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Installation photographique d'Yves Phelippot
(photos, horaires des chemins de fer italiens, bandes magnétiques, films d'amateurs, verre brisé, cartes postales…). L'Italie en tant que pont entre l'Afrique et l'Europe.
Acte 02 : l'exposition "EXIL" est inaugurée aujourd'hui sous le parrainage du philosophe Paul Virilio.
Les "5 mouvements pour orchestre" de Stockhausen composés juste avant sa mort. Très belle oeuvre qui fait penser aux "Eclairs sur l'Au-Delà" de Messiaen ; oeuvre testament qui récapitule et transfigure le langage musical du compositeur. Magnifique direction de Pierre Boulez à la tête de l'EIC.
un mardi comme il se doit. Le TGV devient hérisson.
J'ai vu un homme pleurer à la poste, probablement bouleversé par ce qu'il venait de lire dans la Tribune de Genève, qu'il avait sous le bras :
Sarah Ferguson croule sous les dettes. Marie-Claire : J'ai ressorti les habits de l'année passée. Comment punir les chauffards ? En retirant le permis. Coussin anti-solitude. Les papillons d'Hawaii ont de l'imagination. Maxi épaulettes, ceinturons, clous et cuisardes : vous n'y échapperez pas. Conseil : recettes pour avoir un bébé. Messieurs, ne craignez pas le téflon. Shana P. doit (aussi) une fière chandelle à Vitaa…
Lundi pique-nique. Mardi pique-nique. Mercredi pique-nique. Jeudi pique-nique. Vendredi pique-nique. Samedi pique-nique. Dimanche pique se repose….
Le vent rugit
Bouscule le ciel, les arbres, mes cheveux, la mer
Une procession de naufragés enveloppés de sacs de couchage, de linges bariolés et de bâches plastique, remonte de la plage.
Sans un mot.
« Ca va les enfants ? »
« Ouais.»
« Comment c'était ? »
« Bien… »
La table du petit-déjeuner est mise. Le pain, chaud, sorti du four. Les naufragés s'assoient, tendent machinalement leurs mains vers les bols, la confiture.. .
« Alors ? »
« Alors quoi ? »
Mais fiche leur la paix, lance Christine, en plus t'as mangé tout le beurre.
Je plonge mon nez dans mon café en me rendant compte comme cet « Alors ? » est malvenu, stupide.
Les mômes mâchent. Je me tais. Le naufragé c'est moi.
Le soleil se promène sur la nappe entre miel et confiture.
Vu une étoile filante trop belle hier soir sur la plage � dit mon fils.
J'ai du sable dans les cheveux, réplique Emilie
Des étoiles plein la tignasse que le vent pourrait peigner.
On fait vibrer les baffles avec Chinese Man records à fond de berzingue.
Christine s'agace. On pourrait pas juste écouter le silence, couper la musique.
Enchaîne :
Passe-moi le beurre !
Ce que je fais, en mâchant mon pain, puis m'échappe derrière la haie de mes pensées
Pense à Carver, à La Vitesse Foudroyante du Passé, à la banalité poétique de ses points de vue, banalité qui me remue pourtant parce qu'elle rejoint la mienne.
Mais ma fille qui a dans la tête un carrousel de systèmes solaires en mouvement me ramène à table : les étoiles filantes, c'est des étoiles qui meurent ?
Et se délecte de Nutella.
Alors que j'étale mes pauvres savoirs au sujet des météores et autres aérolithes, je ne peux m'empêcher de regarder des ombres de feuilles danser sur une jarre�
Pin tenace donnant une magistrale leçon aux Akoibonistes*
*un akoiboniste est quelqu'un qui abuse de l' à quoi bon…
"You cannot depend on your eyes when your imagination is out of focus." M. Twain
Je me souviens de cet analyste qui ne jurait que par la "fair value" dans ses recommandations. Je lui demandais où se situait la "unfair value".
A nous le monde ! Que ses portes nous restent ouvertes bien au-delà de l'adolescence.
mon dieu
qui pourrait être un père
mais aussi bien un fils pour moi
que ton nom reste mystérieux
que ton régne soit une fiction toujours présente
que ta volonté se remette en cause chaque jour
offre-nous
l'effort pour notre pain quotidien
mais ne nous donne pas
notre caviar et nos sushis
punis-nous pour nos incivilités
et pardonne à nos ennemis
fais-nous cadeau de la tentation
et laisse-nous deviner le sens du mal
car personne ne possède le règne, la puissance ni la gloire,
ni dans l'instant ni dans l'éternité
qu'il n'en soit pas ainsi
mais que chaque jour, toi et moi faisions l'effort immense
de ne pas savoir
Si le bonheur ou le malheur va tout nu, il n'est jamais assez visible. Les gens ne le reconnaissent que lorsqu'ils l'ont emplumé à leurs couleurs !
