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et pendant ce temps la société française "est tendue comme un string" (entendu à la radio)
en cette journée cruciale, tout lieu de prière est utile, surtout lorsqu'il a été fort longtemps inaccessible.
c'est la journée sans voitures. La ville fête l'arrêt des flux alors qu'elle en vit. Schizophrénie…
sur la rocade. D'où énorme embouteillage
et j'arrive trop tard à l'hôpital…
L'Amanite tue-mouche est un hallucinogène puissant, largement utilisé dans le chamanisme et dans d'autres pratiques religieuses. Il a servi de modèle aux nombreux "champignons magiques" que l'on trouve dans les contes de fées populaires.
Décidons avec Alan d'aller manger à l'Aiglon, c'est le jour du poisson : saumon au menu. Sur le chemin nous voyons Charly, le facteur, faire rebondir son verbe sur sa langue - tremplin de ski de son désir - si haut…. qu'il ne nous voit même pas, ni ne nous entend lorsque je crie :
-Charly, de Dieu, au boulot !
Je me rapproche, Alan, fidèle, me suit. Le frémissement du facteur nous éclabousse et je propose (parce que tout le monde sait que : LA VIE PASSE, MAIS LA PHOTO RESTE) de photographier ce moment, avant que, justement, il ne mette les bouts.
Je dégaine, cadre.
-Plus serré !
Me conseille judicieusement Alan. (Nous devons avoir l'air d'un poulpe à deux têtes qui émerge de derrière un tout petit écran).
Après quelques compliments jetés à nos modèles (en guise de papier cadeau de ce bel instant), en route vers le bistrot, silencieux, je regrette presque de ne pas avoir embrassé le métier de facteur, quand je vois toutes les gratifications que récolte le nôtre, aux Pâquis.
Généreux, joyeux et serviables, Andrea et Renato, père et fils, servent la meilleure drogue douce de la vallée d'Aoste sous la forme d'un délicat et onctueux petit café macchiato.
-Ah, on aime l'Italie - proclame l'un de nous - joie de vivre, élégance, blabla, etc…
-En touriste, oui, mais vivre ici - nous dit le père - c'est encore autre chose. Les valdotins n'ont pas le contact facile, ils sont ténébreux.
-Oui mais vous, vous ne l'êtes pas.
-On est calabrais !
Parlons d'Artification et de désartification.
De poulet, de tarot, et du hasard.
Du soleil qui nous chauffe les cuisses, des gens qui passent.
De Jean.
Parlons de la lisière entre le rien et le peu.
De Tom Robbins, de Philippe, de son vélo
Parlons, rions, mangeons et puis s'en vont…
Génial, on va vers le printemps !
(Si c'est six et sexe, c'est sexe!)
Les forêts de la terre entière n'auraient jamais suffit à fournir le papier pour consigner les détails que nous ignorons de la vie de Jésus - ni d'ailleurs si il eût fallu consigner les détails de celle de Pierre…
Fol torrent
aux mille méandres
J'errerai dans l'infini des tes bras
Pour que l'univers s'embrase
_ le nôtre
Fol torrent
Offrant offrande
Son souffle pesant t'enivre-t-il jusque là?
Ta terre, elle t'étreint ou t'allège?
Et ces calmes forêts?
Et ces rivières assoupies?
Ce sanglot fragile que porte le vent?
Tu entends?
L'écho de tes pas entonne
Des chants tellement lointains
Comme un soupir qui passe
À l'image d'un peuple lasse
Fol torrent. Méandres rivières. Forêts de silence. Souffle soupirs. Sanglot. Lassent Êtres. Vent, chants, fol torrent; je te vois.
-Hi, how are you?
-I'm well, thank you! Are you lost?
-Do I look lost?
-Not really. It's just that I didn't exactly expect to cross paths, in Quebec City, with the greatest Olympic champion Canada has ever had!!
-Oh, that's so sweet of you to say that
-Oh, Clara, I'm so honored!
