GE
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Comme une étrange fête
Mes départs impatients
Ont fait de mon cœur le sentier
Où sans bruit passe le temps
…
…
Impétueuse comme ma mémoire sans loi
Je suis la source qui doucement s'enfuit
Sur les traces limpides de tes pas
Perles lumineuses de la nuit
Tu es comme ces chemins où se croisent les printemps
…
-J'ai rêvé, lui dit Shawanipi, je me souviens, d'un temps des sauvages.
Dans ce rêve, je vous ai vu arriver, de là-bas, par la mer.
C'est étrange, je nous ai vus vous offrir notre aide, notre nourriture,
Notre médecine, notre savoir, même, notre terre!
-Non, poursuit-il, je me trompe un peu!
On vous a offert de partager cette terre. Ce fut notre acte originel, le pacte de notre rencontre. (Nouvelle)
"The caterpillar does all the work, but the butterfly gets all the publicity." G. Carlin
du couple de boulanger-patissier du quartier.(Mr Mme Motais)
On se souviendra des gâteaux savoureux…
Mais les remplaçants sont déjà là.
aux couleurs de l'équipe de rugby, mais il s'agit ici
de la salle des "Musiques Actuelles" qui est presque terminée.
sur l'affiche tout devient liquide sous la chaleur. Et le mot avenir en haut du panneau est-il prémonitoire?
après dérapages et crissements divers. Que fait la police?
étape d'un travail en commun avec le plasticien G Lhériteau.
Un couple de ramier survole la vigne en train de mûrir.
Une neige d'insectes suspendue dans le soleil.
L'odeur de sexe du blé coupé.
Une plume se balance à un brin d'herbe.
Un avion ronronne comme un chat qu'on caresse.
Août.
Il s'égosille de terreur.
Maman, qu'il crie.
Une mère, qui n'est pas moineau, dresse l'oreille et se précipite, veut recueillir l'oisillon terrorisé, mais la mère légitime, la moineau, fonce sur la mère adoptive.
Au même moment, je dis : attendez, je veux aussi faire sortir mon petit oiseau ! Mais hélas un dixième de seconde trop tôt.
L'histoire semble bien finir : le rejeton est déposé au pied d'un arbre. La mère moineau, perchée sur le rétroviseur d'un scooter, pleure de joie. Arrive un bâtard - genre chien d'alcoolique dans Walt Disney - lève la patte contre l'arbre, ne voit pas l'oisillon, pisse…
La mère qui n'est pas moineau, élève la voix. Le chien et son maître, placides l'un est l'autre, n'y comprennent rien, s'ébrouent et s'en vont.
Ils vont convoler dans deux semaines et s'aiment d'amour. Elle gratifie son homme de 85 ans de qualités qui cliquettent comme une rangée de médailles sur la poitrine d'un amiral russe, et conclut :
-C'est moi qui lui fait ses brettelles…
Se dire les choses, vite, avant que le curé ou le pasteur n'aient à les dire à notre propos, lorsque nous n'aurons plus besoin de brettelles.
Anévrisme sanglant dans le cerveau de Dieu qui regrette tellement n'avoir pas un corps de chair pour être aimé autant que s'aiment les amants sous le balcon de son ciel.
Le seul prob' c'est le stand de tir à côté…et le son qui se propage, tapant sur les sensuels cailloux de la Maggia
550'000 personnes autour de nous s'extasient devant ces impôts qui partent en fumée…
C'est le dernier jour des fêtes de Genève: le seul qui vaille la peine d'être fêté.
Au quatrième jour déjà, c'est à l'intérieur de moi-même que le changement se mit à bouillonner. Les pépiements des oisillons se mirent à m'éveiller des instincts de chasseur, tandis que les sources tendres et chaudes de ma survie me parurent soudain souffler dans mon corps d'autres sèves plus délicieuses…
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Le cinquième jour fut révolte ! Je me mis à entourer mes fesses non de Pampers mais des pétales roses des fleurs fanées qui n'exhalaient plus les sublimes parfums du luxe mais plutôt les épaisses senteurs douceâtres de la terre et de ses infinis habitants inquiétants.
Je commençais d'exister.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Ce jour-là, après une première désobéissance, je dégringolai au grand dam de ma mère du haut d'un point de vue touristique jusqu'au bas de la falaise, roulant dans les ronces, ma chute retenue finalement par les barbelés abandonnés là par une ancienne guerre…
Et je restais là tout étourdi, caché dans les hautes herbes humides, écoutant avec délices les appels angoissés de mes géniteurs, me tenant obstinément silencieux et ravi d'éviter la désolation d'être retrouvé.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Le septième jour, tombé dans un buisson d'épines en désobéissant une fois de plus, je découvris le plaisir de la douleur et les délices de mon sang versé. Je bus ainsi aux sources tournoyantes de la repentance et du pardon, ce pardon que ma mère m'accorda finalement au nom de la RELIGION.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Constatant que j'avais déjà goûté au mal, on considéra qu'il était temps de me livrer à de nouvelles séductions.
On me fit entrer dans un bunker de béton où l'on me déposa devant des éclats de monde et des bribes de vie, présentés comme des joyaux, capturés derrière des cadres, dans des blocs de marbre ou derrière les vitres brillantes d'écrans luxueux.
Ils appelaient celà ART.
J'eus le sentiment qu'ils avaient volé à mon insu les secrets les plus intimes de mon être, qu'ils les signaient de leurs noms et qu'ils en faisaient commerce.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
These nasty reunions of half divine bodies decided to invade my dark nights and abandon my mornings stiff and bleech.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]
Quand l'aube du dixième jour se leva, avec un soleil qui détruisait mes yeux fatigués, il me revint que la nuit avait été longue et chaude: liquides interdits et goûts inconnus pour les organes, brusqueries de chair pour la peau, rassurantes, brutales ou délicieuses, touchant aux mêmes lieux intimes que ce qu'ils avaient appelé ART, mais nettoyé de sa gangue de luxe.
Tâtonnant de mon bras fatigué, je sentais que la douceur qui me servait de lit était humide comme les pampers dont ma fraîche liberté m'avait débarrassé, odorante comme les poubelles qu'ils cachaient comme un deuil sous des plastics noirs.
Ne plus sentir de peur au contact de ces moiteurs envahissantes était un bonheur de tout mon être.
J'approfondissais le MAL.
[voyage philosophique d'un angelot échappé des verts jardins de l'innocence - an introduction to evil]