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Il est clair que je fais aussi parti de ce flux de touriste qui affluent sur le Chemin, mais il y a tromperie sur la marchandise. J'étais sensé faire un chemin spirituel moyenâgeux et je me suis retrouvé sur un chemin de randonneurs « estampillés Decathlon» interconnectés à la connerie du monde. J'étais parti en espérant rencontré des personnes qui sortaient des sentiers battus et je n'ai rencontré que des pauvres gens qui ne pouvaient pas se libérer de leurs contraintes quotidiennes. Et je ne parle pas de ceux qui qui continuaient de travailler sur le Chemin que l'on entendait 100 mètres à la ronde donner des directives à leurs collaborateurs.
Tous ces marcheurs avaient leur bible : le « Miam Miam Dodo Chemin de Compostelle ». Le soir, à table, on ne parlait que des conseils que donne le guide, des parcours que l'on va découvrir, des difficultés que l'on va rencontrer, et chacun y allait de ces commentaires. Les gens ont peur de l'inconnu, ils veulent tout gérer, tout prévoir et au moindre problème ils sont désorientés.
Si certains soirs les repas étaient lourds, par contre d'autres soirées pouvaient être plus joyeuses. Si l'hôtes était généreux en vin (compris dans le prix de la pension) certaines soirées tournaient à la rigolade et ces bonnes ambiances vous dévoilaient des personnalités que vous n'aviez pas soupçonnées. Lors de ces repas en gîte ou albergue, il y a à table des personnes de tous les âges, de différent statut social, différentes nationalités, des croyants, des non-croyants, des mentalités totalement opposées, mais tout ce monde malgré tout, lors d'une soirée, arrivait à cohabiter.
Le Chemin que la plupart des tourigrinos effectuent, c'est MARCHER, MANGER, DORMIR et comme l'a dit Maëla lors d'une de ces soirées « et faire CACA »
[Jean-Louis Claude]