“Nous accueillons facilement la réalité, peut-être parce que nous soupçonnons que rien n'est réel.” J L Borges
"A moral character is attached to autumnal scenes: The flowers fading like our hopes, the leaves falling like our years, the clouds fleeting like our illusions, the light diminishing like our intelligence, the sun growing colder like our affections, the rivers becoming frozen like our lives - all bear secret relations to our destinies." Chateaubriand (1768-1848)
"Les riches sont partout chez eux, pas les pauvres." G Cesbron dans Don Juan en automne
Deux pro de la gestion du risque découvrent le vertige de la performance
Ce n'est pas tous les jours que l'humour est au rendez-vous dans les livres de photo. Merci à Claude Baechtold pour ses images drôles dans "Switzerland vs the World".
mon oeil qui hésite n'est pas une angoisse
n'est pas une scandaleuse imperfection
il ne rage pas contre les impuissances de la science
il ne se vautre pas dans des rêves de roitelet
où rien de réel ne survient
mon oeil qui hésite et son regard tremblant
tracent un fil mince, mince
au bord de la rupture sous le vent de la logique
un fil qui me relie
à tous ceux qui ne reçoivent pas
la tranquillité en cadeau dans leur berceau
mon oeil chancelant est
cette infime parcelle d'honneur intérieur retrouvé
cette fragile communion
avec le réel
qui me redresse
après toutes ces dizaines d'années
lamentablement passées
dans le confort et la facilité
merci mon oeil
j'ai de l'affection pour toi
farabundo le chien me paraît avoir plus ou moins les mêmes sentiments que moi
le romantisme ne peut être que débridé
… et complètement démodé.
le seul lieu, la seule exposition, le seul musée qui me remplit des pieds jusqu'à la pensée, du ventre jusqu'au cheveux …
c'est le réel
en peu de temps la noirceur de son état d'âme vint troubler la pureté de l'auteur
Sursis et variété
'Certains meurent avant même d'avoir passé la porte
Du couloir qui comporte cette pression étrange
Certains meurent avant même de savoir, juste un peu,
La saveur de ce jeu de n'être plus un ange
Certains meurent dans des ventres
Certains meurent juste après, encore mouillés de ça,
Quand on les pose là au froid de la ruelle,
Certains meurent juste après, sur le corps essoufflé,
Dans les bras déchirés de leur maman si belle,
Certains meurent dès qu'ils entrent
Certains meurent tout gamins, d'être des riens du tout,
Des gens nés sans le sou sur qui l'on tire à vue,
Certains meurent tout gamins, fauchés par le brouillard
D'un chauffard, d'un soulard qui passait dans la rue
Certains meurent encore tendres
Certains meurent en plein feu de leur jeunesse ouverte
Un képis sur la tête pour un vieux président,
Certains meurent en plein feu de leur adolescence
Pris d'un coup de démence, ils se pendent au plafond
Certains crèvent d'apprendre
Certains meurent pour que dalle, d'une piqûre de bête,
D'une pierre sur la tête, le hasard les reprend,
Certains meurent pour que dalle, d'être allés s'éclater
Aux vitres des cités en gueulant 'Dieu est grand!'
Certains meurent sans comprendre
Certains meurent et reviennent, tout éblouis de là
D'avoir goûté la joie, mais de l'autre côté
Certains meurent et reviennent, en riant aux éclats
A cette peur qu'on a de voir tout s'effacer
Certains meurent sans qu'ils tremblent
D'autres meurent de tristesse, tout imbibés d'alcool
Suivant le protocole qu'on leur a inventé
D'autres meurent de tristesse, sans se donner le temps
D'arrêter, un instant, leur vie conditionnée
Certains se croient de cendre
Et les larmes me viennent quand je te perds encore,
Moi qui serrais ton corps que je croyais tenir,
Oh les larmes me viennent, mais je laisse le marbre
Et je cours dans les arbres, et je te crois venir,
Souriante descendre
Vu qu'on meure tous les jours, qu'on meure à chaque instant
Quand on crache le vent qu'on a dans nos poitrines,
Vu qu'on meure tous les jours, qu'on meure et qu'on revit
Autant laisser la vie être, autant qu'on s'incline
Je veux t'aimer la cendre
Certains meurent et reviennent, tout éblouis de là,
D'avoir goûté la joie, mais de l'autre côté
Certains meurent et reviennent, en riant aux éclats
A cette peur qu'on a de voir tout s'effacer,
Certains meurent sans qu'ils tremblent…
Et je t'aime la Cendre.'
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