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Quelques minutes avant le traditionnel feu d'artifices du 14 juillet et malgré la distance, j'entendais beugler le plus con des suisses français, notre Johnny national auteur d'un méga-show sous la Tour Eiffel devant 700.000 personnes.
L'exilé fiscal promu hardiment symbole de la Révolution française succédait ainsi à un autre exilé, Michel Polnareff, le plus con des californiens français, qui était venu l'année précédente au même endroit faire également les poches du contribuable tricolore.
Il me semble pourtant qu'à l'époque de la Révolution française, l'exilé était le traître ultime, celui qui préparait la Restauration monarchique à l'abri des frontières étrangères et qu'on guillotinait avec enthousiasme et jouissance s'il osait jamais remettre le pied sur le territoire national.
Quelle belle époque c'était, pour la morale d'abord et pour nos tympans ensuite…
Est-ce à dire qu'en France les derniers hommes libres se cachent ?
Hélas pour eux, une toute nouvelle loi liberticide vient d'interdire le port de la cagoule et toute dissimulation volontaire du visage…
Piscine
Moi, j'aurais bien vu la piscine suspendue aussi dans les arbres. Les riches n'on décidément ni cohérence ni imagination…
Ville la Grand, la ville en France où naquit Oxymore, prince du monde moderne.
-Ca va ? Qu'est ce que tu fais ?
-J'attends mon fils. Il revient d'Espagne Dimanche. J'ai fait cent mille photos avec mon téléphone. J'adore ça. Mais je sais pas quoi en faire.
-Cent mille ?
-Oui. Personne me croît. Cent mille !
-Et tu vas attendre jusqu'à Dimanche, ici ?
-Non. Je change de terrasse. J'adore les terrasses. Je prends des photos des gens qui passent. Je fais des autoportraits.
-…
La rue de Fribourg est une rue où l'incivilité a régné pendant des mois. Où les descentes de police se sont succédées avec une brutale obstination pour coffrer dealers, voleurs à la tire et autres crapules. L'innocence, timide, pépie à nouveau sur le macadam.
Ska-P, le groupe de ska espagnol défonce le thorax des spectateurs à coups de décibels, dénonce la corrida, la répression policière et le système marchand. Avec talent. Un peu plus loin, les SWISSCOM draguent à tours de bras, font distribuer par des zigues déguisés en portables jaunes géants, des offres attractives - SPECIAL FESTIVAL. Avec talent. La MIGROS, elle, nourrit tout ce beau monde avec ses produits calibrés et déclare, avec force de slogans, vraiment beaucoup aimer la musique. Le plus grand distributeur de Suisse sait vraiment cajeoler les jeunes. Avec talent.
…et Ska-P de conclure : INTIFADA!!! VIVA LA REVOLUTION !!!! Alors tout le monde lève les bras vers eux et fait trembler les mains comme les petits moineaux quand ils ont faim…
…elle disait à son bernois d'ami :"Andy, weish was, ich a s'Füdli nass".
Tout finira par remonter à la surface. Disait Andy, un copain rencontré la veille.
Interminable, certainement. Pour les photographes et autres pélerins de l'absolu, le bonheur n'est-il pas sur le chemin de la quête ?
Bouteille, parapluie, teléphone, appareil photo, leur proximité doit être immédiate. Que serions-nous sans la capacité de dégainer ? Je me plais à nous imaginer sur une île déserte avec des noix de coco en guise de balladeurs…
Quoi, tu n'as jamais vu de couples divorcer sans frais d'avocats ? Laurence m'ouvre les yeux.
Nous partîmes à la pêche aux éclairs. Soudain, je vis l'espoir de la surprise se cacher au coin de l'image. De toutes nos images. Bel éclair.
De temps à autre, je cherchais ses mains du regard. Le contact tactile semblait faire défaut. Ce n'était qu'une illusion.
