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Philibert Faulq avait trouvé une bonne technique pour reproduire ses portraits sur de grands papiers à pique nique, qui adhéraient bien aux murs et se détruisaient rapidement avec le temps
il passait plusieurs heures à reproduire une photographie avec une sorte de craie d'une technologie très moderne, ce "moderne" lui donnant du plaisir
et il était attentif à gommer les éléments vraiment reconnaissables de son visage
autrefois dans sa jeunesse, il avait collé des affiches politiques et connaissait les précautions à prendre afin d'éviter les ennuis
une fois par semaine il collait un grand portrait de lui dans un quartier, quelque part dans la ville
il ne savait pas très bien ce que signifiait ce mot de postmoderne dont il entendait parler dans les émissions des radios culturelles
intuitivement ses "interventions de rue" lui paraissaient très postmodernes
idéal fusionnel
image mythique du couple
fantasme d'amour en miroir
heureusement que fréquemment débarquent, au beau milieu du "DEUX", des moufflets criards et dérangeants !
[arithmétique visuelle]
ça valse...
mais ça ne tangue pas !
et zut, on retourne au couple et à l'amour à trois temps !
[arithmétique visuelle]
ça appelle à la rescousse
avec insistance
et d'une petite voix chaude qui te remue tout entier
le quatre (mais sans majuscule !)
ou le cinq...
ou le treize...
ou le mille quatre cent vingt-sept, qu'importe
c'est moins "fini", moins "parfait"
ça éloigne de la perfection et ça approche de la vie
[arithmétique visuelle]
me voici bien embêté
dans ma tentative de théorie des nombres dans l'image...
y a-t-il un nombre prédominant dans cette image ?
peut-on parler d'une géométrie marquante ?
un nombre d'or peut-être ?
une ombre de platine ?
une règle secrète en fer blanc ?
[arithmétique visuelle]
psychotique dans son autosatisfaction
à l'image du Dieu monothéiste
le "UN" satisfait l'esprit parce que c'est efficace comme une publicité
heureusement que par derrière secoue le corps
refusant le "UN" de toute ses chaleurs et de toutes ses odeurs
[arithmétique visuelle]
Roucoulement lancinant
Des pigeons font le tapin
Au petit matin
Elle est le qui vive
Le grillon qui stridule
J'ai le goût de son cœur sur le bout de la langue
…
« Would you like something to drink Sir ? Sir ? »
L'hôtesse m'arrache à ma rêverie, dix mille mètres au-dessus du golfe du Bengale.
Je ne peux me défaire de la troublante gravité d'Amira lorsqu'elle me remit, juste avant mon départ, une enveloppe adressée à une P.O. Box en Suède - me faisant promettre de la poster immédiatement à mon arrivée à Zurich. Me revient notre conversation (dans un Starbucks - moi qui ai juré de n'y jamais mettre les pieds) au sujet de Wikileaks. Je lui fis savoir que je me méfiais des médias, de leurs croisades au nom de la transparence. Que n'importe qui, aujourd'hui pouvait produire de l'information et la diffuser sur le net. Bref que rien, même oblitéré par de vertueux journaux, ne garantissait l'authenticité d'une source. La CIA elle-même, pouvait manipuler Julian Assange, lui fournir des documents tronqués et tous nous rouler dans la farine…
« With ice, the Bitter Lemon ? »
« No thanks ! » la glace m'attend chez moi, me murmure-je à moi-même.
Je replonge alors dans l'édition du New York Times achetée à l'aéroport et relis une seconde fois l'article qui m'a complètement tourneboulé :
« La Birmanie serait en train de construire secrètement, en pleine jungle, une installation destinée à la fabrication d'armes nucléaires, avec l'aide et la collaboration de la Corée du Nord. L'ambassade américaine à Rangoun s'en doute depuis le début des années 2000. C'est ce que révèlent des notes diplomatiques américaines diffusées par WikiLeaks et publiées jeudi à Londres.
