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machine temporelle

Les Rochers de Nayes - 12 heures 35

Rochers de Nayes : 

 

Vue divine sur le Léman. Visite du soigné petit Jardin alpin entretenu par une poignée de bénévoles passionnés.  

 

Sur un banc, Montgomery Morton et leurs maîtres, jouissent en silence de ce petit paradis fleuri. Madame s'extasie quand je lui dis venir de Genève. Elle rêverait de s'installer au bord du Léman. Me trouve chanceux d'habiter une si belle région. Monsieur, lui, moins enjoué enchaîne avec le trémolo d'un souvenir qui semble douloureux. Je suis venu ici en 1974 avec ma maman, pour moi ce lieu est très important, c'est un peu un pèlerinage que nous faisons... Son souvenir est ici, dans ces rocailles fleuries. Vous comprenez, un lieu, un endroit peut être habité... 

 

Have a good day, it was a pleasure talking to you. 

 

... 

 

Je devais faire pipi, confie le retraité qui surveille le jardin alpin, pas dans le jardin, bien sûr, en dehors, derrière un rocher. Alors je l'ai vu, immense, à quelques mètres de moi, et plus jamais depuis. C'était un grand aigle, il devait venir des Alpes...  

 

.... 

 

Je saute dans le train à Montreux en direction de Sierre. A Sierre prends le car postal direction Zinal, pour me rendre chez nos deux collègues d'uneparjour, Catherine et son frère Jean-Louis. 

 

A mi-chemin, un homme d'un bel âge, avec un sac à dos en coton bleu, interpelle le chauffeur qui s'arrête. Il peine à monter, laisse tomber sa canne, tout encombré par son bagage. Je prends ses affaires, l'aide à gravir les marches raides du car. Il s'assied à mes côtés en respirant fortement. Sa chemise en flanelle élimée libère l'odeur acide de l'effort. On ne se dit rien pendant un moment, peut-être me respire-t-il comme je le respire ? Puis très rapidement, comme s'il avait senti que j'aime les livres, le voilà à me parler de Dantes. Il est italien, professeur de littérature à la retraite, retiré pour quelques temps à Zinal. Il me confie s'intéresser à ce qui a précédé Dantes, à ce qui, en amont de la langue italienne, a irrigué son Å“uvre. Je suis étourdi par cet érudit tombé du ciel, complètement ballotté par son flot de connaissance.  

 

Toujours partir de la source est ce que j'ai retenu de cette fulgurante rencontre, le reste je l'ai déjà oublié.

[Francis Traunig]

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