GE
Belle réussite pour Alan Humerose que cette expo de photos à l'occasion du livre "Traits d'union" pour l'association AGIR (Action pour la Genève Internationale et son Rayonnement"
Pour 20 francs, j'ai posé pour cette image, chaque doigt posé, lui, sur un senseur. Ce que vous voyez là, c'est mon aura. Je vais faire la queue pour la faire décrypter par une médium. Mais j'hésite: dois-je lui dire que la photo est tombée, que quelqu'un a marché dessus, et que j'ai été la passer sous le robinet ?
"Ben... normalement, ce n'est pas nécessaire"
Jeter les cendres d'une personne très chère dans le lac Léman ? J'opterai pour un endroit moins universel.
Bientôt à la télé. Elle s'entraîne à prononcer mon nom de famille, et moi, son prénom: Navjeet. Gros éclats de rire en direct.
Ô temps! suspends ton vol... que nous puissions déguster nos desserts tranquillement...et parler encore...
"Je voulais changer le monde, mais je n'ai pas trouvé de baby-sitter", lu ce jour dans un journal citant un mouvement féministe.
Pour ce soir ce sera une aspirine et Italo Calvino.
Quand tout fut enfin prêt, voilà que tous s'assirent autour du repas. Alors que tous étaient en train de manger comme cela, Dieu ouvrant la bouche, se mit à parler... Vous ne savez pas quelque chose ; voilà que nous sommes tous rassemblés, nous nous gavons, notre ventre se remplit, nous plaisantons, nous rions, nous parlons tous ; hé bien, vous ne le savez pas, mais il en est un parmi vous qui doit me trahir... Aïe, Maître ! est-ce pour de bon que vous avez dit cela ? De grâce, Dieu, dites-nous qui a l'âme si noire, nous allons le tuer... leurs visages se fermèrent tous ; ils demandaient à Jésus, est-ce moi, oh, est-ce moi ? Jésus leur dit : vous perdez tous votre temps à parler : inutile de vous fatiguer la bouche pour rien ; celui qui met la main à la gamelle en même temps que moi, c'est lui précisément qui me trahira ; mais malheur à lui ! il aurait mieux valu que sa mère ne l'eût jamais enfanté !
La semaine dernière, alors que nous préparions l'exposition UPJ chez Fotografika
Ane Marie nous visite, Elle nous a dit très enthousiaste qu'elle fait également une photo par jour dans son EMS, Aujourd'hui, elle nous a apporté un échantillon de son travail, un coucher de soleil depuis son balcon. Une image, une rencontre !
"Nous sommes à Las Vegas" dit la petite. "Non", lui répond Sharon Osbourne de l'émission America got talent (Du talent à revendre titre de l'émissions sur la chaine TVA, en français).
À 7 ans, elle siffle merveilleusement et chante joliment ... et elle ira à Las Vegas ... :)
Ayer,
Richard monte dans le "car postal" visiblement connu du chauffeur, celui-ci lui cherche une place parmi les écoliers qui se rendent à Vissoie. Je fais remarquer à Ludmila que Francis, attiré par la petite guirlande et la personnalité du portraituré, aurai déjà dégainé son appareil en l'interpellant. Un sourire complice et pourquoi pas nous !? Toutefois, discrète et rapide, je sors l'appareil de ma poche laissant Richard dans ses pensées. Il regarde défiler le paysage, comme si sa vie y était inscrite...
Il est revenu d'Islamabad et me ramène cette poudre blanche en cadeau... Intrigué, je goûte, c'est du sel.
"Tout est provisoire et tout s'achète. L'homme est un produit comme les autres, avec une date limite de vente."
Frédéric Beigbeder, 99 francs
C'était un samedi. Sarah et Pierre-André se sont dit OUI!
Le carnotzet, l'antre de la convivialité et des grandes théories!
Le vieux Scuol, d'un charme aimable, est heureusement préservé du business alpestre.
L'automne, d'un seul coup. Trois fois raté mes correspondances. Mouillé jusqu'au slip. Des clochers d'églises comme des crayons. Grosse bousculade dans le train de Merano. L'écoulement du présent dans le passé. Une allemande angoissée de ne pas avoir composté. Cette question qui tourne en rond comme dans une cage de hamster : d'où vient l'orgueilleuse prétention de faire une trace ? Des Italiens qui parlent l'allemand, d'autres le Latin. Une pizza à deux euros. Des troupeaux de mômes au biberon numérique. Une jeune femme de 20 ans que j'ai déjà vue à Mexico il y a trente cinq ans.
A moins que je rêve.
Mais je rêve.
Villach ! Un petit bourg de Carinthie dans le sud de l'Autriche où est né Paul Watzlawick, auteur, entre autres, du célèbre FAITES VOUS-MÊMES VOTRE MALHEUR. Le centre ville est joliment animé, fleuri, achalandé de babioles pour les touristes et constellé de pâtisseries. Si on s'éloigne de cette colonne vertébrale qu'est la grand-rue piétonne, des dizaines d'arcades vides tendent les bras à d'hypothétiques preneurs. Une multitude de slogans politiques sont graffités sur des murs décatis, sur les vitrines vides, et s'interpellent en silence.
