GE
Sous l'effet d'une collision avec un neutron, le noyau de certains gros atomes, dits fissiles, a la propriété de se casser en deux. La matière fissile qui constitue le cÅ“ur des réacteurs est en général de l'uranium ou du plutonium. En absorbant un neutron, un noyau d'atome 235U se transforme ainsi en 236U, un isotope de l'uranium, dans un état excité de 6,2 Méga-électrons-volts. Cette énergie suffit pour que le noyau puisse franchir la barrière de fission, de 5,7 MeV et se fragmenter en deux autres noyaux comme par exemple le Krypton 93 et le Baryum 140.
(source : Wikipedia)
Le train, merveilleux moyen de transport qui me permet de traverser la Suisse en un rien de temps.
Ouverture (ou sa tentative) d'ouverture du compte postal de l'association Une par Jour.
[les variations olympia D]
... et ce menteur de photographe fabrique le soleil et la sieste...
[stigmate records]
Tombouctou, Zanzibar et Maribor m'ont toujours fait rêver. Sur une carte ou sur un menu c'est la musique des mots qui me fait saliver.
Alors je prends la route pour Maribor qui serpente, indolente, dans le paysage slovène. Ce soir, me prévient-on, ne pas manquer un spectacle de cirque en plein air. La fraîcheur du soir pousse les gens vers les intérieurs, mais près de la place où va se tenir le spectacle, il y a un groupe d'une trentaine de personnes qui trépigne bruyamment. Je me rapproche. Ce sont des autrichiens. Les hommes portent des chapeaux de feutre, pareils à ceux, me semble-t-il, des soldats italiens de la fanfare militaire qui claironnaient à Trieste, la JULIA... mais c'est un bus qui vient recueillir le groupe, ils n'iront pas au cirque, mais le font. Certains ont la chope à la main et chantent, un autre aide avec galanterie les femmes à monter dans l'autocar, et dès qu'elles se courbent sur la première marche, le goujat, gras comme un chapon, leur file une tape sur les fesses en riant fort. Un autre s'appuie sur le nez du bus et semble lui parler. Des poches de son pantalon dépassent une bouteille de rouge et un petit fouet de cuir tressé. Maribor n'est pas seulement EUROPEAN CAPITAL OF CULTURE 2012 mais aussi une région viticole renommée. Et abordable (au propre et au figuré) pour les voisins autrichiens.
Vingt heure. Le spectacle commence. Les artistes arrivent sur une petite scène posée à côté d'un splendide monument rococo, au sommet duquel trône la vierge avec son beau visage, paratonnerre des douleurs du monde.
Les artistes se mettent à nettoyer la scène, rangent, nous jouent l'ennui, la maladresse. Un zigue torse-nu, en patin à roulettes, se casse la gueule, mais pour de vrai, en manipulant un diabolo qui fout le camp dans le public et se partage en deux. Il faut improviser et ils improvisent. Arrive un couple, vêtu de noir qui transporte des pastèques, les tranche et cherche à les partager avec le groupe des maladroits... On va probablement vers une rédemption des maladroits lorsqu'ils auront goûté au fruit, un happy-end qui me fait bailler. Je vais au bord du fleuve.
Une déclaration sur l'Art, collée contre un bâtiment moderne se reflète dans l'eau qui tremblote...
Après avoir repoussé l'armée de Soliman le magnifique un peu par miracle, avec l'aide de Dieu, bien sûr, mais aussi surtout grâce à un esprit combatif inoxydable, voilà Vienne évangélisée (500 ans plus tard) par un homme seul, un américain, qui ne parle pas l'allemand. Alors il peint sa foi, lui donne de la couleur avec une simplicité, un dépouillement qui est largement aux antipodes du style Rococo triomphant de la ville qu'il veut convertir.
Pisse-t-il dans un violon ? Le christ, sa mère, particulièrement, sont célébrés à tous les coins de rues. Partout la grandeur de l'église et du pouvoir se donnent la main dans le marbre.
