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- Madame, je suis la sécurité du magasin, vous ne pouvez pas photographier ici.
- ...
- Non, vous ne pouvez pas...
- ...
- Alors je vous le dis que vous ne pouvez pas
Pendant que Reto parle du pont et son béton...vogue la galère...
Thierry crée des liens. Il relie tous les quartiers de Fribourg avec de la fibre optique.
François et Didier, deux bons vivants qui donnent vie au caveau I Love Lavaux tous les premiers jeudis du mois.
Le giratoire permet une meilleure fluidité de la circulation. Parfois, en plus d'être utile, il est même joli.
Aujourd'hui, photographiquement parlant, je mariais Stéphanie et Cédric.
La véritable mandoline permet de couper légumes et fruits en tranches, en bâtonnets ou en tranches gaufrées.
Il y a quoi au menu lorsque la Mafia s'invite à table ? De la cervelle ?
La photo qui trouve le photographe sans qu'il la cherche, véritable bonheur du photographe.
Quand l'improvisation s'invite à la fête, la réussite n'est pas loin
Je pars. Délicatement. Quitte le berceau de mon quotidien. M'arrache à ceux que j'aime, à ce que j'aime, à ce qui m'a nourri. Partir de Genève en bateau, pour éviter de se retrouver dans une de ces bétaillères volantes qu'on vous suspecte de vouloir faire exploser en vol, est un luxe.
Me voilà sur le Simplon (850 passagers, mille chevaux vapeurs) qui fend la bise, retrousse les vagues en dentelles...
Capitaine, je peux monter dans le poste de pilotage ? Vous allez où me demande-t-il. Vienne, peut-être, Istanbul, l'Inde... Il sourit, et doit me prendre pour un doux dingue. Je ne sais pas vraiment trop quoi dire, lui a sa barque à mener, alors pendant que je le photographie, je pense au nom de ce bateau qu'il commande, le Simplon, un col des Alpes ! Fendre les flots sur un col des Alpes n'est pas moins curieux que d'embarquer sur un bateau pour l'Inde depuis Genève.
-Bon voyage !
A Lausanne, je passe du Simplon au Général Guisan. L'ambiance est guindée, feutrée.
Un couple d'allemands, cuivré par le soleil, la soixantaine un peu lasse, promène deux nounours en peluche :
-Vous leur faites prendre l'air ?
-Ja, réplique l'homme. auf deutsch. Ce sont nos mascottes, elles nous suivent partout pour nous protéger de la pluie et du mauvais temps.
-Un parapluie ne serait pas plus pratique ?
-Ach, lustig, vous êtes très drôle...
Plus loin, dans un Tea-Room, attablé à côté de deux grand-mères :
-Je veux lui acheter une carte postale avec des papillons
-Pourquoi ?
-Mais parce qu'elle aime les papillons. C'est pour lui faire plaisir, tu sais.
...
-Tu as trouvé tes papillons ?
-Mais non. C'est pas des papillons que je cherche, c'est une carte postale avec des papillons dessus...
Rochers de Nayes :
Vue divine sur le Léman. Visite du soigné petit Jardin alpin entretenu par une poignée de bénévoles passionnés.
Sur un banc, Montgomery Morton et leurs maîtres, jouissent en silence de ce petit paradis fleuri. Madame s'extasie quand je lui dis venir de Genève. Elle rêverait de s'installer au bord du Léman. Me trouve chanceux d'habiter une si belle région. Monsieur, lui, moins enjoué enchaîne avec le trémolo d'un souvenir qui semble douloureux. Je suis venu ici en 1974 avec ma maman, pour moi ce lieu est très important, c'est un peu un pèlerinage que nous faisons... Son souvenir est ici, dans ces rocailles fleuries. Vous comprenez, un lieu, un endroit peut être habité...
Have a good day, it was a pleasure talking to you.
...
