GE
C'est fini avec la petite série d'invisibilité. Je colle l'œil à l'objectif, en réduisant le champ de vu, le spectacle qui se présente à l'œil. Bric-à-brac journalier. Réduction voulue pour gérer et digérer, pour traduire le spectacle en signal, pour communiquer, accentuer l'amour.
Une pièce de théâtre "Prométhée" de la Compagnie Zarina Khan.
l'optimisme règne à l'approche de Noël...
A moins qu'il n'apporte déjà des cadeaux avant les flagellations économiques.
Les vigiles du salon d'art contemporain ouvert juste en face, sont venus renifler cette redoutable menace !
3 pianos à queue dans la fosse de l'Opéra de Bordeaux.
façonné à coup de battes de base-ball (la mosquée n'est pas loin).
Le renard de retour sur la lune. Superbe expo de Fred Merz au thàatre Pitoeff
"Tu as une bonne tête toi, je vais te donner un truc pour gagner de l'argent facilement" me lance ce fumeur de cigare en gilet blanc.
J'ouvre un oeil.
"C'est simple.Tu montes une plateforme de trading sur les devises. Retail, bien sûr. Genre 100 frs la mise minimum."
"Ensuite, tu proposes aux gogos de placer leur argent avec un levier de 100 fois. Ca multiplie les gains d'autant mais ... les pertes aussi. Et avant qu'ils comprennent qu'avec un mouvement de 1% du marché contre eux, ils ont tout perdu, tu as le temps de faire ton beurre. Tu piges ? Tu fais quoi dans la vie, à part prendre des photos ?"
Après une visite au Cern, une prière s'impose:
Synchrocyclotron priez pour nous !
Offrez-nous aujourd'hui de pouvoir nous déplacer à la vitesse des neutrinos. Aller plus vite que la lumière, c'est voyager dans le temps, sans viellir. Voir ce qu'il restera du monde dans 1000 ans: le rêve ?
Il y a chez tout quinquagénaire ou sexagénaire, chez le plus attentif, le plus méticuleux, un petit étourneau de dix ans qui ne vieillit jamais.
Tristan Bernard
Juste avant le Téléjournal du dimanche sur la TSR, cette pub est pour vous Messieurs: C&A fait une action de Noël sur les bustiers: le 3ème est gratuit.
"3 copines heureuses pour le prix de 2, c'est vraiment Noël !" renchérit Silvia.
Après la pub pour les Messieurs, la version moins élliptique pour vous, Mesdames.
« La femme, telle que la nature l'a faite, et telle qu'elle attire l'homme de nos jours, est son ennemie et ne saurait être que son esclave ou bien son tyran, mais jamais sa compagne. Cela, elle ne pourra l'être que lorsqu'elle sera son égale en droits, son égale aussi par son éducation et par son travail »
"Confessions d'un suprasensuel" roman dans le roman de la "Vénus à la Fourrure".
il a fini il y a pas mal d'années shooté par une bagnole en rut
je devais sentir déjà très jeune
qu'îl y avait un truc important dans son attitude
un qui n'avait jamais le sentiment de savoir
si j'ai bien compris, à distance de pudeur
il avait le cul assez brûlant
ça lui élevait l'âme vers des délires divins (comme le marquis)
et ça lui éveillait des souffrances à l'intérieur
une espèce de honte d'indignité
et je crois que cette indignité justement
c'est elle qui lui donnait cette présence sans arrogance
ce plaisir humble d'être au monde
et d'apporter toujours quelque chose à un autre
plutôt que de tenter de piller l'univers
ouais
je crois que c'est de là que me vient la conviction flamboyante
que l'efficace est toujours un dictateur
que le sans défaut est toujours un abuseur de pouvoir
être voyou ou ne pas être voyou, c'est la plus belle question
et moi après tout ça ?
j'vous l'avais d'jà dit qu'j'étais chou et incroyablement mignon autrefois
dans un temps lointain lointain
mais bien trop gentil pour en profiter
vous vouliez pas me croire ?
une perle !
surtout pour le silence
le calme et la gentillesse
jamais d'gros mots, de geste déplacé
et ensuite ?
imagine !