…pour un peu de tendresse:
je changerais de visage,
je changerais d'ivresse,
je changerais de language !
Devant une pizza dans une échoppe turque, il me parlait de son prochain rendez-vous à la Havanne, avec son amoureuse brésilienne, à la route qui lui restait à filer, et le bal au matin incertain se mit à poindre.
Ah! c'est toujours très beau, fantastique (on pourrait presque dire incroyable si cet adjectif ne heurtait pas le lieu) ces jeux de lumières sur les volumes de l'architecture, mais comment ne pas taire la colère de voir que tout cela plie l'homme jusqu'à le faire avancer à genoux dans les méandres de ses confusions, comment taire sa rage devant ces éclats aussi aveuglant que les flammes de la culpabilité qu'ils font monter.
Je vois partout des cortèges, comme si mes principales contradictions ou mes idées fixes se promenaient dans les rues, en fin de journée, par temps froid sous le soleil.
Invitation à une visite sur le site de la revue COALTAR.NET, où parmi les textes vous y découvrirez ma contribution, un film, une motion comme on dit maintenant: LA BARRANCA DE LOS OJOS, ce qui signifie, à peu près, en français: le ravin des yeux.
http://www.coaltar.net
J'ai souvent l'impression qu'une ville, en ses confins, refuse de céder à la campagne et avance des blocs bâtis en hâtes comme les champs lancent leurs mauvaises herbes à l'assaut de la culture.
Par dessus le mur de l'automne, je revois ce qui reste caché aux passants, aux curieux, et qui résonne encore tant de nos rires ensoleillés, ivres et debout dans le farniente de nos matins, quand, écrasés de chaleurs et de baisers nous ignorions encore que chaque instant est une machine à souvenirs.
Cette photo, en bonne place sur ma bibliothèque, a été prise en août 1932 à Meyrueis dans les Cévennes.
C'est mon père, alors âgé de 21 ans, qui pose et s'amuse avec les nuages…
Mais qui est donc cette dinde qui vient écraser son visage contre mon pare-brise pour me vendre son poison impérialiste ?
"Sifflet humide des crapauds
bruit des baraques la nuit, des rames…
bruit d'un serpent dans les roseaux,
d'un rire étouffé par les mains,
bruit d'un corps lourd qui tombe à l'eau
bruit des pas discrets de la foule,
sous les arbres un bruit de sanglots,
… "
Max Jacob
Nathalie passe par là, j'ai ressorti les photos réalisées à São Tomé,…nostalgie, j'y avais effectué plus de cinq voyages, maintenant ce travail prend une autre dimension.
Pourquoi je n'ai rien fait avec ce travail? ici !?
… les portraiturés ne s'étaient jamais vus en photo et je crois que c'est cela qui a joué dans ma décision de ne pas exposer ces photos ici. Toutefois, nous avions fait une grande fête chez Juan Carlos,à la Roça San João, et exposer ces photos, portraits solo, portraits de familles, de danço Congo, que les familles emportaient sous leur précaire toit, ensuite contrastant sur leurs murs délabrés. Ces photos étaient, pour certains, trop grandes!
Ce qu'ils voulaient!?
Un petit format pour mettre dans leur porte-monnaie afin de le montrer lors de chaque déplacement. Ce fut l'objet prétexte d'un autre voyage pour leur rapporter.
Destination soleil pour les vacanciers.
…Quelque part au milieu de toute cette foule, le héros de mon adolescence en partance pour l'Inde.Pas question de vacance pour lui. La foule l'a avalé, je tends le bras pour une photo. Lui, est déjà centré sur son voyage. Toutefois nous le retrouverons aujourd'hui pour son escale à Abu Dhabi. Un nouveau venu sur UPJ. Bienvenu Jean-Louis
Au moins ce "chien de fer" ne risque pas de se retrouver dans une assiette japonaise….
Courte escale à Abu Dhabi, dans quelques heures je m'envole pour New Dehli pour un périple en solitaire à travers l'Inde du Nord.
Avant de partir en bus pour Rishikesh, petite visite du Fort Rouge datant de l'apogée de la puissance monghol. Sous le regard soupçonneux d'un policier indou je jette un oeil sur la luxueuse salle des Audiences privées en marbre blanc, qui servait à l'empereur Aurangzed pour recevoir les dignitaires. Le magnifique trône du Paon, en or massif serti de pierres précieuses, en constituait le joyau jusqu'à ce que le perfide Nadir Shah l'emportât en Perse en 1739.
Ville « autoproclamée capitale du yoga », Rishikesh est un important centre de pèlerinage, situé sur le bord du Gange. Des centres de méditations et de nombreuses écoles attirent les touristes.
Les touristes occidentaux, entre deux diarrhées, font des exercices de yoga. Ils essayent de mettre leurs pieds derrière leur tête ou alors de mettre leur tête entre leurs pieds. Il paraît que ça équilibre le corps et l'esprit !