GE
(ours ailé de Richard Texier)
était édité par les éditions du DESASTRE?
On a le D et le S mais pas le K.
Stéphanie Pahud publie un sublime Petit traité de désobéissance féministe. Dans le débat sur les "Femmes, à quand la prise de pouvoir ?", elle a cette chute sublime: "Oubliez le sexe !"
Ce responsable de la sécurité veille à ce que le travail se fasse dans les meilleures conditions à
l'Institut de Cryogénie de l'Université de Lausanne.
Uneparjour, où le mariage improbable entre mon psy et ma maîtresse ...
Quand on croise un upjiste au marché, l'orage éclate
Caves ouvertes.
C'est plein de bbbb. British, BCBG, bourrés et beuglants.
ils se reprennent à croire en eux-mêmes
eux-mêmes avant l'obéissance
eux-mêmes avant les marques
eux-mêmes avant le désespoir de la technologie
trente ans durant on leur a répété que l'humain n'a aucun sens, que seuls la course et l'argent existent
et ils se réveillent, secoués de se rendre compte que le réel est encore là qui les attend
oh... à peine quelques uns !
mais ils vont grandir et multiplier
la graine commence de bander dans la terre, infertile depuis un quart de siècle
obstinément et silencieusement, Joseph le maigre se tenait à sa propre méthode
qui ne faisait bander personne d'autre que lui d'ailleurs
bref on trouvait Jo pas très collaboratif
mais enfin ça donnait des résultats
il ne cherchait pas le replay, ne s'obstinait plus à repasser la réalité
il se projetait en avant, là ou il le voulait, quand il le voulait
ce salop pouvait cibler 100 fois le même instant, shooter autant de fois qu'il le désirait la même fiction
depuis le temps, il arrivait à être à peu près n'importe quoi ou n'importe qui
se foutait pas mal de ce qui lui servait ainsi de punching ball
voulait rien savoir - il fonçait sur son chemin
et finalement il commençait à avoir une bonne avance sur nous tous
[la méthode]
ce soir-là, le prêcheur était colère
et ça faisait pas mon affaire
"hey mec !
je vais sur ton site et qu'est-ce que je vois ?
cette vieille mam sublime avec son rôti et les sales mômes qui chahutent... la lumière est noire, tu crois sentir l'odeur des vieux murs et des tapisseries écaillées
alors je fouille... je renifle un peu... et je tombe sur des trucs du Larry
je regarde... je regarde... et qu'est-ce qu'y a à voir ?
une collection de culs dorés se pavanant devant des caméras avec des sourires télévisionnés !
vraiment rien de bandant
je me demande bien comment un mec comme ça a pu connaître la vieille au rôti
dis-moi donc ? d'où vient l'arnaque ?
et toi, qu'est-ce que tu fous avec le Larry ?"
quand le prêcheur est fâché, vaut mieux pas plaisanter, je lui paie deux ou trois bières...
je crois bien qu'il a un peu oublié la vieille et son rôti
[le sens de la photographie]
l'infatigable libido des hyènes qui les force à grincer de rire et à s'assembler pour se renifler le cul...
ici deux hyènes mortes de rire devant une affichette d'un journal suisse
["la vie des animaux de cirque" par le professeur Ronchon]
les objets design d'une société perdue dans ses fantasmes visuels: des boutons d'écrans qu'on n'arrive pas à pousser parce qu'ils doivent avoir l'air lookés, bien plus petits qu'un doigt et noirs sur noir parce que "voir un bouton" ça fait bobet
quand vont-ils enfin nous affubler de sexes en plastic parce que c'est plus "branché" ?
Vu un aveugle toucher le mollet d'une jeune ado avec le bout de sa canne.
Vu une Thaïlandaise avec une poitrine d'allemande me jeter un regard troublant. (Triste primate tyrannisé par ses hormones.)
Vu un homme tituber sur un passage clouté immobiliser le flot de la circulation.
Vu une mémère s'en prendre à une demoiselle sans raisons, sans doute parce que jalouse de sa jeunesse.
Vu trois hirondelles se tirer la bourre dans le bleu et se foutre de tout ça.
Sainte Véronique, patronne des photographes, pourrait être aussi celle des toréadors agnostiques.
Par les rouflaquettes de Saint-Joseph, quelle légende pour l'image ?
Les mots, le texte noient le propos, font fléchir la tension, ramollissent le mystère. Les mots, risibles cataplasmes de l'insatisfaction photographique ?
Ceci est un avion, une meule de foin, une fourchette… un poil léger. On voit bien la meule, certaines sont prodigieuses, mais enfin faut-il à l'image d'un sapin rajouter le mot sapin ?
Ecrire ici : portrait d'un homme – c'est con. On voit bien un homme, barbu. Barbu comme un khalife oriental. C'est ce que cache la barbe que la légende devrait nous aider à découvrir. Alors peut-être écrire : Quoi sous la barbe ? Ou : Qui se cache sous la barbe ?
Mais la barbe est peut-être un leurre. Une coquetterie d'homme mûr qui fait croire qu'il pavoise viril alors que c'est un tendre. Peut-être. Peut-être pas.
Pas simple.
Alors voilà un homme barbu, mûr, qui regarde le photographe et sait qu'il pose près du mot SANDALE et ça le fait sourire légèrement. Mais peut-être n'a-t-il pas vu SANDALE. Mais pourquoi sourit-il ?
Il pense peut-être au rêve qu'il a fait la nuit passée ?
Peut-être se dit-il : Essaye toujours. Photographier est plus vain que de faire rebondir des galets sur l'eau. Mais le sais-tu, orgueilleux.
Peut-être se dit-il : Vivant. Me voit-il vivant celui qui me fait face alors qu'avec du présent le photographe toujours fait du passé.
Peut-être est-il femme et que personne ne le voit.
Peut-être a-t-il un dé blanc dans la poche qu'il triture est se dit : Plus tard je vais le lancer. Et si c'est un 6 je réinvente ma vie !
Peut-être que rien. Simplement. Ça serait drôle.
Peut-être …
Entre la volupté d'être frôlé et l'angoisse d'être écrasé, cochonnet c'est pas une vie.
"Me gonfle pas, tu devrais plutôt aller prendre des gonzesses"
Entremont le Vieux (Savoie)
Histoire de se faire une petite performance d'insomniaque anonyme.
En fait non, l'image a changé.
La Crau (Var)