50 ans de lutte acharnée et quotidienne
pour ne pas dire ce qu'on attend de toi
pour être sale et bruyant
pour déranger
pour exister
une marche sublime vers l'idéal du voyou
pour une rédemption par l'incivilité
pour une communion par l'insulte
50 années de bonheur, quoi !
cinquante ans de dur boulot !
bon... vous me direz...
j'ai quand même obtenu certains résultats
mais partiels, trop partiels, légers, légers, légers !
hésitant chenapan, demi voyou, voleur avec effort
et c'est pourquoi je dois
" vous ouvrir mon coeur, gentes dames et doux damoiseaux de uneparjour
et me penchant pour vous baiser humblement les doigts
vous avouer que je ne vous mettrai la main au cul
que par la fureur de la pensée et la splendeur des mots ! "
le Stuyvesant club était désert ce soir-là
j'étais venu poser quelques questions à Nora la barmaid
et elle avait du temps
y paraît qu'elle avait connu l'mignon en son temps
"bien sûr que je vois qui c'est !
mais tout c'qu'il raconte c'est rien que d'l'affabulation !
je l'ai bien connu à l'époque de son adolescence
le joli bonimenteur - et il se vantait déjà"
"ma petite chambre de bonne plongeait sur sa fenêtre
par dessus le toit herbeux d'un garage qui servait de terrain de foot
je baisais avec son grand frère
et je rigolais parfois à regarder le gamin, à poil sur le tapis
pendant que la télé crachait ses petits films érotiques"
" «chou et incroyablement mignon autrefois», pas tant que ça !
plutôt sournois et légèrement malsain, certainement menteur !
je m'le serais bien embarqué dans ma chambrette
mais j'avais assez à faire avec le grand frère"
"et puis, moi, je suis parti ailleurs
si vous croyez qu'j'avais du temps en rabe pour penser à lui !"
Nora l'ex bonne blonde avait bien vieilli depuis ce temps-là
à ce qu'elle disait elle-même
à 68 ans la splendeur brutale et redondante de sa jeunesse
transparaissait encore et donnait une belle lumière glauque à ses rides
le réseau de peau usée descendait depuis ses yeux caustiques
jusqu'aux béances d'un décolleté moyennement sage
elle avait aucune intention de m'en raconter plus
et elle m'a viré du Stuyvesant club
j'ai payé mon whisky
et le sien
il y en a d'autres qui croient se souvenir qu'il était un homme d'affaires redoutable et jouissait d'un solide réseau dans nombre de ces pays qui font frémir la surface du rêve et le mystère enfoui dans les petites âmes occidentales
un homme intègre et exigeant
ici à Aden, selon toute vraisemblance occupé à surveiller le travail des employés de ses comparses commerçants
ou peut-être plutôt en train de se documenter sur les processus de production locaux
ou alors cherchant à accrocher le regard d'une belle ouvrière
oui je me souviens du blanc - on devait traverser le grand Nil - le bac près d'Atura - mon troisième fils était malade - on attendait pour traverser - de l'autre côté on espérait le soigner - on pouvait pas payer le bateau - le blanc a payé pour nous - je ne sais s'il était bon - on était obligé de prendre son argent - de toute façon mon fils est mort le lendemain
je suis très vieille maintenant - mais je me souviens du blanc - il était comme eux tous - trop blanc - trop propre - non - s'il vivait encore j'aurais rien à lui dire
j'avais quand même réussi à remonter l'histoire d'une des photos africaines de mon père, une de plus
je suis retourné à mon hôtel bon marché et j'ai mangé une pizza sans goût avec une bière locale
Essayer, se perdre, contourner, se redresser, essayer encore, jeter son cri dans le vide.
Résidus de mots accrochés à la langue qui n'ont pas trouvé assez de force pour s'élancer hors de la bouche.
C'était un vendredi, j'avais dix ans, un chat noir me coupe la route, mon père meurt.
"J'ai six ans. Mais j'ai pas encore l'habitude d'avoir 6 ans parce que pendant longtemps j'avais 5 ans"
Trente huit employés.
Quatre vingts paires produites par jour.
Cinq cents euros de salaire mensuel.
Vingt pour cent de recul à l'export.
Marché intérieur néant.
Demande-t-il des sous pour les indulgences de ses paroissiens ou alors demande-t-il "Venez à moi les petits enfants".