Que cache cette passion de la peinture ?
« VIENNE ! C'est maintenant où jamais. » m'annonce un dépliant.
-C'est maintenant parce qu'il faut vous décider rapidement, il n'y a bientôt plus une chambre de libre dans Vienne.
L'appliqué préposé de la Touristen Information n'a pas rajouté : "Mon pauvre Monsieur..." mais j'ai vu qu'il le pensait. Son polo couleur lavande était plein de taches de gras. Je suis pas très regardant mais impossible de ne pas s'imaginer le type arrondir ses fins de mois dans les cuisines d'un chinois - devant un wok.
-Et puisque nous y sommes, les bateaux pour Bratislava ?
-Complet jusqu'en décembre. Peut-être que ma collègue, à gauche en sortant, peut encore vous trouver une place dans les semaines qui viennent.
-Danke schön.
"Femme, alcool et bonne chère, Gustave Klimt était un authentique bon vivant... "
Oui les femmes. Partout. A poil sur les fontaines, en cariatides soutenant des balcons... il y a plus de femmes nues que de paysages dans les musées. Une véritable obsession (viennoise?).
"Peut-être que vous n'êtes pas à tu et à toi avec cet univers et que vous n'avez jamais osé aller à un concert - la peur de ne pas savoir quoi mettre, comment se comporter ni même à quel moment applaudir."
Ça commence aux alentours de dix sept heures : des hommes et des femmes en costumes d'époque, coiffés de perruques, vous draguent pour vous inviter à assister AU concert de la semaine (qui a lieu tous les jours). C'est charmant et on se photographie parmi.
"Au-delà des marques internationales très tendance, Vienne, ce creuset des métiers d'artisans, permet aussi de vivre une expérience shopping d'un autre genre."
C'est vrai. Et c'est une troublante sensation de marcher dans la Vienne commerçante où toutes les grandes marques se bousculent dans des arcades somptueuses et d'entendre battre les cloches le rappel des heures.
Vienne est un peu comme un gâteau au chocolat de chez Sacher : riche, onctueux, bourratif...
Vu un japonais figé devant l'Atelier du Peintre de Vermeer.
Vu un moine et un mendiant, face à face à l'entrée de la cathédrale, faire la manche.
Vu des bulles de savons s'éclater contre une femme nue, en marbre.
Vu un africain, dans le métro, faire semblant de téléphoner - peut-être pour se donner un peu de contenance.
Vu d'autres pareils, dégainer, regarder l'écran, rengainer et refaire la même chose, trente secondes après, comme s'ils avaient oublié qu'ils venaient de le faire trente secondes avant.
Vu un homme allongé sur les pavés photographier sa compagne.
Vu un visage d'homme qui aurait pu être peint par Dürer.
Vu une femme rire de me voir me battre avec mon plan de la ville.
Vu d'autres regarder comme moi les explications savantes au bas des tableaux.
Vu un nuage coincé entre deux immeubles au-dessus du Café Central.
Vu vibrer un arrosoir dans la lumière d'automne.
Sublime expo Klimt au Château du Belvedere de Vienne.
Beaucoup d'agitation, de débats, de discussions, d'appropriation de son travail par:
- 1 l'office du tourisme pour booster VIenne
- 2 les milieux féministes pour s'outrer de la sacralisation d'un érotomane talentueux
- 3 les hagiographes de Klimt qui veulent le placer à la source de l'Art Moderne
- 4 le commerce et les magasins de musées qui vendent des crayons Klimt, des aimants à frigo, des tasses, des foulards, des blocs-note, des calendriers, etc..
Chacun y allant de son petit refrain.
1ère supputation : Les pinceaux de Klimt sont en poils pubiens de jeunes vierges qu'il aurait arraché avec les dents.