Je n'en sais pas plus, sinon que la vitalité urbaine reste cantonnée à cette unique zone piétonne. Que les magasins qui proposent de la téléphonie sont pleins, et que Paracelse, l'alchimiste né ne Suisse a passé son enfance dans le coin. Tout ça me passe dessus comme sur un goretex trois couches. La chose que je n'oublierai pas, ce ne sont ni les faits d'histoires, ni la période romaine de Villach et les épopées passées, mais les élastiques qu'une vendeuse dans une papeterie m'a donnés parce que ça ne faisait pas sens, pour moi, d'en acheter toute une boîte.
Aujourd'hui, mollets dans le vent et pieds dans la neige !
Frioul enchanté !
Au Monte Santo di Lussari, vue somptueuse sur les Dolomites, les Alpes autrichiennes et sur le massif du Mangari.
Accessible à vélo, en télécabine ou à pieds pour se retrouver dans une carte postale grandeur nature. Une dizaine d'échoppes bordent la seule petite rue de ce hameau d'altitude. On peut y boire et manger, acheter des vues de la région, des images pieuses et des cailloux. Près de l'église, un groupe d'hommes mûrs dirigés par une jeune femme chantent à cappella des chants frioulans.
Drissa Fofanna est inquiet. A chaque arrêt du train, il demande à ses voisins si nous arrivons à Trieste. Je l'interpelle en français ce qui le rassure, lui arrache un sourire et le fait se rapprocher de moi. Drissa est en route depuis des mois, a quitté le Mali, traversé le désert par la Lybie et pris la mer pour accoster à Lampedusa.
-Le milieu de la mer est immense, immense. On ne voit même plus la terre...
Le voilà en Italie, embauché par un Tunisien pour un salaire de 300 euros par mois, moins la nourriture. Il vend des vases. Les Italiens sont gentils. Une femme lui a un jour donné une couverture. Mais, si les choses s'arrangent, si les islamistes quittent le Mali, il retournera. Au nom de Dieu. Sa famille lui manque.
-Au Mali, tu sais, si tu as faim on va te dire viens manger... Ici c'est pas pareil.
LA SOUFFRANCE de Carlos Gonzalez par rapport à ma série de photos «Â Les petits secrets » se résume comme suit. De plus en plus il ne peut pas entrer dans le sujet de la photo. Les photos deviennent en quelque sorte hermétiques.
Je n'ai pas l'habitude de faire des explications concernant mes photos. Cependant, le credo d'UPJ «Â une image, une rencontre » semble dans ce cas être compromis.
Pendant la charmante exposition d'UPJ'istes chez Fotografika à Gland j'ai demandé à lui si cet effet de se fermer devant une image se produit aussi avec une photo en noir et blanc, ou en couleur. Mais non. Selon lui c'est peut-être une question de «Â programmation »Â : on est habitué à des photos couleur et N&B, mais ne pas à des photos bleues.
Donc, pourquoi je fais des photos en ce bleu malsain ? Tout d'abord, elles ne sont pas d'un bleu pur, mais elles sont en bleu plus orange. Pour moi cela change tout. Le bleu froidit, et parce que ce n'est pas mon but, je les revive/réanime avec l'orange. Et je jongle aussi avec l'exposition, et elles sont en format HDR, High Dynamic Range.
«Â Les petits secrets » pourraient très bien exister sans cette manipulation, mais je ne l'ai pas voulu, car j'aime expérimenter. Transformer les photos en bleu + orange (ce n'est pas un mélange!) fait sortir plus de détails, crée d'autre accents, ambiances, et oui, je l'avoue, crée aussi un léger dérangement chez le spectateur (au moins c'est ce que j'avais espéré). La photo se désintègre légèrement, et devient sous un certain angle une sorte de puzzle, qui demande plus d'effort pour y pénétrer, C'est voulu. La récompense est qu'on puisse se sentir satisfait au moment d'avoir réussi a résoudre le puzzle. C'est pas évident, car l'exposition Fotografika montrait «Â Les Petits Secrets » n°. 4 du 18 août à travers. (Bien sûr, je l'ai retourné). Mais cela était aussi le cas d'une photo de théâtre en N&B, qui était pareil dessus dessous. Donc ici ce n'est pas spécialement la couleur qui fait erreur, mais dans ce cas probablement le va vite du poseur.
Alors, je ne peux pas résoudre ce sentiment désagréable de Carlos en regardant «Â Les petits secrets ». Il faut qu'il tienne encore un petit moment le coup, et le mieux est peut-être de ne pas ouvrir les vignettes et de voir ailleurs. Le secret reste le secret. «Â Une image, une rencontre, un secret »Â ?
Pour moi, le ciel est un des plus grands mystères car il représente l'infini.