Selon les télégrammes, le régime de Pyongyang aurait envoyé ses conseillers aider des ouvriers birmans à bâtir un complexe souterrain en béton armé mesurant 152 mètres de long. Un homme d'affaires étranger cité dans l'une des notes affirme avoir vu une barre d'acier renforcé, trop large pour un usage industriel habituel, chargée dans une barge sur le fleuve Irrawaddy. Il fait état de nombreuses rumeurs relatant la construction d'un réacteur nucléaire. » sources Reuters, NYC T. reprises par le Figaro
Mais le plus bouleversant est l'image qui illustre l'article. Derrière une haie d'officiers supérieurs, de généraux garnis comme des sapins de Noël, se tient, souriant, en civil, Zaven…
Savoir être généreux avec l'invisible pour qu'il le soit avec nous.
-Je vais me faire tatouer les côtés
-Quels côtés?
-Les flancs...
-Ça ne vous fait pas rire?
-Non
-C'est beau, c'est trop beau la neige !
Je ne peux m'empêcher de voir chez ce quinquagénaire joyeux, l'enfant de six ans en train de jouer dans le préau.
�un peu de fausseté :
« La préservation de l'harmonie familiale a toutefois un prix : une certaine hypocrisie ou du moins un peu de fausseté. L'Alceste de Molière qui prônait la sincérité absolue, n'était-il pas insupportable autant qu'infréquentable ? « Le projet d'être agréable aux autres et de préserver la qualité des relations impose un certain examen préalable de ce que l'on va dire et ne pas dire. On ne peut pas plaire vraiment si on dit tout ce qu'on a sur le c�ur. » Michel Lacroix auteur de Paroles toxiques, paroles bienfaisantes.
Voilà exactement, résumé, la philosophie que prône le merveilleux réseau social FACE DE BOUC.
Si un commentaire n'est pas conforme aux aspirations communautaires de la grande famille virtuelle, on clic alors sur un petit bouton en forme de guillotine qui s'appelle SIGNALER.
SIGNALER !
Comme Signal, tu te souviens pas, Marc, de Signal, hein ? T'étais pas né, moi non plus d'ailleurs. C'est vrai qu'être en flux tendu avec la vie, ne permet pas de s'intéresser à celle d'avant. Le passé c'est ringard.
Manque de place dans le disque dur de nos neurones.
C'est Goebbels - non Goebbels n'est pas un joueur de tennis, Marc, Goebbels était le ministre de la propagande d'Adolf - Goebbels qui a créé Signal - le magazine de propagande de la grande famille National Socialiste.
Amalgame stupide ? Oui !
Mais je voulais quand même te le SIGNALER.
Ne pas oublier de lever la tête de temps à autre. Pour y trouver l'inspiration. L'insouciance, aussi.
Parce qu'il fait froid
(la série entière est visible sur http://www.flickr.com/gabicheminimal)
Mais un produit de consommation comme un autre.
Date de péremption sur le verso.
Cependant, comme on ne peut pas retourner une image, personne ne saura le jour de son sommeil éternel.
C'est pas très très malin de la part du photographe.
Mais comme le dit si bien Lady Diana "les photographes : ils ne font que leur boulot mais parfois ils devraient s'en abstenir."
Encore une illusion, encore un film ou la violence devient douceur.
Pour se rendre compte de la manipulation politique, un voyage en Birmanie ou la une de la Tribune n'est de surcroit qu'un pas vers la réalité, contraire même de cette tromperie planétaire.
Une neige douce et glacée
Elle faisait en tombant un bruit de bâton de pluie
Très sèche elle dansait dans le vent
Tempête de sable envahissant les lieux abandonnés
Habitant les ruines
Se soulevant sous mes pas
Comme une bruine légère
Si douce et si coupante
Elle chantait en tombant!
fiesta d'un soir !
au même moment sur Skype .
un texto-tchat ...
- c'est le moment d'aller te coucher. Non!?
Chez Francis. Elles me plaisaient dans leur jolie assiette.
Sur fond d'anecdotes de voyage birman, nous causons de la Drôme...
Autoportrait de profil au bureau, baigné par une timide lumière
Promis demain je charge toutes mes images en retard...
Réflexions de gonzesse dans une cabine d'essayage:
- Pourquoi mettre autant de boutons tous sérrés, rendant impossible l'ouverture d'une robe, ne serait-ce que pour tenter de l'enfiler
- Si on ne peut pas l'enfiler... comment l'enlever?
- Corollaire des boutons indétachables: lesdits boutons se trouvent dans le dos, rendant de ce fait leur fermeture doublement délicate
- ...
Je l'ai pas prise, j'ai pas pu l'essayer.