Je devais faire pipi, confie le retraité qui surveille le jardin alpin, pas dans le jardin, bien sûr, en dehors, derrière un rocher. Alors je l'ai vu, immense, à quelques mètres de moi, et plus jamais depuis. C'était un grand aigle, il devait venir des Alpes...
....
Je saute dans le train à Montreux en direction de Sierre. A Sierre prends le car postal direction Zinal, pour me rendre chez nos deux collègues d'uneparjour, Catherine et son frère Jean-Louis.
A mi-chemin, un homme d'un bel âge, avec un sac à dos en coton bleu, interpelle le chauffeur qui s'arrête. Il peine à monter, laisse tomber sa canne, tout encombré par son bagage. Je prends ses affaires, l'aide à gravir les marches raides du car. Il s'assied à mes côtés en respirant fortement. Sa chemise en flanelle élimée libère l'odeur acide de l'effort. On ne se dit rien pendant un moment, peut-être me respire-t-il comme je le respire ? Puis très rapidement, comme s'il avait senti que j'aime les livres, le voilà à me parler de Dantes. Il est italien, professeur de littérature à la retraite, retiré pour quelques temps à Zinal. Il me confie s'intéresser à ce qui a précédé Dantes, à ce qui, en amont de la langue italienne, a irrigué son Å“uvre. Je suis étourdi par cet érudit tombé du ciel, complètement ballotté par son flot de connaissance.
Toujours partir de la source est ce que j'ai retenu de cette fulgurante rencontre, le reste je l'ai déjà oublié.
Je m'engage dans la pente du Pas du Chasseur en direction du lac d'Ar-Pitetta. C'est une montée vertigineuse qui rend le souffle court. Je me surprends à tirer sur la chaîne qui balise le parcours comme pour ramener le sommet à moi jusqu'à ce que je me rende compte qu'il vaut mieux, humblement, monter soi, à petits pas, jusqu'en haut et laisser le sommet là où il est.
Accroché à la pente, le battement d'aile d'un regret me traverse l'esprit : je suis sans téléphone, si jamais... mais si jamais est emporté par un rire qui me déborde. Une petite voix alors me dit : Pauvre cloche, laisse les Swisscom où ils sont, reprend ton souffle, apaise-toi et monte...
L'homme craint peut-être la montagne parce qu'elle tutoie le ciel et que jamais, quoique qu'il édifie, il n'arrivera à rivaliser avec elle. Alors il accroche à ses pentes ses câbles et ses ferrailles, y hisse des cabanes, plante sur les plus hauts pics des croix et des drapeaux, comme s'il avait conquis la lune, et confond, avec une arrogante piété, le sommet d'une montagne avec le sommet d'un clocher.
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Vu une demi-douzaine de cerfs dans la pente et trois chevreuils à une encablure du village.
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Jean-Louis Claude projette un film de 50 minutes sur son dernier voyage en Inde. Un véritable petit bijou en forme de point d'interrogation.
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La montagne : la trace du paysage qui s'exténue.
Face au mémorial de Nietzsche. Mais à quoi sert la pensée la plus fine, la plus étincelante si elle bute continuellement sur le gendarme couché de la chair ?
Rencontre de Giacomo et d'un collègue, au cÅ“ur du bled, armés jusqu'aux dents, en route pour tirer du gibier. Je leur dis venir de Genève où la chasse est interdite, chose que les deux chasseurs trouvent inconcevable.
Puis Davos pour Kirchner, Saint Moritz pour Segantini.
A Saint-Moritz, un poil moins glauque que Davos, je me rends au musée Segantini, un bâtiment de caractère en pierre de taille. Un homme s'insurge qu'on ne lui octroie pas un rabais à l'entrée (pour X raison) et tient tête à la dame de l'accueil - restée extrêmement polie - il insiste avec une obstination pathologique qui force d'abord mon admiration suivi d'un agacement que je ne peux plus contenir. Je gratifie d'un sourire complice la préposée aux tickets pour la soulager un peu de la tension qu'a propagé cet imbécile.
