient de plus en plus gourmand. Cette nouvelle société de consommation émergeante, si elle ne se calme pas, risque d'avoir à résoudre des problèmes qui, dans un futur proche, deviendront insolubles.

Ce matin, je quitte à nouveau le Kailas Hotel. Partant pour Bageshwar, je vais saluer Mr. Shah afin de régler les formalités, il me dit de garder la clé de la chambre et pour le paiement on verra dans 4 jours, après mon retour. (J'ai une pensée pour les hôteliers suisses, sourire commerciale, complet veston qu'une flatulence risque de péter les coutures de leurs pantalons). Arriver près de la zone taxi, il y avait du monde qui se pressait autour des véhicules. Ce n'était pas pour prendre le taxi, mais pour recharger leurs téléphones portables sur l'allume-cigare, vu que la coupure d'électricité n'était pas terminée. Mon conducteur avait un branchement pouvant alimenter cinq téléphones portables.
Autre souci, la route ce matin était partiellement enneigée, voir à certains endroit gelées. Vu l'état des pneus de quelques-uns des véhicules, je me suis posé la question : « À quelle divinité devais-je m'en remettre ? » Sur le tableau de bord de mon taxi, trônait un Ganesha vert fluo devant lequel brûlait un petit bâton d'encens. La cause était entendue, je décide de remettre ma vie entre les mains de Ganesha pour ce voyage de 80 km vers Bageshwar. D'autant plus que Ganesha, le dieu à tête d'éléphant et au corps d'homme est « Celui qui efface les obstacles ». Sa devise est « No problem ». C'est un dieu bienfaisant et très populaire, qui est invoqué par ceux qui se déplacent sur les routes, par les marchands, les caravaniers, mais aussi les voleurs qui sont perpétuellement en danger.
Quoi qu'il en soit, l'effet Ganesha commençait à porter ses fruits, quelques rayons de soleil perçaient la brume matinale et venaient réchauffer le bitume enneigé. Les premiers dix kilomètres furent épiques car nous devions monter dans une forêt qui avait subi bien des dégâts, le petit col qui mène à Devi Kazar toujours dans l'ombre, n'avait pas encore totalement dégelé. Certaines voitures patinaient, d'autres se mettaient de travers et certains véhicules étaient immobilisés au milieu de la route, leurs chauffeurs tétanisés par la peur.
Si l'enneigement de la route était le côté négatif de la situation, le côté positif était que tout le long du parcours, les indiens construisaient des bonhommes de neige, dont certains étaient décorés comme des divinités. Une grande partie des indiens sont de grands enfants, un rien les amuse. Cette neige tombée durant la nuit était pour eux un évènement et la joie s'exprimait sur leur visage, malgré toutes les difficultés qu'elle pouvait engendrée. Chez nous c'est le contraire, dès qu'il nous arrive quelque chose qui perturbe notre quotidien, on pousse la gueule, moi en premier. Chaque fois que nous passions devant un bonhomme de neige, notre chauffeur klaxonnait et l'on nous répondait par de grands signes amicaux.
À partir de 1000 mètres d'altitude, il n'avait pas neigé, la route devint agréable. À part un des passagers à l'arrière du taxi qui a pratiquement vomi tous les 10 km sur fond de musique bollywoodienne, le trajet c'est très bien passé. No problem, merci à Toi Ganesha.

lu 13.01.2014
ma 14.01.2014
me 15.01.2014
je 16.01.2014
ve 17.01.2014
sa 18.01.2014
di 19.01.2014


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le petit nemrod d'après Tissot

commande à b darnal #1
je te demande une réinterprétation d'un extrait de ton choix parmi cette série d'images d'enfance, à ta pure guise, dans toute direction qui te paraîtrait porteuse de sens ou de non-sens, admettons que l'érotisme soit un désir de se retrouver transformé par l'autre, réinterprété, élevé et trahi, recréé, redétruit, redécouvert ! ... avec renonciation explicite à toute protection ou limitation, sans mièvrerie superflue autour de l'image enfantine, merci !
et que tout autre qui se sentirait l'envie de répondre à cette commande le fasse à sa guise sur ce site
max

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.., et je me suis senti heureux parce que le garçon venait de s'échapper. (Julio Cortazar)

commande à b darnal #2
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