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Somnambule
Je regarde le noir
Avec un mépris concerté
Je m'avise à la dilution du sensible
Cristallisé dans la glace
Il affaiblit les disciples
Affranchi des contentieux
Je reste visible dans les couloirs
L'arsenal de la répression est en route
Culture sauvage calcinée dans les mondanités
Danser dans les cendres pour redonner du souffle
L'ignorant condamnant sans penser
Ne fait que précipiter sa chute
Creusant sont tombeau de verre
Indifférent du vide qui l'accapare
J'ai suivi la trace
Possédé par l'attirance de tenir le cap
J'avais perdu la raison dans cette immensité d'arbre
Je sentais la cohérence de l'invasion des poussières
Des lichens dorés me montraient le passage
Émergeait une signalétique évidente
Je sentais les odeurs comme autant de reliefs inhibés
Qui traversaient un paysage amical
Perdu dans l'inconnu mais amplement consolé
La forêt fleurissait dans un consensus singulier
Malgré la délivrance légitime de ce brouillard constant
Dans un accès léthargique complice
Je restais ignorant de l'ère du temps
Et je dansais sous la pluie
Dans les plis de la trace humide
Au mépris de l'innocente fureur de la forêt
Fissure de l'esprit
Ils ont assiégé l'empire sauvage
De leurs gestes désinvoltes
Comme si rien ne comptait
Les aveux sont incontinents
Planqués dans les ombres
Épanouis par la clarté de l'aube
Les palissades masquent les horizons sauvages
Privé de la vue
Ils inventent un monde in situ
Enragés dans la folie d'un espace confiné
Les repères prennent la fuite
Le décalage grotesque impose
La chute dans l'absurdité partisane
Le futur est dans les plies
Zone d'ombre
Lessivé par la fabrique
Les consentements de pacotille
Déciment les convictions
L'étrange gravité nous fauche et nous liquéfie
La poussière de l'agression convoque les opportunismes
Les certitudes convergent dans le vide
L'isolement reste l'option de réserve solide
Les cafards s'évaporent dans les coïncidences
Noyées dans une matrice complexe et insoluble
Sans oublier que nos corps sont des consciences infinies
A la faveur d'un printemps qui décapite
Les fossoyeurs ont perdu leurs visages
La folie des cyclopes a pardonné les usages
Mais comment fera-t-on quand les trous noirs seront vaincus
Nous nous fierons aux renards devenus cinglés
Nous contemplerons le désordre
Après la réhabilitation
Le glissement de la tempête
Et les paysages distribués au plus offrant
Les militants de l'ombre sont des voyants
Des oracles des temps nouveaux
Filature de carton
Arrêt sur la corniche
Dans la précipitation d'un retard
On cherche
Sextant qui délire
Il donne le cap
Dans la clairvoyance d'un jeu de fantôme
Brûlés dans des oublis de faiblesse
Nos corps sont des champs de bataille
Les ambitions sont pourtant courtes et légères
Nous restons présents
Ce sont les ogres
Au contrôle de la cadence
Ils s'empiffrent
Ils pillent
Ils se goinfrent sur le dos de la bête
Mais quand le sol se dérobe
Que les fissures s'organisent
Les rats quitteront le navire
Aveugle
Sous sédation
Prévention d'un mouchard sous couverture
En sommeil d'une opération compromise
Laissez les pigeons d'argile
Ils ne voleront plus
Écoutez plutôt les voix discrètes
Sans bruit
Elles sont juste
Même les plus faibles