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des cosmonautes soviétiques tournant autour de la terre alors que leur pays a disparu de la carte (films d'archive), qui trouvent plus important le lever du jour sur la terre que les changements politiques, munis d'un humour incassable et de paillettes multicolores de littérature
et ce qui me bouleverse c'est la splendeur sauvage de ces transports de cosmonautes casqués traversant le désert dans de vieux bus scolaires dont les filets à bagages déchirés pendouillent
par rapport au merdier glacial américain de perfection technologique qui ne me donne que des envies de vomissement et de suicide...
sont-ce les moucherons capturés dans les globes de lumière, attirants comme des super-marchés à noël, qui, à force de pisser de trouille au moment de se flamber définitivement et érotiquement dans une sorte de solution finale par l'ampoule à incandescence, ont accumulé ces taches jaunâtres au fond de leurs cercueils collectifs ?
en tout cas je les en remercie, pour l'infinie beauté de ce jaune réveillant subtilement le gris aubergine du ciel de ce soir de début d'hiver - les intermittents du spectacle (et de la vie) devraient comprendre que la mort des petites mains est le carburant nécessaire pour que l'art prenne son envol... et atteigne des sommets
des sommets à la bourse ?
hommage posthume peut-être aux cosmonautes ridicules et splendides qui m'ont donné du bonheur hier
il a fini il y a pas mal d'années shooté par une bagnole en rut
je devais sentir déjà très jeune
qu'îl y avait un truc important dans son attitude
un qui n'avait jamais le sentiment de savoir
si j'ai bien compris, à distance de pudeur
il avait le cul assez brûlant
ça lui élevait l'âme vers des délires divins (comme le marquis)
et ça lui éveillait des souffrances à l'intérieur
une espèce de honte d'indignité
et je crois que cette indignité justement
c'est elle qui lui donnait cette présence sans arrogance
ce plaisir humble d'être au monde
et d'apporter toujours quelque chose à un autre
plutôt que de tenter de piller l'univers
ouais
je crois que c'est de là que me vient la conviction flamboyante
que l'efficace est toujours un dictateur
que le sans défaut est toujours un abuseur de pouvoir
être voyou ou ne pas être voyou, c'est la plus belle question
et moi après tout ça ?
j'vous l'avais d'jà dit qu'j'étais chou et incroyablement mignon autrefois
dans un temps lointain lointain
mais bien trop gentil pour en profiter
vous vouliez pas me croire ?
une perle !
surtout pour le silence
le calme et la gentillesse
jamais d'gros mots, de geste déplacé
et ensuite ?
imagine !
50 ans de lutte acharnée et quotidienne
pour ne pas dire ce qu'on attend de toi
pour être sale et bruyant
pour déranger
pour exister
une marche sublime vers l'idéal du voyou
pour une rédemption par l'incivilité
pour une communion par l'insulte
50 années de bonheur, quoi !
cinquante ans de dur boulot !
bon... vous me direz...
j'ai quand même obtenu certains résultats
mais partiels, trop partiels, légers, légers, légers !
hésitant chenapan, demi voyou, voleur avec effort
et c'est pourquoi je dois
" vous ouvrir mon coeur, gentes dames et doux damoiseaux de uneparjour
et me penchant pour vous baiser humblement les doigts
vous avouer que je ne vous mettrai la main au cul
que par la fureur de la pensée et la splendeur des mots ! "
C'est fini avec la petite série d'invisibilité. Je colle l'œil à l'objectif, en réduisant le champ de vu, le spectacle qui se présente à l'œil. Bric-à-brac journalier. Réduction voulue pour gérer et digérer, pour traduire le spectacle en signal, pour communiquer, accentuer l'amour.
et toujours ces cadenas tels de coléoptères prêts à affronter des prédateurs...
et ses escaliers réservés aux VIP de Paris-photo.
La limite: un pot de fleurs.
les banques sont comme les petites culottes :
plus elles ont de pertes
moins elles ont de fonds propres...
l'optimisme règne à l'approche de Noël...
A moins qu'il n'apporte déjà des cadeaux avant les flagellations économiques.
Woher ? Tja, vielleicht doch, etwas kann Ich sagen
Wohin ? Nanu, was kann Ich sagen ?
En attendant que le soleil veuille bien daigner montrer son nez à Calvingrad, je plonge dans le panoramique abyssal de mon appareil.
Shaily teste le prototype du iPhone 15 et sa touche "connecting with dead people"
Avec un soupçon de tendresse et une bonne louche de cruauté, le dernier roman de Laure dépeint la société de riches expatriés en République démocratique du Congo. Il y a l'ex-hippie qui s'est lancée dans l'alimentaire douteux, la femme d'ambassadeur ivre au bord de sa piscine, le journaliste-bourlingueur désabusé qui gonfle ses notes de frais, le gouverneur local corrompu… Idéalistes s'abstenir.
Déroutes, de Laure Lugon Zugravu, Ed. Faim de siècle et cousu mouche
Le renard de retour sur la lune. Superbe expo de Fred Merz au thàatre Pitoeff
"Tu as une bonne tête toi, je vais te donner un truc pour gagner de l'argent facilement" me lance ce fumeur de cigare en gilet blanc.
J'ouvre un oeil.
"C'est simple.Tu montes une plateforme de trading sur les devises. Retail, bien sûr. Genre 100 frs la mise minimum."
"Ensuite, tu proposes aux gogos de placer leur argent avec un levier de 100 fois. Ca multiplie les gains d'autant mais ... les pertes aussi. Et avant qu'ils comprennent qu'avec un mouvement de 1% du marché contre eux, ils ont tout perdu, tu as le temps de faire ton beurre. Tu piges ? Tu fais quoi dans la vie, à part prendre des photos ?"
Après une visite au Cern, une prière s'impose:
Synchrocyclotron priez pour nous !
Offrez-nous aujourd'hui de pouvoir nous déplacer à la vitesse des neutrinos. Aller plus vite que la lumière, c'est voyager dans le temps, sans viellir. Voir ce qu'il restera du monde dans 1000 ans: le rêve ?
S'accrocher au bonheur comme un alpiniste dans une falaise en sucre.
Est-ce le bonheur des uns qui nous rend heureux ?
Ou simplement le fait qu'ils nous montrent que le bonheur est à notre portée ?
Alors OK!
Mais une fois pas plus. Faudrait pas que ça devienne routinier...
Assaisonner la réalité chaotique d'un peu de bon sens, la cadrer, lui inventer une forme pour ne pas perdre la raison…
Essayer, se perdre, contourner, se redresser, essayer encore, jeter son cri dans le vide.
Résidus de mots accrochés à la langue qui n'ont pas trouvé assez de force pour s'élancer hors de la bouche.
C'était un vendredi, j'avais dix ans, un chat noir me coupe la route, mon père meurt.