GE
Oui oui c'est une espèce très dangereuse ces hommes... on l'oublie souvent !
Sommet genevois de UPJ: nous blablatâmes et ce fut fort constructif. Nouveau site en perspective, projets d'expo et, la cerise sur le gâteau: création de l'Association! Pour les 6 ans, bientôt. Et en prime, du champagne apporté par Daniel, invité-surprise, dont les photos seront bientôt visibles sur le site.
Le père du garçon m'explique qu'il habite juste au-dessus et qu'il a tout essayé: lui offrir des partitions, lui proposer des cours, des vrais, de violon, de changer son répertoire, de respecter le règlement et se déplacer toutes les 25 minutes et pas seulement d'une dizaine de mètres... rien n'y fait. Cet archet monocorde lui scie les nerfs.
Ma souris caresse la barbichette de mon fils, et me rapproche de l'autre bout du monde
quelqu'un m'a dit hier, "c'est triste de voir mourir une fleur." je confirme...
Une panne électrique causée par la chute d'un arbre sur la ligne électrique.
Chute qui fut elle-même provoquée par les forts vents de l'EST au petit jour.
Comme de raison, qui dit panne électrique dit perte de connexion Internet.
Les enterrements les plus tristes sont les enterrements de fleuristes...
Mais que signifie cette cerise au milieu de la ligne de vie d'une main ?
Ce même soir :
Les Auer inaugurent leur fondation et reçoivent le ministre de la culture.
Gabriel fête ses 39 ans et reçoit une cravate.
Johnny enflamme le stade de la Praille et reçoit un joli cachet.
Un rossignol chante dans un fourré au crépuscule.
Les joyeux coups de jarrets de Michel me font penser au très beau texte d'un des plus grands-écrivains-cycliste-suisses - et injustement méconnu, Charles-Aibert Cingria :
"Le jour s'affaisse. De suaves petites étoiles commencent à naître. Le sol est invitant, fardé, aimable, élastique, lunaire. Ou bien c'est moi, et alors je suis dans des dispositions extraordinaires, ou bien c'est ce grand frémissement subit d'en haut des peupliers qui n'est pas des oiseaux mais le vent que je ne sens pas parce que je vais avec, qui me pousse et fait que je vais si vite. Aucune fatigue. Cela pourrait être éternel. Je suis un cristal qui ne respire pas : qui existe – c'est l'intention – le reste qui était fendu pour récupérer, obligeant à un rythme d'esclave, est aboli. Par le bas, je reste animal, mais je suis une boule. J'ai frais aux chevilles. Je n'ai plus besoin de voir. C'est adorable. J'ai aussi un peu peur. C'est adorable. Je vais excessivement vite. Un bruit, le seul, à part ce torrent momentané des feuilles sur quoi éclate la lune, est ce grincement mutuel – sexuel – de deux bois profondément encaustiqués, l'un, ocre, de vieux miel de frelons, l'autre grenat comme le porphyre de certaines gaules des saules, et c'est mes jantes. Je suis heureux de ce siècle, heureux de ce sable, heureux de ma selle Brooks aux exquis craquements."
C'est sans doute l'ardeur contenue dans le vaste espace du slip qui fait des duels une affaire de mâles. Dans les romans d'Alexandre Dumas en tous les cas, c'est à coups de sabres et d'épées - sans que je n'aie jamais su vraiment la différence entre un sabre et une épée - que pavoise la virilité. Si les deux protagonistes sont des enfants mal équarris par une éducation trop lâche et une self-estime démesurée, la compétition, pour atteindre le pinacle, risque parfois de faire des dégâts collatéraux. C'est parce qu'ils se croient le centre du monde, et que rien d'autre ne compte qu'eux (c'est presqu'un jeu de mot !) qu'il faut se tenir à distance de ces enragés pour ne pas prendre des coups, (ou une balle perdue).
Aujourd'hui la musique, le rock et le heavy metal ont adouci les mÅ“urs. Ce n'est plus à coups de pétoires que les choses de l'honneur se règlent, mais à coups de clic et de clac. (L'image remplace la lame).
Sony Nex 7 contre Nikon D3, en rafales - si on veut bien - et pour faire court et passer à autre chose, les véritables vainqueurs de ce duel de Mickeys, ce n'est ni l'un ni l'autre, ce sont les nippons.
Ce que je ne ferai pas aujourd'hui :
...caresser le chat, je ne sais pas où il est. Du cerf-volant, les fils sont emmêlés, les attaches incomplètes, le vent se traîne dans les fourrés. Lire Homère, jamais pu. Un oeuf au plat, pas envie. Me baigner dans l'Aar, un fleuve qui traverse la ville de Berne, Berne est à deux heures d'ici, pas le courage de prendre la route au moment où tout le monde la prend pour rentrer chez soi, las, recru. D'ailleurs l'eau de l'Aar doit être glacée. Penser à l'Amour. L'écrire c'est pourtant déjà y penser un peu, me voilà pris en flagrant délit de contradiction. Puisque j'y suis : certains y pensent trop, d'autres pas assez. Faire du jogging, ça me dépasse. Ecrire au pape, comme quelqu'un que j'ai connu, qui envoyait au Vatican, à l'attention de Sa Sainteté, des récriminations sur le peu d'engagement de l'église envers les indigents. Faire du cheval dans la campagne avec un gestionnaire de fortune et parler des problèmes de la zone euro. Sortir en boîte. M'inventer un pseudo par coquetterie. Aider mon fils à nourrir ses abeilles, qu'il se débrouille, lui qui me reprochait (avec une tendre ironie) de l'avoir trop couvé.
Ce que je ferai aujourd'hui :
...sur le champ, à l'instant, manger une banane pour jouir de la sensation râpeuse de sa chair fond du gosier et l'écouter me raconter son long voyage jusqu'ici...