Toujours tournés vers le soleil ? Je n'en ai pas le souvenir. Les murs de cet hôpital psychiatrique sont au jaune, ça je m'en rappelle. Couleur de l'espoir, m'avait-on appris. Eviter que les pensionnaires ne tournent la tête vers le sol.
Pourquoi dire quelque chose quand il suffit de ne rien dire, que ça plaît et que ça rapporte ?
["signification des images mauvaises"]
Au coeur humain il manque toujours quelque chose, il n'est jamais satisfait tout à fait
L'imagination vaut bien des voyages et elle coûte moins cher !
Très tôt le matin, ici, comment ne pas penser et ne pas revenir à Hodler? Au Léman, à Valentine, à un monde qui ne cesse d'apparaître pendant qu'une femme disparaît et aux images par lesquelles nous tentons un passage entre les deux. Elise, est-ce cela qui est étroit?
Une moiteur durassienne enveloppe tout depuis quelques jours, de timides gouttes de pluie ne marquent même pas les trottoirs, et elle passe, elle, entre deux moelleux aux chocolats, silencieuse et si là.
J'allais chercher des parapluies, moins pour l'eau qui ne tomberait pas ce soir que pour la lumière à dompter demain, lorsque que nous nous rencontrâmes, curieux déjà d'être si loin mais nulle part véritablement étonnés.
Un banquier est-il un collectionneur ou un parieur? Est-ce ainsi que cela joue?
En ce vingtième, petite réflexion sur la promesse faite et tenue ici tous les vendredi depuis le 6 mars dernier.
Dans un sens-interdit soldé, ceux qui attendent, je ne sais quoi, ne sauront jamais pourquoi un autre court et à quoi une autre se remet à penser, soudain, pendant qu'elle avance en ignorant qu'une image se fait là uniquement à cause des trois couleurs primaires présentes dans tous les sens!
En visite dans un autre monde, ni positif ni négatif, juste vide et construit sur des illusions colorées…
Pardon, je ne répondrai pas.
Il ne me reste aucune ligne de communication vers l'extérieur, juste par écrit, ici et quelques fois ailleurs. A moi-même, laissant s'échapper des échos.
Murs.
Je m'étonne parfois de ma capacité à faire semblant et à me faire avoir par moi-même… Mais est-ce que ce n'est pas une technique logique et biologique pour tenir? Est-ce qu'il n'est pas obligatoire de passer par ce stade?
Avant d'aller plus loin…
Autour de son cercueil, il y avait des lys, des roses et des rubans, pré-mâchés pour enterrements, moches et brillants comme du plastique.
Mais au-dessus, quelqu'un avait déposé un bouquet de coquelicots, cosmos et fougères, avec quelques épis de blés et des feuilles de noisetier. C'est là que j'ai reconnu son parfum.
A l'apéro qui suivait, je sursautais chaque fois qu'une main consolatrice se posait sur moi. J'avais envie de me défiler et de montrer les crocs, il faisait chaud, j'avais peu dormi et j'étais malade. Elle me manquait.
Dans son jardin, à l'endroit où elle a décidé de nous quitter, des voisins avaient déposé des fleurs et des mots d'amour.
La réalité commence à se frayer un chemin.
Cette nuit je l'ai vue.
Je ne me souviens plus des mots qu'elle m'a dit, mais je me souviens de leur couleur.
Je me suis réveillée en paix.
Redécouverte d'un fragile reflet d'équilibre.
" Notre âme a plus de capacité pour le plaisir que pour la douleur. Une douleur violente fait taire tout sentiment agréable, tandis qu'un plaisir vif ne peut étouffer le sentiment d'une douleur violente." Maine de Brian
"Il faut voir dans les événements la main de Dieu, sans jamais oublier que c'est son coeur qui guide sa main." Charles Gay
abattement abeille absence acte actif action adhérence age aime âme amitié amour
"Si je fais ce que tu dis,
si je fais ce que tu demandes,
si je construis mon espoir,
me redonneras-tu
mon origine?" J. Bacon