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Je décide de lancer mon « oneperday » avec deux jours d'avance. Un anniversaire vaut bien ce privilège. Au contact du marbre chaud, une idée me caresse l'esprit. Je veillerai à ce que mes objets aient l'aval du sujet. Je vais donc renoncer au téléobjectif. Aller tout près. Parler. Je ne prendrai plus des photos. Je les donnerai. Au moment de quitter le cimetière, je sens le regard espiègle de ma mère: «c'est bien mais… à nous, tu nous a demandé si tu pouvais nous prendre en photo ? »
Ca commence mal.
Volée, ma première photo. Le «snapshooteur » a la mort lente. Remarque, ces supporteurs tunisiens qui font deux fois plus de bruit que les espagnols qui les ont battus gagnent à être pris sur le vif.
Ca finit mal.
Un cri un peu plus fort que les autres. Bagarre générale. Pas fermé l'œil.
Enfant, j'étais fasciné par le christ sur le mur de ma paroisse à Rome. Le curé m'avait assuré qu'il avait la faculté de nous regarder dans les yeux où que nous nous trouvions. Mais d'où me vient cette impression que la Joconde peut en faire autant ?
Photo posée mais sans arrière-pensée. Jusqu'à ce que je me souvienne qu'elle est un peu médium.
Les réactions au « oneperday » varient.
Le mot « internet » lève, tour-à-tour le pont-levis de la communication ou les dernières réticences, comme ici.
Ils sont partis plusieurs mois à Sumatra juste après le Tsunami. Ils en sont revenus avec le constat que l'argent et les bonnes intentions ne suffisent pas pour aider. Ils ont gardé le sourire.
Elle m'avait ramené une quinzaine de poissons de Thaïlande. Dans l'avion, elle leur avait insufflé un peu de vie dans leur bouteille de coca. Mais ils disparaissaient un-à-un dans mon bocal. Fallait-il que je prenne un aquarium pour les deux derniers survivants? Hier soir, à la fête annuelle de mon employeur, chacun est reparti avec un trèfle à 4 feuilles en verre. Le genre dont on ne sait trop que faire. Je le pose près du bocal. Au matin, je découvre une nuée de petits. J'en compte 13. Aujourd'hui, le trèfle repose dans le sable. Au fond de mon acquarium.
Ciel publicitaire et ciel réel, Festival AMR au parc des Cropettes, devanture de magasin de journaux tiré sur carte postale