2ème supputation : Les femmes que peint Klimt sont bien vivantes, bien en chair puisqu'il peint d'après photographies. Il les aurait dénudées, en aurait abusé sexuellement, profitant de leur ignorance.
3ème supputation : Venant de milieux défavorisés le plus souvent, elles ne pouvaient se défendre.
4ème supputation : Sa peinture est « Le laboratoire de l'Apocalypse » et annonce le déchirement entre tradition et modernité, déchirement qui dépeint l'indolente décadence de l'Empire que va enterrer Sarajevo.
5ème supputation : Il peignait ses modèles nus avant de les recouvrir d'or, de fleurs stylisées et d'étoffes richement décorées pour préserver le secret qui le liait au modèle.
Et c'est ainsi, qu'en tricotant les supputations avec les faits qu'on produit du mythe, le principal intéressé n'étant plus là pour confirmer ou infirmer.
A chacun donc son Klimt et a chacun son Histoire...
Il s'est pris un coup de couteau dans la figure, c'est tout ce que je sais de lui, nous ne nous comprenons pas autrement que par gestes maladroits. Et sur la revue qu'il me tend, sourit le Dalaï Lama, prince de la non-violence et des opprimés. Thank you ! Yes ! Et c'est avec les mêmes gestes maladroits que chacun retourne à son destin, avec un dernier thank you...
Bratislava, quelle belle allure joyeuse hier soir ! Un vent chaud remuait les arbres où sur des mètres de câbles tendus se balançait indolente une expo photo. Les jeunes filles étaient en promenade, généralement par deux, s'accrochant l'une à l'autre pour éviter de se casser la figure du haut de leurs hauts talons - et glougloutent de rire quand l'une se tort un pied avec des allures de jeune pouliche qui vient de naître. Les garçons, eux, baguenaudent en bande et jettent parfois des regards obliquent aux filles, en tirant sur leur clopes et en s'accrochant à leur bière.
On m'accoste deux fois pour me demander le chemin, en slovaque, une fois en allemand. Nein, ja, yes. Ne pas savoir parler n'empêche pas de communiquer. Yes, I learn french, me dit un jeune homme. Comment t'appelles-tu ? Merci beaucoup me répond-t-il, et mon rire le fait rire aussi. Il me demande ensuite si je suis anglais.
La très belle ville historique est prise d'assaut par des groupes de touristes qui débarquent d'immenses bateaux, des hôtels flottants de plus de 100 mètres de long, qui remontent ou descendent le Danube et font escale ça et là au gré du programme proposé. Puis disparaissent aussi vite qu'ils sont venus.
Accueil chaleureux au Musée de la Ville que je suis le seul à visiter. Un surveillant me précède, allume les salles, les éteint quand j'en sors, me guide et me couvre d'explications sur cette région vinicole réputée depuis le Moyen-Age. Au premier, les dames sont surprises de voir arriver quelqu'un, vite cherchent à allumer les lumières, mais il n'y a pas de courant électrique. Elles sont confuses mais la pénombre ajoute un sentiment d'intimité plaisant.
Sorry ! Sorry !
Je sors ravi.
"La vérité du voyage n'est pas de rejoindre un lieu. Le vrai récit est entièrement contenu dans un itinéraire, dans un mouvement, au long d'une route instable et fluctuante qui suscite les expériences insolites et l'abandon de toute certitude."
Quelle touchante invitation au voyage, que de marcher sur les traces de Corto Maltese au Chateau de Penthes, avec de superbes photos de Marco d'Anna.
Ciel, mon fiscaliste m'assurera-t-il que les plus beaux voyages se font par la fenêtre ?
Ah non Monsieur, vous ne pouvez pas nous photographier. Mais vous pouvez prendre Julia Roberts .... sur l'affiche du nouveau parfum de Lancôme: La vie est belle.
Mais oui qu'elle l'est, pas vrai ?
[Donat Dufour]
Je l'avais perdu, mais voilà qu'elle vient de réapparaitre et elle toujours prête à se faire photographier.