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un mardi comme il se doit. Le TGV devient hérisson.
Le vent rugit
Bouscule le ciel, les arbres, mes cheveux, la mer
Une procession de naufragés enveloppés de sacs de couchage, de linges bariolés et de bâches plastique, remonte de la plage.
Sans un mot.
« Ca va les enfants ? »
« Ouais.»
« Comment c'était ? »
« Bien… »
La table du petit-déjeuner est mise. Le pain, chaud, sorti du four. Les naufragés s'assoient, tendent machinalement leurs mains vers les bols, la confiture.. .
« Alors ? »
« Alors quoi ? »
Mais fiche leur la paix, lance Christine, en plus t'as mangé tout le beurre.
Je plonge mon nez dans mon café en me rendant compte comme cet « Alors ? » est malvenu, stupide.
Les mômes mâchent. Je me tais. Le naufragé c'est moi.
Le soleil se promène sur la nappe entre miel et confiture.
Vu une étoile filante trop belle hier soir sur la plage � dit mon fils.
J'ai du sable dans les cheveux, réplique Emilie
Des étoiles plein la tignasse que le vent pourrait peigner.
On fait vibrer les baffles avec Chinese Man records à fond de berzingue.
Christine s'agace. On pourrait pas juste écouter le silence, couper la musique.
Enchaîne :
Passe-moi le beurre !
Ce que je fais, en mâchant mon pain, puis m'échappe derrière la haie de mes pensées
Pense à Carver, à La Vitesse Foudroyante du Passé, à la banalité poétique de ses points de vue, banalité qui me remue pourtant parce qu'elle rejoint la mienne.
Mais ma fille qui a dans la tête un carrousel de systèmes solaires en mouvement me ramène à table : les étoiles filantes, c'est des étoiles qui meurent ?
Et se délecte de Nutella.
Alors que j'étale mes pauvres savoirs au sujet des météores et autres aérolithes, je ne peux m'empêcher de regarder des ombres de feuilles danser sur une jarre�
Pin tenace donnant une magistrale leçon aux Akoibonistes*
*un akoiboniste est quelqu'un qui abuse de l' à quoi bon…
Voyager, c'est changer le slip à son point de vue. (Le string pour certains…)
Petit-déjeuner paisible. Il faut le souligner. Pas même une abeille pour mettre un peu d'ambiance.
Jeunes ados débarrassés de leur chrysalide s'essayant à l'envol hors de l'enfance…
"You cannot depend on your eyes when your imagination is out of focus." M. Twain
A nous le monde ! Que ses portes nous restent ouvertes bien au-delà de l'adolescence.
Avant de partir en bus pour Rishikesh, petite visite du Fort Rouge datant de l'apogée de la puissance monghol. Sous le regard soupçonneux d'un policier indou je jette un oeil sur la luxueuse salle des Audiences privées en marbre blanc, qui servait à l'empereur Aurangzed pour recevoir les dignitaires. Le magnifique trône du Paon, en or massif serti de pierres précieuses, en constituait le joyau jusqu'à ce que le perfide Nadir Shah l'emportât en Perse en 1739.
Ville « autoproclamée capitale du yoga », Rishikesh est un important centre de pèlerinage, situé sur le bord du Gange. Des centres de méditations et de nombreuses écoles attirent les touristes.
Les touristes occidentaux, entre deux diarrhées, font des exercices de yoga. Ils essayent de mettre leurs pieds derrière leur tête ou alors de mettre leur tête entre leurs pieds. Il paraît que ça équilibre le corps et l'esprit !
"L'eau du Gange est aussi pure que Brahman. Même un agnostique parvient à la dévotion s'il vit sur les rives du Gange". Shri Ramakrishna
Mon Tea Shop préféré où je rencontre saddhus et pèlerins afin de partagé un délicieux chai.( thé noir indien où on ajoute du lait, des épices (cannelle, gingembre, cardamome, poivre noir, clous de girofle)et du sucre. Cette petite place est un véritable théâtre. Tous les jours, avant le couché du soleil, je me régale du spectacle qui s'offre à mes yeux.
Si le bonheur ou le malheur va tout nu, il n'est jamais assez visible. Les gens ne le reconnaissent que lorsqu'ils l'ont emplumé à leurs couleurs !
…pour un peu de tendresse:
je changerais de visage,
je changerais d'ivresse,
je changerais de language !
Invitation à une visite sur le site de la revue COALTAR.NET, où parmi les textes vous y découvrirez ma contribution, un film, une motion comme on dit maintenant: LA BARRANCA DE LOS OJOS, ce qui signifie, à peu près, en français: le ravin des yeux.
http://www.coaltar.net
J'ai souvent l'impression qu'une ville, en ses confins, refuse de céder à la campagne et avance des blocs bâtis en hâtes comme les champs lancent leurs mauvaises herbes à l'assaut de la culture.
Par dessus le mur de l'automne, je revois ce qui reste caché aux passants, aux curieux, et qui résonne encore tant de nos rires ensoleillés, ivres et debout dans le farniente de nos matins, quand, écrasés de chaleurs et de baisers nous ignorions encore que chaque instant est une machine à souvenirs.
Comme j'aime des bords assister à ce que je redoute au large.
Il y a 121 ans, au printemps, Van Gogh peignait un pont qui, depuis, est devenu davantage un sujet d'histoire de l'art et de son marché qu'il n'est resté un simple pont.
Depuis quand pourrait-on dire «comme toujours», et même ici depuis le 6 mars dernier, et tous les vendredi?
Il suffit de peu qu'une maquette devienne un lieu, qu'un salon devienne un hôpital, peut-être juste quelqu'un au bord de l'entourage.
Prêt à dégainer, le cowboy de ma rue surveille les environs tandis que son cheval s'abreuve…
Au moins ce "chien de fer" ne risque pas de se retrouver dans une assiette japonaise….
Comme deux cygnes noires
Comme deux sœurs jumelles
aux maux extrêmes sans repos ni cesse
organes de vos douleurs
tétant comme des sangsues
vos désirs et rêves d'Apollon