Segantini, entre Anker, Giovanni Giacometti et Hodler, est certes moins novateur que Kirchner. Ce qui me plaît ce sont ses tentatives de transgresser la parfaite maîtrise de son geste, ses hésitations, comme un montagnard qui aurait décidé ne pas poursuivre son chemin vers les cimes, pleinement satisfait de la mi-pente où il se trouve.
Tautologie de l'audio guide : Bergers et bergères amènent leurs brebis à la bergerie au crépuscule... N'apprends pas grand chose de plus que ce que mon Å“il découvre dans les toiles.
Sommes deux dans la salle ensoleillée au petit-déjeuner.
Richard, un monsieur de 85 ans, me dit être venu ici pour la première fois en 1960. Il a travaillé 42 ans pour la même entreprise et passe une semaine par année à la Pensiun Andreola depuis 52 ans. C'est tellement beau ici, pourquoi aller ailleurs. Même si c'est chaque fois le même paysage, c'est chaque fois différent. Je venais à Sils Maria avec ma femme et un couple d'amis. Mais mes amis sont morts et ma femme a de la peine à marcher. Elle m'attend à la maison.
L'envie, oui, l'envie de faire des choses, si on peut, l'envie c'est la seule chose qui compte encore pour moi. Heureusement que mes os me supportent encore. Mais une semaine me suffit, je suis content de rentrer aujourd'hui.
Au revoir Monsieur !
Première framboise du framboisier!!! Comme on dit, vaut mieux tard que jamais. Miam!
C'est parti! J-2 pour se laisser du temps pour soi, pour la réflexion et les choix.
(Stieg Larsson)
« Dis donc François, c'est quoi ces chamailleries avec Nicolas dans la cour ?
- C'est lui qui a commencé, il m'a traité de menteur...
- N'importe quoi c'est toi qui as commencé, t'as frimé avec tes Petroplus, en plus c'est nul les Petroplus ça dure à peine six mois !
- Et toi avec tes Lejaby tu crois que c'est mieux ?
- Ouais ben fait gaffe je connais un judoka, il va venir et il va te casser la gueule...
- Et ben moi je connais un grand noir qui a eu un César !
- Et ben moi je connais un petit blanc qui a eu un Oscar !
- Et ben moi je connais un tennisman, et il est chanteur en plus et je l'ai dans ma playlist...
- Bon ça suffit, arrêtez tous les deux ou je vous mets au fond avec Mélenchon !
- Oh non pas Mélenchon... »
Need of nature or natural
My network is out of control
I don't want to meet anymore
I have a lot of friends
Who are not really my friends
I want to be alone as I am
But for real
I want to take reality
Out of the fiction of the daily life
I want to get out of Me
And leave Me as he is
I don't want to compromise anymore
I am here with Me
And still I don't understand Me
I am not deep or what so ever
But Me do enjoy my company
Me and I do share a lot
Within respect and dignity
We never lie to each other
Most of the time we do feel bored
We always know how far not to go
Me and I do believe in human
We do love nature
And its force to get rid of everything
Me and I are different
Even though we are always together
Me and I came across each other
The day after the day before tomorrow
Me and I never knew how much connected we were
Till that morning at the roundabout way
Where we found ourselves
Facing life and death
I was Me
And Me was I
Through death and life
We came across our unique being
Facing two directions at the same time
Then the light rises
And I understood
Me was the only friend I ever had
Guy Wouete
Antwerp, 9 / 2012
dans le car postal du val d'Anniviers, cet "bande de jeunes" sont partis de Berne pour rejoindre Chandolin et dévaler la pente jusqu'à Chippis. Pourquoi pas !
Un peu tôt M'sieur renard pour votre dîner !
vous dérangez les écureuils et les sittelles
repassez plus tard...