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Chez Albano, le muscat coule à flots. Il remplit les verres sans vous demander votre avis. Au moment de payer, la facture est purement symbolique. Albano se moque bien de faire des affaires, et c'est ainsi qu'il en fait. Albano est un artiste. Brut.
Retour chez Albano, payer le muscat. La veille, le patron s'était endormi sur un banc, dans son bistrot.
Les économistes essayent de résoudre ce casse-tête par la dérivée d'une équation de Lagrange qui cherche à maximiser nos besoins infinis sous la contrainte de nos moyens qui le sont, eux, nettement moins.
Ma fille me demande si telle résolution ne figurait pas déjà dans la liste pour 2010 ...
"Indignez-vous!" clame le résistant Stéphane Hessel. La désobéissance semble de mise lorsque les valeurs sont bafouées par le droit. A condition qu'elles soient toutefois universelles. La semaine de 35 heures ? Pas sûr.
Aux boules, la balle.
ordinateurs sous les tables du bar; l'ordinateur ne rapproche pas comme un bon verre.
on joue à l'école, tout espoir n'est pas perdu!
Au Centre Pompidou de Metz, le son en conserve semble jouer le premier rôle.
"Je vis parmi, dans, à travers et malgré vous.
Fasciné.
Assassiné.
Assis." P.Desbiens, L'homme invisible/The Invisible Man
"Il y a trop de secrets dans le monde, trop de susurrements dans les coulisses, trop de bruits dans mon lit.
…
Trop de pleines lunes, trop de peine lune.
Je dévoile mes doutes, comme une sculpture.
« Peut-être que c"est tout dans ma tête», je dis.
Elle dit : « c"est tout dans ta queue… »" P. Desbiens, Les cascadeurs de l`amour
Rangées de portes de laboratoires techniques n'ouvrant sur rien.
"UNKNOWN" inscrit sur les étiquettes de parois entières de rayonnages vides.
Aucun tri entre les pièces authentiques ou fausses.
Accumulation de statues sans rangement, comme dans des pièces de stockage.
En vrac et sans protection.
Et finalement une seule salle mettant en vitrine les 10 pièces préférées du collectionneur.
Le risque accepté.
Le vide.
Le faux.
Le visiteur seul devant sa propre inquiétude.
Tout ce dont le courage nous manque exactement pour exister.
Peut-être le curateur nous parle-t-il de nous plutôt que de l'art africain.
l'art pourrait être parfois assez profond dans ses intentions
pour faire timidement ce dont la lumière a toujours su le secret
dans un sous-voie sale et sombre
hors de toute culture
le grand ventre peinturluré de blanc
comme large paquet d'émotion et de signification
le torse tracé brutalement par la veste rouge abandonnée
pour tête une des plus banales images
médiatique et surdéterminée jusqu'au vomissement
comme bijou une coulée de peinture jetée au mur
et une main animale ou enfantine tenant un soleil brisé
l'autre main christiquement clouée
brandit une petit cadre à l'image indéchiffrable
comme le souvenir d'une culture avortée
De temps en temps, il faut rentabiliser l'électricité inutilement utilisé.
Consommer
ou être
consommé
that is the fucking question
Le voilà ! Petite moustache en guidon de vélo. Désordonnée ce matin. Yeux de furets qui cherchent le journal. Une fois repéré, il l'empoigne, s'assied à côté de sa femme déjà sur la banquette, toujours la même, salue l'entourage, met les deux mains sur le canard pour ne pas qu'il s'envole, fait un 360 sur lui-même pour accrocher la serveuse, commande, toujours la même chose, continue de parler avec un voisin tout en rejoignant sa femme dans la lecture de la feuille de chou, qu'ils épluchent à deux en continuant de babiller par intermittence.
Cette belle accoutumance aux rituels me fascine, et je me demande comment ça se traduit sexuellement…
Lit-on comment on se couche ?
Résolutions deux mille onze :
Jouer le hasard au dé
Essayer d'embrasser un papillon en vol
Paner dans l'opium le mot amour
Apprendre à lire les nuages
Empêcher le chat d'empêcher les oiseaux de voler
Epouser un rêve et promettre fidélité
Brasser la terre avec les mains avant d'en être
Ne plus faire semblant de faire semblant sérieusement
Jouir du souffle de l'univers qui tourne sur lui-même
Jouir
Susurrer à l'oreille de l'aimée qu'elle est une cathédrale
Renouer avec la mer, mon berceau
Rouler, caillou, emporté par le courant de la rivière
Accepter le rôle de Pinocchio dans la Comédie Divine
Rire
Affûter la connaissance dans le taille-crayon de la curiosité
Donner, comme si, le la et le sol flottaient hors de portée
Jongler avec les mots et les images avec la liberté d'un phoque
Aimer
«…chéri ! Ne pleure pas à cause de moi ! Je t'aime terriblement et pour toujours ! Je vais rentrer, c'est promis. Je le ferais tout de suite si ce n'était pas si gênant. Attends-moi !
Ne me trompe pas !!!
J'en ai tellement peur. Je te suis ABSOLUMENT FIDELE. Je connais beaucoup de monde, à présent. J'ai même des admirateurs, mais pas un qui me plaise. Comparés à toi ce sont tous des idiots et des avortons ! Tu es mon chéri, un point c'est tout ! Tous les soirs je t''embrasse sur la truffe ! Je n'en touche pas une goutte. Pas envie. Bref : tu serais content de moi. Mes nerfs vont beaucoup mieux. A mon retour je serai gentille. »
L.B.
« J'aime, j'aime malgré tout et grâce à tout, je t'ai aimée, je t'aime et je t'aimerai, que tu sois dure avec moi ou aimante, que tu sois mienne ou à un autre. Je t'aime dans tous les cas. Amen. Il est ridicule d'écrire à ce sujet, tu le sais bien. L'amour est-il tout pour moi ? Oui mais seulement d'une autre façon. L'amour est la vie, ce qu'il y a de plus important. En lui prennent leur source mes poèmes, mes actes, tout L'amour est le cœur de toute choses. Si le cœur cesse de travailler, tout le reste meurt, devient superflu, inutile, (…) sans toi, c'en est fini de moi. »
V.M.
« Je hais toute viande morte !
J'adore tout ce qui est vie ! »
V.M.
Tradition ritale: porter quelque chose de neuf et rouge.
Si besoin était, fait les choux gras des vendeurs de lingerie transalpins.